Depuis ses débuts en 2003, EuropaNova nourrit le débat d'idées et accompagne les grandes échéances européennes : élections européennes de 2004 et 2009, débat sur le projet de Constitution de 2005, Conseils européennes, grandes échéances électorales nationales, présidences successives du Conseil, traité de Lisbonne ainsi que les multiples crises que nous connaissons.
La raison d’être d’EuropaNova est ainsi de rapprocher citoyens et institutions, tout en fournissant des analyses sérieuses aux grands enjeux qui se posent aujourd'hui à l'Union européenne.
Cette semaine, Laurence Aubron et Euan Walker discutent du rachat controversé de Twitter par Elon Musk, de la déclaration d'Olaf Scholz sur la fin d'une époque et de la décision de la Commission européenne d'interdire les vols à courte distance.
Pour en revenir à l’actualité européenne de la semaine, la prise de contrôle de Twitter par Elon Musk a suscité une certaine controverse
En effet, le réseau social Twitter, qui a déjà été au centre de nombreux débats sur la liberté d'expression et la démocratie, a été davantage critiquée suite à un certain nombre de décisions prises par Elon Musk. Après avoir licencié un grand nombre de modérateur·ices de contenu de l'application, il a de nouveau autorisé la diffusion de désinformation sur Covid-19 et rétabli des comptes bannis comme celui de Donald Trump.
Comment l'UE a-t-elle réagi au changement de direction de Twitter ?
Dans le cadre d'une nouvelle campagne visant à réduire l'influence des entreprises technologiques américaines en Europe, le commissaire européen chargé du marché intérieur, Thierry Breton, s'est prononcé clairement. Twitter, dans son état actuel, ne répond pas aux exigences du nouveau paquet législatif sur les services numériques - ce-dernier vise à protéger les droits fondamentaux des citoyens européens dans la sphère numérique. Il reste cependant à voir si ces avertissements à l’égard de Musk seront suivis d'effets.
Sur le sujet de la géopolitique, il semblerait que le Chancelier allemand Olaf Scholz ait clarifié ses choix politiques suite à certaines controverses
Dans une déclaration pour la publication Foreign Affairs, Olaf Scholz a réitéré sa conviction que l'Europe et le monde plus largement traversent une Zeitenwende : la fin d'une époque. Pour le leader de la coalition "feu tricolore" qui marque un fort changement par rapport à la tradition de la CDU de Merkel, cela est particulièrement vrai - d’autant plus avec la guerre en Ukraine qui mène Scholz à affirmer que l'Allemagne doit repenser sa stratégie de gouvernance.
Qu'est-ce que Scholz a cherché à clarifier cette semaine en termes d'orientation stratégique pour l'Allemagne et l'Europe ?
Eh bien, il semble que Scholz essaie de renforcer la nécessité d'une Europe forte dans un monde de plus en plus multipolaire. Cependant, s'il est vrai qu'un certain effort en termes de coopération européenne a été mis en avant par le président allemand, certaines questions clés concernant l'autonomie stratégique dans cette Zeitenwende restent partiellement sans réponse et divisent les Européen·nes. Dans un contexte de nouvelle guerre froide potentielle entre les États-Unis et la Chine, il semble que la confiance continue de Scholz dans un certain mercantilisme international avec ces deux pays pourrait inquiéter ses allié·es européen·nes.
Et pour finir, nous parlons de plus en plus de la sobriété énergétique sur la voie de la décarbonisation - y a-t-il eu de nouveaux développements politiques dans ce domaine cette semaine ?
C’est vrai que cette tendance vers la sobriété énergétique joue un rôle de plus en plus important, notamment dans l’industrie des transports. En ligne avec cette tendance, la Commission européenne a validé le 2 décembre la mesure française de suppression des vols intérieurs lorsqu'il existe une alternative en train de moins de 2h30.
Et comment cette décision a-t-elle été reçue ?
Eh bien le ministre français chargé des Transports, Clément Beaune, a salué la décision, mais il faut dire que cette validation de la Commission européenne reste pour le moment assez temporaire : elle n’est valable que pour trois ans et l’interdiction de ces vols devra être réévaluée au terme de cette période. Plusieurs vérifications de la capacités du système ferroviaire à soutenir ce changement seront aussi à poursuivre - cependant, si cette première tentative de réduction du nombre de vols a du succès, il se peut que nous voyions de telles initiatives se reproduire ailleurs dans l’Union - il semblerait que c’est le bon moment de s’acheter un des nouveaux tickets de train Paris-Vienne!
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Euan Walker et Laurence Aubron.
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