Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Mercredi 1 Décembre

Aujourd'hui en Europe - Mercredi 1 Décembre

L'essentiel de l'actualité européenne du jour :

  • Reprise des négociations sur le programme nucléaire de l’Iran
  • Magdalena Andersson, élu au poste de Première ministre en Suède
  • Salle de rédaction européenne : des agences de presse nationales s'associent

Reprise des négociations sur le programme nucléaire de l’Iran

Commençons ce journal en évoquant la reprise des négociations sur le programme nucléaire de l’Iran. Lundi 29 novembre, les différents pays impliqués dans ce difficile dialogue international se sont réunis à Vienne pour tenter d’avancer sur ces questions. 

Oui, lundi c’est en Autriche que l’Iran a rencontré des représentants du Conseil de sécurité des Nations unies, soit la Russie, la Chine, la France, le Royaume-Uni, mais aussi l’Allemagne. Un sommet qui s’inscrit après 6 premiers cycles de négociations qui se sont succédés depuis 2015, lorsque la Communauté internationale était parvenue à un accord avec l’Iran pour contrôler son programme nucléaire iranien. 

En 2018, le président américain Donald Trump, avait décidé de quitter l’accord de 2015, et de maintenir de lourdes sanctions contre l’Iran.

Tout à fait ! Une décision qui a eu de lourdes conséquences : les tensions n’ont depuis lors cessé d’augmenter entre la communauté internationale et Téhéran fortement soupçonné d’avoir repris ses activités nucléaires. Cette tension a aussi fait les affaires des conservateurs en Iran qui ont vu leur rôle et leur influence se renforcer avec notamment l’élection, en juin dernier, du président ultra-conservateur Ebrahim Raïssi.

Aujourd’hui, trois ans plus tard, Téhéran montre avant tout son souhait de voir allégées ou levées les sanctions économiques qui pèsent sur son pays, 

Si cette semaine, les discussions ont repris sous la médiation des Européens, et sans les Etats-Unis car l’Iran refuse toujours de traiter directement avec Washington.

Une délégation de l'UE participait également aux discussions de ce lundi. Qu’est-ce qui est ressorti de ce sommet Romain ?

Avec leur président élu en juin dernier, l’ultraconservateur Ebrahim Raïssi, les représentants iraniens ont adopté une position intransigeante aux négociations et ont, sans surprise, demandé la levée de toutes les sanctions imposées par les Etats-Unis depuis leur sortie de l’accord. L’administration de Joe Biden s’y oppose mais, lundi, les autres pays ont appelé à ce que les Etats-Unis assouplissent leur position.

Selon le coordinateur de l’Union européenne sur place Enrique Mora, il y a urgence, plus les semaines passent plus l’accord de 2015 se vide de sa substance.

Effectivement, car pendant que la Communauté internationale négocie, l’Iran continue d’enrichir de l’uranium à plus de 60%, étape nécessaire pour ensuite développer une énergie nucléaire civile mais aussi militaire, en violation des engagements pris lors de l’accord de 2015. Le temps est donc compté pour le succès de cette médiation internationale, pourtant l’Iran ne facilite pas les choses et fait régulièrement obstacle aux missions de contrôle de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).

Magdalena Andersson, élu au poste de Première ministre en Suède

Dirigeons-nous vers le Nord de l’Europe, en Suède, où les rebondissements politiques s’enchaînent. La présidente du parti social-démocrate Magdalena Andersson avait été élue la semaine dernière au poste de Première ministre, puis le jour même avait été contrainte de démissionner. Mais voilà qu’elle vient d’être nommée à nouveau lundi à son poste par le Parlement pour diriger le gouvernement Comment expliquer une telle situation Romain ?

Mercredi 24 novembre, le Parlement suédois a élu la première femme Première ministre de son histoire. Magdalena Andersson a été nommée à la tête d’un gouvernement de coalition entre les sociaux-démocrates et le Parti des Verts. Néanmoins, la crise s’est déclenchée lorsque le même jour, le Parlement a rejeté le budget proposé par le gouvernement, et en a adopté un autre, qui lui avait été préparé par les partis de droite. Par conséquent, les Verts ont décidé de se retirer du gouvernement, poussant Magdalena Andersson à démissionner. Elle avait cependant montré sa volonté de reformer un autre gouvernement. Un appel qui a été entendu, à en juger par sa nouvelle nomination.

Qu’est-ce qui a changé depuis la semaine dernière ?

Cette fois-ci, ce n’est pas un vote de soutien mais simplement une abstention des Verts, du Parti de gauche et du Centre qui ont permis aux 101 députés sociaux-démocrates d’accéder au pouvoir, tandis que 173 députés ont voté contre. Rien que deux voix de plus, et l’opposition aurait pu rejeter la nomination de Magdalena Andersson. Son gouvernement qui sera désormais entièrement issu du Parti social-démocrate bénéficie donc d’un soutien parlementaire très faible. 

Pour se maintenir au poste de Première ministre, Magdalena Andersson devra donc se montrer prudente jusqu’aux élections législatives de septembre 2022.

Oui, et pourtant d’ici là, son gouvernement devra s’attaquer à des sujets compliqués voire controversés : par exemple l’augmentation de la violence des gangs dans les grandes villes, ou encore la gestion des déchets provenant des sept centrales nucléaires du pays. Des chantiers à la fois coûteux et aussi clivants, et donc susceptibles de mettre fin à la fragile entente qui règne au Parlement suédois.

Salle de rédaction européenne : des agences de presse nationales s'associent

Terminons ce journal en revenant sur une initiative dans le domaine du journalisme en Europe. Lundi 29 novembre, des agences de presse nationales ont décidé de s’associer pour créer une Salle de rédaction européenne. De quoi s’agit-il exactement ?

Oui, au total 16 agences de presse ont annoncé lundi qu'elles vont créer en 2022 une "salle de rédaction européenne". Le projet placé sous la coordination de l'agence de presse allemande la DPA. Y participent notamment l'AFP pour la France, ou l'EFE pour l'Espagne. L'idée est de pouvoir travailler en commun sur un contenu d'information véritablement européen, et ensuite diffusé en 15 langues différentes. Un site internet commun sera également lancé.

L'initiative est soutenue financièrement par l'UE à hauteur de près de 2 millions d'euros jusqu'en 2023.

Tout à fait ! La Commission européenne prévoit également de financer pour cette Salle de rédaction européenne des formations, notamment en ce qui concerne le numérique et le fact-checking, autrement dit la lutte contre la désinformation. De plus, l'année prochaine la Commission présentera une loi pour « garantir le pluralisme, l’intégrité et l’indépendance du marché européen des médias".

La Commissaire aux valeurs et à la transparence Vera Jourova a, pour sa part, fait un parallèle avec des précédentes enquêtes médiatiques transfrontalières. 

Oui selon elle, ces enquêtes démontrent l'intérêt pour l'Europe d'avoir des structures plus permanentes qui remplissent ce rôle. C'est par exemple le Consortium international des journalistes d'investigation qui a mis au jour cette année les Pandora Papers, ce vaste système de sociétés offshore et d'évasion fiscale. 

Romain L'Hostis - Thomas Kox

Photo : Gustave Deghilage via Flickr

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