Et la voilà pourtant qui s’esquisse. Pire qu’inexistante, on la disait impossible tant l’histoire, les connivences culturelles et les rapports au monde des différents Etats de l’Union seraient différents et souvent contradictoires mais, à mieux y regarder, à plus observer l’addition des évolutions que le poids du passé, on voit pourtant une politique étrangère européenne émerger de ses limbes.
Tout récent, il fut un temps où l’Allemagne considérait que rien ne devait tendre ses relations avec cet Eldorado qu’était la Chine et puis soudainement un tournant s’est pris.
Après que Mme Merkel a précipité, fin décembre, la signature d’un accord sur les investissements entre l’Union européenne et Pékin, il a suffi que les dirigeants chinois sanctionnent la Commission des droits de l’Homme du Parlement européen et des députés de presque tous ses groupes tous coupables de s’être élevés contre le sort des Ouïghours et des démocrates hongkongais, pour que l’Allemagne ne fasse plus obstacle à un durcissement européen vis-à-vis de Beijing.
M. Xi avait poussé le bouchon trop loin. Il en paie le prix mais, bien au-delà de cette maladresse chinoise, l’Allemagne a fini par réaliser que la Chine aspirait aujourd’hui à exercer sur le monde la même prééminence politique, militaire et technologique que celle dont les Etats-Unis bénéficient depuis 1945.
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