Comme toutes les semaines, nous retrouvons Albrecht Sonntag, professeur à l’ESSCA Ecole de Management, à Angers. Bonjour !
Dernier édito de notre saison 2019-2020 !
Oui, déjà le dernier (soupir !). La saison se termine plus tôt que prévu, mais c’est sans doute pour mieux reprendre après l’été.
Du coup, je vous propose de faire comme pour les séries à la télévision : nous allons récapituler ce qui s’est passé précédemment, et faire un petit « teaser » pour ce qui nous attend dès la prochaine saison en automne. Ce sera ma saison 4 sur cette antenne, mine de rien !
C’est parti ! Je vous lance les mots clés de vos éditos de la saison 3. Le premier est : « Populisme ».
Précédemment, dans cette chronique : dans plusieurs pays, des leaders populistes qui avaient connu un essor spectaculaire semblent désormais sur la défensive. Mais leur rhétorique à la fois nationaliste et antisystème et leur revendication d’être les représentants du « peuple » n’ont rien perdu de leur efficacité.
La saison 4 promet un véritable « showdown » dans plusieurs démocraties, à commencer par la plus ancienne d’entre elles, les Etats-Unis. Mais aussi plus près de chez nous, où Matteo Salvini attend son heure une fois la crise sanitaire passée, et où Boris Johnson est attendu au tournant à la fin de la période de transition du Brexit. Suspense garanti dès l’automne !
Deuxième thème principal : l’environnement et le changement climatique.
Précédemment, dans cette chronique : quarante ans après leur naissance, les partis écologistes sont-ils désormais en mesure d’imposer leurs revendications d’un changement profond de notre mode de vie ?
Et si, au cours de la prochaine saison, ils s’imposent davantage avec leurs idées, soutenus par des mouvements de désobéissance civile de plus en plus agressifs, sommes-nous, les citoyens-consommateurs lambda, prêts à les suivre ? Notre programmation mentale, peut-elle être « reprogrammée ? ». Dans la période de relance économique qui se dessine, cette question sera sous-jacente en permanence.
Troisième thème : le processus d’intégration européenne.
Précédemment, dans cette chronique : les crises se suivent et se multiplient, mais les tensions, fractures et clivages au sein de l’Union européenne restent les mêmes : Nord-Sud, Est-Ouest, Riches-Pauvre, Grands-Petits. Avec des variations subtiles, en fonction de la thématique du moment : réfugiés, coronavirus, Etat de droit, évasion fiscale, élargissement, la liste est longue.
Mais toutes ces oppositions cachent en fait une grande question qui sera au cœur de la saison 4 : s’agit-il d’une communauté solidaire ou pas ? Et si davantage de solidarité concrète, donc budgétaire devait être mise en œuvre, n’est-ce pas nécessairement un pas de plus vers davantage d’intégration ? Cachez ce fédéralisme que je ne saurais voir et qui ne dira pas son nom !
Une chose est certaine : l’Union, dans tous les sens du terme, sera mise à rude épreuve. Sans interruption ni pause.
Un scénario qui promet. Et quels sont les personnages principaux qui seront tout particulièrement au centre de l’intrigue dans la saison à venir ?
On les connaît déjà, mais on ignore tout de leur évolution. Il y a, bien sûr, nous l’avons annoncé il y a quelques semaines déjà, Angela Merkel. Ce sera sa dernière saison. C’est la reine des rebondissements spectaculaires – abandon du nucléaire en 2011, accueil de la grande vague de réfugiés en 2015, et maintenant, juste devant nos yeux, volte-face totalement inattendue sur une doctrine budgétaire qu’on croyait immuable – il faut dire qu’elle joue avec les nerfs des téléspectateurs.
La saison 4 commence avec la présidence allemande de l’Union européenne et l’entérinement des plans de relance économique qui sont en train d’être finalisés. On verra si les efforts de la chancelière, du président français (passablement bousculé chez lui dans un arc narratif parallèle), et de la présidente de la Commission (personnage apparu récemment dans la série et qui cherche encore à s’imposer) seront couronnés de succès.
Tous seront opposés à un personnage clé qui reste à l’ombre mais qui a pris toujours plus d’ampleur au cours des saisons et des épisodes : la Chine. Nous l’avons évoquée à plusieurs reprises durant la saison 3, et je peux vous garantir qu’elle sera au rendez-vous dans la saison 4 aussi. Elle a la capacité de mettre à nu les faiblesses de tous les autres personnages, sans exception. Révélera-t-elle aussi leurs forces, en les obligeant de prendre position, de se définir face à elle ?
Franchement, cela promet. Si cela ne tient qu’à moi, je renouvèlerai mon abonnement à votre série !
Eh bien, vous n’avez qu’à m’inviter à nouveau sur votre antenne après l’été ! On suivra alors tout cela de très près.