Du 24 au 30 janvier 2022, la ville d'Angers se plonge dans le film européen avec le Festival Premiers Plans, un festival de premiers films de réalisateurs venus des quatre coins de l'Europe, où pas moins de 99 premiers films - des courts comme des longs-métrages - vont être présentés. La sélection de cette année est sous le signe de l'évasion, une thématique qui permettra également de redécouvrir de grandes œuvres du cinéma.
Les origines du Festival et la définition du cinéma européen avec Claude-Eric Poiroux
Claude-Eric Poiroux est fondateur d'Europa Cinémas, un réseau de salles de cinéma à programmation européenne. Il est également créateur, délégué général et directeur artistique du festival Premiers Plans.
Le cinéma européen n'est pas facile à définir. La constitution d'un univers européen n'est pas quelque chose d'évident. Le cinéma européen et ses réalisateurs possèdent cependant une dimension, un impact au niveau mondial. Le cinéma européen est une agrégation de cinémas indépendants.
Claude-Eric Poiroux
Le métier de réalisateur avec Rodolphe Tissot
Rodolphe Tissot est réalisateur et scénariste, il présente cette semaine le film Clèves, une adaptation d'un roman qui évoque les premiers pas dans la sexualité d'une adolescente.
Dans le cinéma, on représente la réalité mais par nos choix, qui incarnent cette réalité, on la fige également. On ne cesse de faire des compromis, mais c'est ce qui est excitant.
Rodolphe Tissot
Une histoire d'amour avec Melvil Poupaud
L'acteur, musicien, et réalisateur Melvil Poupaud est le président du jury de la 34e édition de Premiers Plans. Un festival qui tient particulièrement à coeur Melvin Poupaud, lui qui venait passer ses vacances à Angers chez ses grands-parents lorsqu'il était plus jeune.
Celui que l'on a vu jouer dans Le Temps qui reste de François Ozon ou dans Laurence Anyways de Xavier Dolan est à l'affiche cette année du dernier film de Carine Tardieu, Les Jeunes amants, aux côtés de Fanny Ardant. Le récit d'un coup de foudre entre un homme de 45 ans et une femme de 70 ans.
Président du jury, cela consiste à voir beaucoup de films en un temps record. Ce que l'on juge, ce qui m'intéresse, c'est d'être surpris, de pas voir un film que l'on a déjà l'impression d'avoir vu, de tomber sur un film original avec une mise en scène qui prend des risques. Des metteurs en scène qui ne reproduisent pas les codes de leurs ainés mais qui inventent une forme.
Melvil Poupaud
De l'autre côté de l'écran avec Régine Vial
Tout au long de ce festival, Euradio explore les métiers du cinéma. Cette fois, la rencontre se déroule avec Régine Vial, productrice et distributrice de films. Depuis 1986, Régine Vial est responsable de la société de productions Les Films du Losange, des films tels que les Contes des quatre saisons, L'inconnu du Lac et elle suit des cinéastes comme Jean-Luc Godard. On évoque avec elle le métier de distributrice pour en apprendre davantage sur l'envers du décor.
Les distributeurs indépendants essayent de construire un auteur. On ne fait pas un film pour faire un succès une unique fois. On cherche à faire un long chemin avec quelqu'un, fait de réussite, d'échecs, souvent, mais qui au bout de la route constitue une oeuvre. Et cela donne beaucoup de valeurs, de sens à notre travail.
Régine Vial
"Utiliser l'audiovisuel pour faire passer des messages culturels" avec Jérôme Clément
Jérome Clément est le président du Festival depuis 2012 et aussi un des pères de l'audiovisuel sur le plan européen. Il est le fondateur de la chaîne européenne de la culture Arte, qui fête cette année ses 30 ans de diffusion. Jérôme Clément nous raconte son parcours et plus particulièrement ses aventures avec le cinéma européen.
Quand j'ai quitté Arte après 22 ans de présidence, j'avais fait un discours à mes équipes en leur indiquant trois orientations pour l'avenir, que j'ai défini en trois mots : audace, engagement et utopie.
Jérôme Clément
L'amour de l'écriture avec Louda Ben-Salah
Louda Ben-Salah est réalisateur. Il présente lors du festival son premier long métrage : Le monde après nous. L'histoire de Labidi, un jeune qui aspire à devenir écrivain et qui, suite à une rencontre amoureuse, va être confronté à la réalité de la vie matérielle. Le choix entre le désir d'écriture et l'amour, tout cela face aux difficultés de la vie parisienne. Un film quasiment autobiographique, d'auto-fiction comme le définie Louda Ben-Salah.
On est tous des amateurs au départ. Personne n'est plus légitime, professionnel qu'un autre pour faire un film. Le plus important c'est de savoir avec qui on peut faire un film, rencontrer les bonnes personnes.
Louda Ben-Salah
Entretiens de Thomas Rocher au Festival Premiers Plans à Angers.