Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Margot Klein, Thomas Kox, Giona Melotto, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.
Au programme:
- La possibilité d’envoyer des troupes occidentales en Ukraine à la suite de l’escalade du conflit
- Le 25 novembre marquait la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes
- Les pays de l’UE bloquent l’avancée des négociations pour l’adhésion de la Serbie à Bruxelles
Bonjour, ouvrons ce journal en évoquant les rumeurs de plus en plus insistantes quant à la possibilité d'envoi de troupes occidentales en Ukraine à la suite de l'escalade du conflit.
Oui, la possible réduction du soutien militaire des Etats-Unis à Kiev avec le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier 2025 inquiète fortement les pays européens. La France et le Royaume Uni explorent donc des options de coopération militaire, qui incluent apparemment la possibilité de déployer des forces européennes ou de recourir à des sociétés militaires privées pour soutenir l'Ukraine. Le débat sur l'envoi de troupes avait déjà été lancé par Emmanuel Macron en février 2024 mais avait alors suscité des réticences, notamment du côté de l'Allemagne.
Mais selon le journal Le Monde, les discussions à ce sujet auraient reprises lors de la rencontre entre le Premier ministre britannique Keir Starmer et Emmanuel Macron le 11 novembre dernier à Paris .
« Nous n’écartons aucune option. » c’est ce qu’a déclaré le ministre des affaires étrangères français Jean-Noël Barrot le 23 novembre à la BBC. Il n’a pas nié non plus la possibilité d’un envoi de troupes françaises sur le territoire ukrainien et a exhorté les alliés de Kiev à maintenir un soutien de taille.
Et des discussions concernant l'envoi de prestataires privés avancent également, en parallèle, depuis plusieurs mois.
Ces entreprises pourraient jouer un rôle clé dans la maintenance et le soutien logistique des équipements militaires envoyés à Kiev.
L’Ukraine, quant à elle, insiste sur la nécessité de “garanties de sécurité” de la part de ses alliés occidentaux après la fin de la guerre que Volodymyr Zelensky dit avec insistance espérer pour 2025.
Dans ce contexte, les Européens et en particulier la France et le Royaume-Uni pourraient jouer un rôle central dans le soutien à l’Ukraine après un éventuel cessez-le-feu. Le chef d’état-major de l’armée de terre française Pierre Schill a d’ailleurs déclaré « Cette question des garanties de sécurité offertes par une coalition OTAN ou des coalitions ad hoc est sur la table », des propos rapportés par le journal Le Monde.
Passons désormais au second sujet des actualités du jour, qui concerne les droits des femmes. Lundi 25 novembre marquait la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes.
La violence contre les femmes est une des violations des droits humains les plus omniprésentes et répandues dans nos sociétés selon les Nations unies. Et toujours selon un rapport de l’ONU sorti ce lundi, une femme se fait tuer toutes les 10 minutes dans le monde.
Où en est l’Europe sur le sujet ?
Selon une étude publiée ce lundi 25 par l’Institut européen pour l’égalité des genres (EIGE), près d’un tiers des femmes en Europe subissent des violences, que ce soit au sein du foyer, au travail, ou dans l’espace public.
Les chiffres sont alarmants, mais pourtant, parmi ces femmes victimes de violences, très peu portent plainte ou le rapportent à la police, et ce pour de multiples raisons.
Selon une enquête française de l’INSEE, l’institut des politiques publiques, relayée par Amnesty International, seulement 0,6% des viols ou tentatives de viols auraient donné lieu à une condamnation en 2020. Et une majorité de plaintes pour abus sexuels sont classées sans suite. De nombreux collectifs de défense des droits des femmes en Europe appellent ainsi à une meilleure prise en charge des plaintes.
Il existe pourtant un traité qui protège les droits des femmes partout en Europe.
Il s’agit de la Convention d'Istanbul, qui oblige les États signataires à mettre en place des lois pour protéger les droits des femmes dans leurs pays. Ce document, entré en vigueur en 2011, est le premier texte juridique de la sorte, contraignant au niveau européen. Mais malgré ce type d’outils légaux, les violences sexistes et sexuelles envers les femmes surviennent partout et sont le résultat de dynamiques socioculturelles qui durent depuis toujours.
Clôturons ce journal en évoquant un coup dur pour la Serbie, qui souhaite rejoindre l’Union européenne.
Fin octobre, Ursula von der Leyen avait fait un tour des pays des Balkans occidentaux, pour discuter de leur accession à l’Union. La Serbie, pays candidat depuis 2012, a déjà validé plusieurs des longues étapes préliminaires à l’entrée dans l’Union européenne.
Et ce lundi 25, la Hongrie, qui est actuellement à la présidence tournante du Conseil de l’UE, a plaidé pour que la Serbie avance dans le processus et entame les négociations sur le plan de la compétitivité et la croissance économique
Mais les pays présents à la réunion de lundi ont rejeté cette demande de la Hongrie. Ils ont souligné que la Serbie n’était pas suffisamment alignée sur la politique étrangère européenne. Par exemple, la Serbie n’a pas imposé de sanctions suffisantes à la Russie, selon les diplomates européens chargés des négociations. Le dirigeant serbe Alexandar Vucic a notamment à plusieurs reprises affirmé maintenir de bonnes relations avec Moscou malgré son désir de s’intégrer à Bruxelles.
Accélérer le processus d’adhésion à l’UE des pays des balkans est une des priorités du mandat de Viktor Orban à la présidence du Conseil de l’UE
Cependant, une adhésion à Bruxelles requiert une approbation unanime des pays membres. Et plusieurs membres se montrent encore frileux à l’égard de la Serbie.
Un journal de Giona Melotto et Margot Klein.