euradio vous donne rendez-vous une fois par mois pour Génération Z. Avec euranet plus, le réseau de radios européennes, nous tirons le portrait de jeunesse européenne qui s'engage et fait bouger les lignes.
En 2022, un nouvel ensemble d’études statistiques Eurobaromètre a été publié, notamment sur le thème du sport et de l’activité physique parmi la population européenne. Qui fait ou ne fait pas de sport ? Combien d’heures pratiquons-nous une activité sportive ? ou encore existe-t-il des différences d’un pays à l’autre, d’une population à l’autre ? Tout y est mesuré, chiffré. Parmi ces nombres, nous nous sommes interrogés sur la place qu’occupe la jeunesse aujourd’hui dans le sport en Europe. Quel rapport entretiennent les jeunes Européens face au sport ? Nous sommes donc allés présenter ces chiffres auprès de jeunes français qui nous ont livré son témoignage.
Une pratique sportive pour l’hygiène et la santé, mais aussi pour l’esthétique et s’intégrer au reste de la jeunesse. Par exemple, face à l’omniprésence des réseaux sociaux qui montrent toujours plus de personnes pratiquant la musculation, on observe rien qu’en France, que près de la moitié des personnes pratiquant la musculation ont entre 16 et 25 ans, selon le baromètre 2022 de l’UCPA-Crédoc. Une situation qui se retrouve ailleurs en Europe. En Pologne, par exemple, Adam, étudiant, partage pour Poslkie radio son ressenti face à cette situation.
"il y a une certaine stigmatisation et que les personnes qui sont moins attirantes, qui font généralement moins de sport, sont susceptibles de se cacher un peu, et de se dire que peut-être ne pas faire de sport ce n'est pas une bonne chose, parce que vous ne pouvez pas vous montrer après, ou du moins il y a une certaine honte à se montrer."
Qu’elle vienne des réseaux sociaux ou d’ailleurs, il existe une crainte, une peur de faire plus de sport pour beaucoup de personnes. Nous n’oserions pas. C’est en tout cas ce que constate pour la radio Kuku, Kaisa Selde, coach sportive personnelle en Estonie.
"À mon avis, le mouvement devrait être basé sur la santé mentale. De nos jours, il y a tellement de dépressions et de troubles anxieux. Faire du sport, bouger son corps, repousser ses limites à l'entraînement, se mesurer à soi-même, voir les résultats, cela aligne tout mentalement. Je peux vous le garantir."
Un autre phénomène mesuré par l’Eurobaromètre dont nous parlions plus tôt : en moyenne, les filles feraient moins de sport que les hommes, une différence encore plus forte parmi les jeunes. Catherine Louveau, sociologue auprès de l’Université de Paris Sud, explique cette différence, au micro de la RTBF :
C’est-à-dire qu’il est toujours observé, dans les différentes enquêtes et parmi les plus récentes, que par exemple chez les 11-14 ans, 20% des filles arrivent à respecter ce qui est recommandé (par l’Organisation Mondiale de la Santé) : 60 minutes de sport par jour, alors que c’est le cas de 34% des garçons de 11 à 14 ans, donc l’âge du début de l’adolescence. Et dans les tranches d’âge suivantes – 16-25 ans – les inégalités persistent, c’est-à-dire que depuis qu’on mesure les pratiques sportives en particulier chez les jeunes, il y a toujours ces écarts au détriment des filles qui en plus, très souvent, abandonnent à l’adolescence des activités qu’elles ont pratiqué dans l’enfance. C’est quasiment un invariant, le fait que les garçons et les hommes d’ailleurs plus tard pratiquent toujours plus que les filles et plus tard que les femmes.
Des différences sociales dans le sport qui s’observent également entre les personnes à haut niveau d’études et celles pas ou peu diplômées. Ainsi, plus de la moitié des personnes qui ont arrêté leurs études entre 16 et 19 ans déclarent ne jamais faire de sport, alors que cette situation ne concerne que 30% de celles et ceux qui ont continué leurs études après 20 ans.
Une émission réalisée par Romain L'Hostis, en co-production avec Euranet+