C’est un malaise inexprimé mais croissant. Face au parler vrai de la nouvelle diplomatie américaine, on sent monter l’inquiétude de tous ceux qui ont si peur de leur ombre et craignent tant pour leurs exportations qu’ils vont répétant qu’il faudrait être bien naïf et bêtement droit-de-l’hommiste pour s’imaginer changer les choses en dénonçant les crimes des dictatures.
Alors, imaginons l’inverse.
A la veille d’une semaine de concertation, à Bruxelles, entre Américains et Européens, imaginons un instant qu’au lieu de répondre « Yes, I do », « Oui, je le pense », au journaliste qui lui demandait s’il pensait que Vladimir Poutine était « un tueur », Joe Biden ait plus classiquement répondu qu’il n’était pas magistrat.
En Asie comme en Europe, c’est alors qu’on aurait dû s’inquiéter que le président des Etats-Unis soit assez faible pour faire mine d’ignorer que les services de Vladimir Poutine étaient bien évidemment derrière les assassinats ou tentatives d’assassinat d’Alexeï Navalny, de Sergueï et Ioulia Skripal, de Boris Nemtsov, d’Anna Politovskaïa, de Boris Bérezovski, Alexandre Litvinenko ou de Vladimir Kara-Murza, de tant d’opposants de premier plan, de journalistes dérangeants ou de personnes qui en savaient trop et cela sans compter les assassinats politiques commis dans des parties plus reculées de la Fédération.
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