Quoi de neuf en Europe ?

Quoi de neuf en Europe ? - Amélie Billet

Charlie et la chocolaterie, édition Puffin Quoi de neuf en Europe ? - Amélie Billet
Charlie et la chocolaterie, édition Puffin

Profitez de la chronique "Quoi de neuf en Europe ?" chaque semaine sur euradio. Retour sur l’actualité européenne avec Perspective Europe, l’association du master Affaires Européennes de Sciences Po Bordeaux.

Dans cet épisode, revenons sur les moments forts de la semaine qui vient de s’écouler avec Amélie Billet

Quoi de neuf en Europe cette semaine ?

Pour commencer, côté diplomatie, le président américain Joe Biden s’est rendu lundi dernier en Ukraine, quelques jours avant le premier anniversaire de l’invasion russe. C’est une visite historique. Cela faisait 15 ans qu’un président des Etats-Unis n’était pas allé en Ukraine.

Cette visite a été préparée dans le plus grand secret. Quel a été l’objet des discussions ?

Les dirigeants se sont entretenus sur l’extension de l’aide militaire américaine. Selon la presse locale, ce déplacement est un succès pour la diplomatie ukrainienne et un signal fort envoyé aux élites russes mais aussi aux pays occidentaux hésitants à soutenir Kiev.

Examinons maintenant la polémique qui a irrité le Royaume-Uni cette semaine au sujet des ouvrages de Roald Dahl.

En effet, l’entreprise familiale qui gère l’héritage littéraire de l’écrivain et la maison d’édition Puffin ont décidé de remplacer certains termes offensants pour rendre les livres plus inclusifs. Certaines expressions vont donc disparaître de Charlie et la Chocolaterie, Matilda ou encore James et la pêche géante.

Quels termes feront l’objet d’une réécriture ?

Il s’agit des références à des sujets sensibles comme le poids, les questions raciales, la violence, la santé mentale ou le genre. Par exemple, les « hommes nuages » seront désormais « le peuple nuage » et Augustus Gloop de Charlie et la Chocolaterie ne sera plus décrit comme « gros ».

On peut penser en effet qu’il s’agit là d’un sujet délicat. Quelles réactions ont provoqué ces changements d’écriture ?

Cette décision a donné lieu à une vague de critiques d’auteurs et de personnalités, notamment Rishi Sunak, le Premier ministre britannique. En France, Gallimard a annoncé que les versions françaises des livres ne suivront pas les modifications réalisées outre-Manche.

Des nouvelles à présent de l’Espagne : l’instauration d’un congé menstruel est une première en Europe.

Tout à fait, une telle mesure existe seulement dans quelques pays comme le Japon, l’Indonésie ou la Zambie. La ministre espagnole de l’Egalité, Irene Montero, qui a travaillé sur cette mesure, s’est réjouit de ce « jour historique pour les avancées féministes ».

Qu’implique la création d’un congé menstruel rémunéré ?

Le texte s’inscrit dans une réforme de la loi de 2010 sur la santé sexuelle et reproductive et l’IVG. Il précise que l’arrêt de travail d’une femme en cas de règles douloureuses, liées par exemple à des pathologies comme l’endométriose », sera reconnu comme une situation spéciale d’incapacité temporaire. La durée de cet arrêt maladie, qui sera financé par la Sécurité sociale, reste cependant à la discrétion du médecin.

La mesure a été approuvée par les députés à 185 voix contre 154. C’est un sujet qui divise beaucoup en Espagne ?

Oui, la mesure ne fait pas l’unanimité, même au sein du gouvernement de coalition. Les partis, tant à gauche qu’à droite, mais aussi les associations ont exprimé leurs craintes. En particulier, les potentiels freins à l’embauche et les conséquences négatives sur le marché sur travail mais aussi la stigmatisation et un sexisme renforcé.

Pour finir, la question du climat préoccupe beaucoup. Après un mois de février très sec, l’Europe est en état d’alerte.

Effectivement, à la fin de l’été, la situation était déjà critique. L’Observatoire européen de la sécheresse avait alors averti sur la nécessité de prendre des mesures efficaces et transfrontalières pour éviter que cette situation ne devienne la norme. Malheureusement, les rares pluies d’hiver ne semblent pas permettre un remplissage suffisant des nappes phréatiques européennes.

En France, le gouvernement tente d’agir face à cette situation alarmante. Qu’en est-il au niveau européen ?

Le contexte est semblable ailleurs en Europe, en Espagne et en Italie mais l’Europe de l’Est n’est pas épargnée non plus. En témoigne le très faible niveau d’eau du Danube, qui affecte notamment le transport maritime. L’Agence européenne pour l’environnement réclame une approche européenne et la connectivité entre les politiques, insuffisante à l’heure actuelle.

L'équipe

Entretien réalisé par Laurence Aubron.