Chaque semaine sur euradio, retrouvez la chronique de Bernard Guetta, député européen, qui effectue un retour sur les actualités et événements européens actuels.
Même un président aussi brutal et dominateur que lui ne peut pas ignorer les rapports de force. Même Donald Trump peut soudain voir les récifs sur lesquels il fonce et c’est ainsi qu’il vient d’affirmer que l’Ukraine pourrait finalement gagner cette guerre avant de déclarer dans la foulée qu’il ne laisserait pas le Premier ministre israélien annexer la Cisjordanie.
En trois jours, ce président a pu qualifier la Russie de « tigre en papier » et se distancer de Benjamin Netanyahou. Il s’est coup sur coup déjugé sur les deux dossiers les plus brûlants du monde et la raison en est qu’il y était contraint, d’abord par Vladimir Poutine qui l’a, dit-il, « laissé tomber ».
Non seulement le président russe a refusé le compromis qu’il lui avait proposé sur l’Ukraine mais il est allé applaudir l’impressionnant défilé militaire que ses amis chinois avaient organisé cet été. Donald Trump avait conçu de laisser Vladimir Poutine l’emporter en Ukraine pour l’éloigner de la Chine et c’est au contraire à un resserrement des liens sino-russes qu’on assiste. Pire encore, le seul vrai succès diplomatique de ce président, les accords de paix entre Israël, les Emirats arabes unis et Bahreïn, était menacé par les projets d’annexion de la Cisjordanie.