Face aux retards de livraisons multiples, l'UE attaque en justice le laboratoire Astra Zeneca. Polémique au Danemark après la décision du gouvernement de renvoyer des centaines réfugiés syriens chez eux. 4 ans après l'échec des derniers pourparlers, Chypriotes grecs et turcs se sont réunis à Genève pour tenter de relancer le dialogue entre les deux camps. Les services secrets britanniques se lancent dans « l’espionnage vert ».
Face aux retards de livraisons multiples, l'UE attaque en justice le laboratoire Astra Zeneca.
Débutons ce journal en revenant sur la relation tumultueuse entre l’Union européenne et le laboratoire Astrazeneca. Une relation qui a pris un tournant lundi. Les retards de livraisons de vaccins du groupe suédo-britannique agacent de plus en plus à Bruxelles et l’exécutif européen a lancé une action devant les tribunaux à l’encontre d’Astrazeneca.
Oui effectivement la Commission européenne a annoncé lundi avoir attaqué en justice le laboratoire Astra Zeneca avec l’aval unanime des États membres. Bruxelles accuse le groupe de n’avoir pas respecté le contrat sur les doses de vaccins signé en juillet dernier.
Au premier trimestre, seul 30 des 120 millions de doses promises ont été livrées. Au deuxième trimestre, le laboratoire devrait fournir 70 millions de vaccins sur les 180 prévues dans le contrat.
Astrazeneca a rapidement réagi à cette annonce.
En effet, et le groupe promet dans un communiqué de « fermement se défendre » face à une décision qu’il juge sans fondement. Le laboratoire dit avoir « complètement respecté » ses engagements avec Bruxelles et être sur le point de livrer 50 millions de doses d’ici la fin avril.
Le contrat signé avec le fabricant de vaccins relève du droit belge, ce sera donc un tribunal à Bruxelles qui statuera sur le différend. La Commission européenne souhaite que cette action en justice démontre que AstraZeneca n’a pas respecté son contrat. Mais ce n’est pas certain car le litige se concentre sur une clause qui stipule que l’entreprise fera son « best reasonable effort », son meilleur effort possible pour livrer les doses promises.
Polémique au Danemark après la décision du gouvernement de renvoyer des centaines réfugiés syriens chez eux.
Dirigeons nous à présent vers le Danemark où la décision controversée du gouvernement de révoquer les permis de séjour de réfugiés syriens provoque un large émoi.
Oui, la décision de retirer le droit d’asile de plus d’une centaine de Syriens qui ont fui la guerre a été vivement condamnée au Danemark, par plusieurs organisations internationales ainsi que par 33 députés européens qui ont adressé une lettre à Copenhague vendredi.
De nombreux témoignages dans les médias de réfugiés terrifiés à l’idée de rentrer en Syrie ont émus au Danemark mais également au-delà de ses frontières. Interrogée lors de la présentation mardi d’une stratégie qui vise à encourager les « retours volontaires » des migrants, la commissaire européenne Ylva Johansson s’est dite « préoccupée » par la décision du Danemark.
Car de nombreux experts jugent que le retour des réfugiés syriens extrêmement dangereux alors que le pays est loin d’être pacifié.
En effet, malgré la très forte baisse d’intensité des combats dans le pays, des ONG rapportent des faits de tortures et de disparitions par le régime syrien qui contrôle à présent une grande partie du pays. Amnesty International rappelle qu’au moins 380 réfugiés, parmi lesquels des enfants, ont été informés par les services d’immigration danois qu’ils devraient retourner prochainement en Syrie, le Danemark considérant désormais que la capitale Damas et ses environs sont, je cite, “une zone sûre”.
En l’absence d’accord avec le régime de Bachar al Assad, Copenhague propose une aide financière pour les retours volontaires. Ceux dont le statut de réfugié a été révoqué ont été placés dans des centres sans possibilité d’étudier ou travailler.
4 ans après l'échec des derniers pourparlers, Chypriotes grecs et turcs réunis à Genève pour tenter de relancer le dialogue entre les deux camps.
Attardons-nous maintenant aux discussions qui ont débuté mardi à Genève entre des représentants grecs et turcs de l’île de Chypre.
Effectivement, chypriotes grecs et turcs se sont retrouvés à Genève mardi 27 avril, quatre ans après l’échec des derniers pourparlers. Les ministres des affaires étrangères grec, turc et britannique sont aussi présents lors de ces discussions qui se déroulent sous l’égide de l’ONU. Cette île située au sud de la Turquie et membre de l’Union européenne depuis 2004 est divisée en deux depuis un coup d'État en 1974. Ankara était alors intervenue militairement pour protéger la minorité turque. Elle occupe depuis le tiers nord de l'île.
Cette nouvelle rencontre diplomatique ne suscite pas un optimisme démesuré quant à une éventuelle percée.
Oui pour beaucoup d’observateurs, l’espoir d’une solution au conflit est mince. En 2017, les parties avaient proposé des mesures concrètes, notamment une évolution vers des institutions fédérales et sur le retrait des troupes turques.
Mais le pouvoir turc chypriote est fermement opposé à une réunification et le nord de l’île n’est reconnu que par Ankara. Ainsi comme le rapporte le porte-parole du chef de l’ONU : « L'objectif de cette réunion informelle sera de déterminer s'il existe un terrain d'entente commun permettant aux parties de négocier une solution durable à la question chypriote dans un avenir prévisible ».
Les services secrets britanniques se lancent dans « l’espionnage vert ».
Terminons ce journal au Royaume-Uni. Interrogé par Times Radio, le patron du MI6, les services secrets britannique a affirmé que son organisation s’est lancée dans « l’espionnage vert ».
En effet, le chef du MI6 Richard Moore sort de l’ombre dans une interview diffusée dimanche. Il a notamment souligné que son service travaillait pour la lutte contre la pollution. Les espions vérifient notamment si «les plus gros pollueurs du monde», tiennent leurs engagements en matière de changement climatique. Il affirme ainsi que les services britanniques soutiennent ce que leur directeur considère comme, «le principal point de la politique étrangère pour ce pays et pour la planète, à savoir l'urgence climatique».
Ces révélations interviennent alors que la COP 26 sur le climat sera organisé à Glasgow en Ecosse en novembre prochain. Le Premier ministre britannique a d’ailleurs annoncé mardi 20 avril des réductions plus importantes de CO2, mettant en avant la volonté de faire du Royaume-Uni un champion du combat pour la climat.
Thomas Kox - Armand Duthil
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