Christian Jacquot est le co-fondateur de l'association Gare BTT, l'une des rares à proposer un dispositif de réinsertion pour les anciens détenus de longues peines. "Une des formes les plus abouties de l'exclusion est la réclusion, explique-t-il, d'où notre intérêt pour les anciens détenus."
Mais l'association se refuse à trop "différencier" le traitement des anciens détenus des autres personnes bénéficiant du dispositif, qui restent cependant surreprésentés : "Ce sont des publics fragiles. Les gens qui sont passés par la case prison sont [au sein de l'association Gare BTT] en proportion beaucoup plus significative par rapport à la population habituelle".
Qu'est-ce qu'une réinsertion "réussie" ?
- "Il faut considérer que tous les impacts, sinon tous les dégâts causés par la prison, on s'en rend compte à la sortie. [...] La perte de contact avec la réalité, les relations rompues, les projets avortés... Cela fait qu'on sort avec peut-être de la violence, de la haine... Il y a un besoin de cheminement pour aborder tout cela."
Un entretien réalisé par Cassandre Thomas.