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Faune sauvage volée : l'Union europé

Photo de Jimmy Chan sur Pexels. Faune sauvage volée : l'Union europé
Photo de Jimmy Chan sur Pexels.

Un nouveau rapport publié en 2025, Faune sauvage volée n°5 (Stolen Wildlife 5, en anglais), alerte sur l'augmentation du commerce illicite d'animaux à destination de l'Union européenne. Menée par plusieurs organisations internationales de protection animale, cette enquête met en lumière les failles persistantes d’un système incapable d’enrayer un trafic en pleine expansion.

L’UE apparaît comme l’une des destinations privilégiées pour ces animaux, en raison d’un cadre juridique jugé insuffisamment clair et contraignant. Ce « vide » favorise l’entrée sur le marché européen de milliers d’animaux chaque année, issus de prélèvements illégaux opérés partout dans le monde. Reptiles, oiseaux exotiques, amphibiens et petits mammifères figurent parmi les espèces les plus concernées, souvent recherchées pour le commerce des animaux de compagnie ou pour des collections privées.

Bien que de nombreuses espèces soient déjà inscrites à la CITES, la convention internationale censée encadrer leur commerce, le rapport estime que ce dispositif ne suffit pas. La CITES ne couvre qu’une fraction de la biodiversité menacée et laisse circuler légalement des espèces capturées illégalement dans leur pays d’origine, dès lors qu’elles ne figurent pas sur ses listes.

La demande des consommateurs européens joue également un rôle clé. L’attrait croissant pour les animaux exotiques entretient un marché lucratif dans lequel trafiquants et plateformes de vente en ligne trouvent une clientèle prête à payer cher pour détenir des espèces rares.

L’Union européenne a récemment révisé son Plan d’action contre le trafic d’espèces sauvages, mais les ONG appellent à aller plus loin. Elles plaident notamment pour une législation interdisant explicitement l’importation d’animaux prélevés illégalement à l’étranger, à l’image du “Lacey Act” américain. Selon elles, seule une telle mesure permettrait de mettre fin à la contribution involontaire mais réelle de l’Europe à ce commerce dévastateur pour la biodiversité mondiale.

La co-autrice du rapport et directrice des politiques et du plaidoyer pour l’Europe chez IFAW, Ilaria Di Silvestre est au micro de Cassandre Thomas.