On a tiré la voile et on découvre une chambre studio préfabriquée. Ce n’est qu'un module pour l’instant, mais le reste ne va pas tarder. Au printemps 2023, ce parking vide au quartier du Petit Port à Nantes devrait devenir une résidence sociale pour 100 personnes, notamment des réfugiés et des jeunes actifs.
Le module dévoilé est la première marche de ce projet à 6 millions d’euros, cofinancé par l’État, le département, la métropole et Action Logement. Pour les résidents, ce loyer social sera aussi la première marche pour une vie pleine à Nantes.
Le projet est né de la nécessité de trouver des solutions d'hébergement pour les personnes qui ont du mal à accéder à un logement, dont les jeunes et les réfugiés. On sait que les critères sont exigeants dans le logement privé et le logement social est saturé. C'est une solution temporaire pour fluidifier la sortie du dispositif national d’accueil.
Nous écoutions Fabien Béliard, directeur d’Aurore en Loire-Atlantique. Cette association est chargée d’animer la vie collective, d'accompagner les locataires dans leur insertion professionnelle et leur accès aux activités culturelles ou sportives.
C’est donc une période de transition vers un logement autonome. Pas facile dans une ville à l'immobilier tendu, comme l'explique François Prochasson, vice-président de Nantes Métropole.
Il y a une forte pression démographique à Nantes et la production de logements est impactée par différents problèmes, sur un territoire déjà relativement dense.
La résidence s’insère dans l'engagement de la Métropole de créer 2000 logements sociaux par an. De son côté, le département parle d’une volonté de créer plus de 1000 places pour réfugiés dans le mandat actuel en Loire-Atlantique.
L’urgence politique explique aussi le choix architectural pour la résidence. Il s’agit d’une structure modulaire et réversible, construite en usine et montée après sur place. Un modèle peu connu en France, mais déjà utilisé pour l’accueil de réfugiés dans d’autres pays
Guillaume Hannoun est l’architecte principal.
Il y a des exemples à travers l’Europe. L'Allemagne a accueilli beaucoup de personnes et ils ont construit avec ce système de construction industrielle rapide.
En Pologne, il y a énormément de gens qui viennent d’Ukraine. Il y a des systèmes de résidence qu'on pourrait mettre en place rapidement. Ils permettraient aussi à terme de reconstruire le pays.
Actuellement, les centres d’accueil à Nantes abritent plus de 300 réfugiés. Expérimentale mais nécessaire, la future résidence devrait leur donner l’opportunité de démarrer leur intégration en France.