Chaque mardi sur euradio, le Think tank Sport et Citoyenneté propose un regard sur l’impact social du sport en Europe : handicap, gouvernance, égalité des genres, sédentarité, inclusion sociale… c’est aussi du sport !
Nous retrouvons cette semaine Sophie Lopez du Think tank Sport et Citoyenneté. Sophie, la semaine dernière vous nous avez parlé de l’impact environnemental du sport et vous avez conclu sur la nécessité d’associer sport et action climatique…
Oui en effet, le sport, comme toutes les activités humaines, génère des impacts dommageables sur l’environnement.
Que ce soit en termes de gestion des infrastructures et des déchets, en termes d’adaptation des pratiques ou en termes d’organisations d’événements sportifs, les solutions pour rendre le secteur du sport plus « vert » sont multiples.
Rendre le sport plus vert est d’ailleurs une directive de plusieurs organisations internationales et régionales.
Quelles sont ces orientations proposées par les organisations internationales ?
Tout d’abord, au sein de l’Union européenne, l’environnement et l’action pour le climat sont identifiés comme des priorités. Et la matière sportive ne fait pas exception : que ce soit dans le plan d’action de l’UE pour 2021/2024 ou le programme Erasmus + Sport, le « sport vert » est mis en avant dans les priorités identifiées.
De son côté, l’ONU a lancé l’initiative du « sport au service de l'action climatique ». Cette initiative créé une communauté de partage de bonnes pratiques en matière environnementale. Les acteurs la rejoignant s’engagent par exemple à réduire leur impact global sur le climat et à promouvoir une plus grande responsabilité environnementale en matière sportive.
De nombreuses fédérations sportives internationales, des clubs et des comités d’organisation de grands événements sportifs sont d’ores et déjà signataires de cette initiative. C’est cas par exemple du Comité international olympique, de l’UEFA, de Paris 2024, de la FIFA ou encore de la fédération française de tennis.
Alors justement, que pouvons-nous dire des actions des organisations sportives ?
C’est le Comité international olympique qui a donné le ton dès les années 90 en ajoutant l’environnement comme troisième pilier du Mouvement olympique au côté du sport et de la culture. En 2018, le CIO a d’ailleurs participé à l’élaboration du programme de l’initiative du « sport au service de l'action climatique » que je viens de mentionner.
Depuis, le CIO s’engage à organiser du mieux possible des événements durables. Par exemple, l’électricité utilisée lors des derniers jeux olympiques de Tokyo provenaient en grande partie des énergies renouvelables.
Du côté de l’UEFA, l’environnement est identifié comme un pilier de son approche de RSE. Dans son « Engagement environnemental » approuvé en 2021, l’organisation identifie 11 politiques dans les thématiques suivantes : - Climat et plaidoyer - Économie circulaire - Durabilité des événements - Durabilité des infrastructures ; et s’engage à mettre en œuvre ces politiques dans ses activités.
Mais enfin, les pratiques dans l’organisation des grandes événements sportifs internationaux restent tout de même questionnables comme nous l’avons vu la semaine dernière. Il est donc nécessaire que la prise de conscience et les actions se fassent aussi par l’intermédiaire d’autres acteurs.
Avez-vous des exemples d’initiatives plus locales ?
Il existe différentes initiatives qui prouvent que la problématique environnementale est au cœur des préoccupations non seulement des citoyens mais aussi des passionnés de sports.
Par exemple en France, l’association SVPlanète organise les « eco games » : les eco-games sont des jeux et des activités qui, au-delà des performances sportives, mettent l'accent sur la protection de l’environnement.
Chaque Eco-Games est un laboratoire de solutions éco-responsables et propose d’engager des réflexions sur les manières de diminuer l’impact environnemental du sport.
Ces réflexions sont capitales, car protéger l’environnement c’est aussi assurer la pérennité de nos activités sportives….
Un rapport de l’ONG environnementale WWF datant de 2021 nous alerte sur le fait que le dérèglement climatique pourrait faire perdre jusqu’à deux mois d’activité sportive par an aux français en moyenne… il est donc important que les sportifs et les parties prenantes du monde du sport se mobilisent au service de l’action climatique.
Sophie Lopez au micro de Cécile Dauguet