Le Festival de Cinéma Espagnol fête sa 32e édition. La directrice du festival, Pilar Martínez, nous explique les éléments clé de cette édition.
Pilar Martínez, vous êtes directrice du festival du cinéma espagnol de Nantes. Cette année le festival arrive à la trente deuxième édition. Qu'est-ce que le public peut attendre de ce festival ?
- Les moments clé du festival sont l'hommage à l'acteur Luis Tosar avec une exposition des films emblématiques de sa filmographie. En plus, le festival accueillera la première du film "En los márgenes" avec la présence du directeur Juan Diego Botto et Luis Tosar. Par ailleurs, un autre moment important est l'inauguration d'une exposition sur les femmes émergentes du cinéma espagnol. Aussi, le festival rendra un hommage au directeur Carlos Saura ou seront présentes sa femme et sa fille. Un des moments plus importants du festival sera la masterclass dirigée par l'actrice espagnole Carmen Maura. En plus, l'actrice espagnole Emma Suarez sera présente au festival.
Pour la clôture du festival vont être projetés des films classiques du cinéma grâce à un accord avec la Filmothèque espagnole. On verra des films classiques de directeurs comme Berlanga ou Juan Antonio Bardem, et pour finir une clôture avec un film restaurée qui datte de 1930.
Le festival a annoncé qu'ils allaient projeter de films dans d'autres villes du département et de la région. Pourquoi est-ce que vous avez pris cette décision ?
- Depuis beaucoup d'années nous avons pris cette décision ; dans les accords que nous avons avec le département de la Loire-Atlantique et la Région des Pays de la Loire, ils suggèrent que le festival puisse se déplier dans d'autres communes.
C'est une manière de rapprocher le festival aux villages et villes avec une sélection de films qu'ils choisissent. Cette année les films espagnols ont eu un très bon accueille dans la presse française et à cause de cela nous avons reçu beaucoup de pétitions pour projeter les films. Pour nous, c'est une satisfaction d'amplifier le public de cette manière.
Cette année, l'actrice espagnole Carmen Maura est l'invitée d'honneur. Madame Maura est une actrice très connue en Espagne, mais aussi en France. Croyez-vous que madame Maura représente l'esprit du festival ?
- Chaque événement culturel a un référent. Dans notre cas, Carmen Maura était depuis le début une des référentes culturelles du festival. Carmen Maura aurait pu rester toute sa vie en Espagne, mais elle a décidé de travailler aussi en France. C'est intéressant parce qu'elle a intégré la langue française dans sa profession. C'est pour cela qu'elle est une grande inspiration parce qu'elle n'a jamais douté d'aller dans d'autres pays et de jouer un rôle dans des films de directeurs peu connus.
Est-ce que le cinéma espagnol passe par un bon moment a niveau international ?
- De nos jours, c'est très agréable pour nous que le cinéma espagnol soit capable de se promouvoir par lui-même. À cet égard, il y a des directeurs excellents comme Sorogoyen, Carla Simon ou Pilar Palomero etc. En plus en ce moment, le public français est vraiment intéressé par le cinéma espagnol. Par exemple le film "El agua" a reçu de très bonnes critiques dans des médias français.
Cependant, le monde de la culture est trop fragile et la dynamique peut changer. Il peut avoir des années très bonnes, mais soudainement à cause des raisons politiques ou économiques tout peut changer.
Quels films du festival recommanderiez-vous pour le public de manière spéciale ?
- Je ne vais recommander aucun des films qui sont dans la compétition parce que c'est le public qui vote.
J'aimerais recommander tous les films de Luis Tosar qui vont être projeté au festival comme "Les Repentis" ou "Ne te dis rien" qui traite la question des violences domestiques. En plus, je recommande Cria Cuervos du directeur Carlos Saura.
Pour finir, si vous avez le temps, je trouve que tous les documentaires qui vont être projetés sont magnifiques.
Entretien réalisé par Pau Mompó Alberola.