Mouvement social ou politique, discipline scientifique... l'agroécologie est décidément un terme que tout le monde connait, rejette ou revendique. Dans cette chronique, Edith Le Cadre-Barthélémy, professeure à l'Institut Agro Rennes-Angers, décrypte, sur euradio, les différents sens de ce mot.
En janvier 2025, plus de deux millions de personnes du monde agricole éliront leurs représentants pour les six prochaines années dans les chambres d’agriculture. Aujourd’hui nous allons décrypter les enjeux de cette élection avec vous Edith Le Cadre. Pourriez vous d’abord présenter les chambres d’agriculture ?
Les Chambres d’agriculture sont des établissements publics créés en 1924. Ce sont des établissements pilotés par des élus représentant l’ensemble des acteurs du secteur agricole, rural et forestier.
Les Chambres d’agriculture rassemblent 3 200 élus et emploient ainsi pas moins de 8 230 collaborateurs dont 6 430 cadres et techniciens.
L’ambition première des chambres d’agriculture est la création de valeur dans les territoires et d’accompagner l’agriculture dans ses transitions économiques, sociétales et climatiques.
Elles ont également un rôle de dialogue entre l’agriculture et la société.
Ce sont donc des élections à enjeux majeurs pour l’agroécologie ?
En effet Laurence, car final il faut retenir que le rôle de de ces chambres est la représentation des intérêts des agriculteurs. Les Chambres d'agriculture tirent leur légitimité d'élections organisées sous l'égide de l'Etat. Cette légitimité fonde l'action des Chambres d'agriculture et elle assoit son rôle de représentation auprès des pouvoirs publics.
Donc comme pour chaque élection, il s’agit bien pour les votants et votantes de faire entendre sa voix et de participer à l'avenir de l’agriculture française.
Les périodes électorales sont également des moments politiques pour le monde agricole ?
Oui tout à fait. Ces élections auront une influence sur la vision de l’agriculture pendant les 6 ans du mandat des élu.es.
On comprend facilement l’engagement des syndicats agricoles pour ces élections avec pour preuve plusieurs démonstrations à destination de leurs électeurs. Les syndicats agricoles rivalisent afin de remporter des voix d’ici le 31 janvier fin du scrutin.
Quels sont les conséquences de ces élections plus particulièrement pour les syndicats agricoles ?
Le ou les syndicats majoritaires seront les interlocuteurs privilégiés de l’état – et donc fera valoir leur vision, mais leur budget de fonctionnement sera sécurisé. L’enjeu est donc politique et financier.
Historiquement, la FNSEA-JA, syndicat situé à droite politiquement, est le syndicat qui remporte le plus de voix, suivi par la confédération paysanne et la coordination rurale.
Il sera intéressant de voir si la coordination rurale, fortement positionnée à droite de l’échiquier politique, dépasse la confédération paysanne. La confédération paysanne est situé plus à gauche et plus favorable à l’écologisation des pratiques agricole. L’autre syndicat à surveiller sera le modef, syndicat situé le plus à gauche.
Pour les syndicats non majoritaires, l’écoute accordée par le gouvernement dépendra de celui.
Un entretien réalisé par Laurence Aubron.
