La Turbine est un incubateur, une pépinière et un hôtel d'entreprises localisée sur trois sites différents, localisés à Cergy-Pontoise, dans le Val d'Oise. C'est une communauté d'à peu près cent entreprises, financée en partie par l'Union européenne. Pour en discuter, Euradio tend son micro à Jean-Claude Célestin, le directeur de la Turbine.
Euradio : On entend souvent parler d'incubateurs d'entreprises. Concrètement, qu'est ce que ça veut dire ?
Jean-Claude Célestin : C’est un endroit où on accueille les jeunes pousses, c'est-à-dire en phase d'amorçage, qui sont donc au stade de l'idée et qui ont besoin de passer au stade de la transformation de leurs idées en projet. Après à la Turbine, on peut aller plus loin. On a la pépinière d'entreprises : les entreprises ont défini leur projet et on va les aider à passer au stade de la commercialisation. Et ensuite, on a le stade de l'hôtel d'entreprises. Les entreprises sont plutôt bien installées, elles ont et connaissent leur marché donc on va plutôt les accompagner dans des choses comme la levée de fonds ou comme l'installation sur le territoire.
E. : Donc ici, on a un peu toutes les phases pour les entreprises, pour qu'elles se développent, pour qu'elles continuent, pour qu'elle prospèrent…
J-C. C. : C'est ça l'objectif. En fait, quand les entreprises viennent ici, elles peuvent rester douze ans : deux ans en incubation, quatre ans en pépinière d'entreprises, six ans en hôtel entreprises. Et l'objectif, c'est vraiment de les prendre au démarrage. On a aussi des étudiants entrepreneurs par exemple. La finalité, c'est quand même que toutes les entreprises puissent s'implanter sur le territoire de Cergy-Pontoise.
Retrouvez le reportage à la Turbine de Lou Surrans :
E. : Justement, quel est l'intérêt d'un site comme la Turbine ?
J-C. C. : D'abord, c’est de créer un écosystème. On a tendance à dire que Cergy Pontoise est un territoire pour entreprendre. Mais, c'est aussi une terre d'entrepreneurs : on a beaucoup d'entrepreneurs qui sont sur Cergy et qui ont des besoins d'aller sur Paris pour trouver des locaux. Aujourd'hui, l'intérêt d'une pépinière comme ça, c'est avant tout des locaux qui sont quand même plutôt magnifiques puisqu'ils ont été refaits et rénovés en 2019 (on a ouvert en 2020). Il y a eu 7 millions d'euros de travaux et le département du Val d'Oise, la communauté d'agglomération de Cergy-Pontoise, la région Ile-de-France et l'Europe ont participé. Le lieu est magnifique et quand on est une startup, qu'on démarre et qu’il faut accueillir son client ou son fournisseur dans un lieu comme celui-ci, c'est un autre cachet quand même. Et puis bien sûr, il y a tout l'écosystème. Ici se relaient régulièrement tous les acteurs de l'entrepreneuriat : la chambre de commerce, les acteurs du financement des banques, les coopératives d'entreprises… Tout le monde se rencontre.
E. : Quels types d'entreprises on peut retrouver ici à la turbine ?
J.-C. C. : Au départ la Turbine est généraliste. On va voir du service à la personne, de la logistique, de l’informatique. C'est très très varié. Si on prend le deuxième site où on a une dizaine d’ateliers, on va accueillir des activités industrielles et artisanales. On a beaucoup d’entreprises qui se spécialisent dans la Food. Et puis le troisième site est spécialisé dans les entreprises dans l'art, la culture et le patrimoine.
E. : Comment ça se passe si quelqu’un veut rentrer dans la Turbine ? Est ce que cette personne peut rentrer à n’importe quelle étape de la Turbine ?
J.-C. C. : On peut rentrer à n'importe quel stade. Ensuite, il y a un processus avec un dossier et une candidature à déposer. Ensuite, on passe un comité de sélection : c'est assez classique. Le premier critère principal, ça va être le besoin d'accompagnement. Il nous est arrivé de refuser de très belles sociétés qui avaient déjà une trentaine de salariés et qui fonctionnaient très bien.
E. : Vous êtes aussi un projet cofinancé par le Fonds social européen. Est ce que vous regardez ce qui se fait chez nos voisins européens ?
J-C. C. : La société gestionnaire de la Turbine fait partie d'un réseau européen qui s'appelle European Business Network, qui est financé par l'Union européenne. On échange régulièrement avec d'autres incubateurs européens. Récemment, on était en Slovénie pour parler de l'inclusion dans les incubateurs. On a aussi des entreprises européennes qui viennent ici : une entreprise slovène et une entreprise allemande.
Entretien réalisé par Lou Surrans.