La Commission européenne lance le nouveau Conseil européen de l'innovation (CEI) ; Armes chimiques au fond de la mer Baltique, 39 eurodéputés demandent à Bruxelles d'agir ; Espagne: 10 milliards d'euros consacrés à la lutte contre l'exode rural ; Première réunion pour le Groupe de haut niveau sur la démocratie du Comité européen des régions.
La Commission européenne lance le nouveau Conseil européen de l'innovation (CEI).
Jeudi, la Commission vient de lancer officiellement le nouveau Conseil européen de l’innovation (CEI), dont la mission vise à transformer les idées scientifiques en véritables innovations appliquées dans la société.
Oui en effet la présidente de la Commission Ursula von der Leyen l’a bien résumé : “Nous, Européens, nous sommes très bons pour faire de la science à partir d’argent. Mais nous ne sommes pas aussi bons pour faire de l’argent à partir de la science.”
Margrethe Vestager, commissaire européenne à la société numérique a déclaré que ce Conseil est “un moyen de convertir les résultats de la recherche en possibilités commerciales et d'élaborer des idées nouvelles pour les avancées technologiques et innovantes.”
De quels moyens dispose ce Conseil européen de l’innovation ?
En plus d’une enveloppe budgétaire de 10 milliards d’euros sur les sept prochaines années, il s'appuie sur un programme pilote mené entre 2018 et 2021 qui a déjà permis de soutenir plus de 5 000 entreprises ainsi que plus de 330 projets de recherche. A partir de ce projet pilote, le CEI combinera la recherche sur des technologies émergentes avec l’accès à un fonds dédié, le Fonds du Conseil européen de l’innovation, afin d'accélérer le développement des petites et moyennes entreprises (PME) et des start-up innovantes.
Armes chimiques au fond de la mer Baltique, 39 eurodéputés demandent à Bruxelles d'agir.
Tournons-nous à présent vers le Nord de l’Europe. Des députés européens ont demandé à la Commission européenne de prendre des mesures pour résoudre le problème des armes chimiques qui reposent au fond de la mer Baltique.
Oui, dans une lettre adressée à la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, un collectif de 39 eurodéputés ont exprimé leur “profonde inquiétude quant à la menace que représentent encore les armes chimiques et conventionnelles qui gisent dans le fond de la mer Baltique depuis la Seconde Guerre mondiale.” Depuis tout ce temps, ces vieilles armes subissent une forte corrosion. De plus en plus de fuites ont été répertoriées, ce qui constitue une menace croissante pour l’environnement et la santé des populations.
Début mars les services de renseignement ukrainiens ont signalé que la pose du gazoduc Nord Stream 2 sur les fonds marins de la mer Baltique pourrait générer des perturbations sur les armes chimiques présentes.
En réponse, les responsables russes ont fourni de l’atropine aux navires présents, une substance utilisée pour traiter certains types d’empoisonnements, mais aucune démarche n’est prévue pour retirer les armes du fond de la mer.
Pour enfin les retirer, les eurodéputés indiquent dans leur lettre que l’UE devrait inclure un plan et le financement d’une telle initiative dans son prochain budget pluriannuel.
Espagne: 10 milliards d'euros consacrés à la lutte contre l'exode rural.
Rejoignons l'Espagne dont le gouvernement vient d’annoncer qu’il affectera 10 milliards d'euros des fonds de relance européens qui lui sont attribués pour les consacrer à la lutte contre l'exode rural, c’est-à-dire le phénomène de dépeuplement des campagnes vers les villes.
Oui, au titre du plan de relance européen post-Covid-19, l’Espagne recevra 140 milliards d’euros sous forme de prêts et de subventions. Cette semaine le gouvernement a annoncé que 10 milliards d’euros de ce plan de relance iront en aide aux régions les plus dépeuplées du pays, que l’on nomme parfois “España vaciada”, l’Espagne vidée. Selon la ministre espagnole de la transition écologique et du défi démographique Teresa Ribera, on observe ainsi « une concentration des revenus et des richesses dans trois ou quatre grandes zones métropolitaines et la perte d’une grande partie de l’arrière-pays espagnol ».
Ce phénomène d’exode rural dure depuis longtemps. Les principales causes sont la mécanisation de l’agriculture et l’urbanisation très forte qu’a connu l’Espagne depuis la seconde moitié du XXe siècle, et le chômage important dont souffre le pays.
En effet, selon un rapport du centre d’analyse économique et sociale Funcas, ce phénomène dure depuis au moins 70 ans. Au total ce sont 23 provinces de régions comme l’Aragon, la Castille, ou encore l’Extremadure, qui ne représentent aujourd’hui que 18% de la population du pays, soit deux fois moins qu’en 1950. Aujourd’hui ces régions souffrent d’un vieillissement de leur population, et de la disparition de nombreux emplois. Les experts du gouvernement espagnol ont enfin insisté sur la nécessité d’accroître les possibilités d’emploi pour les femmes.
Première réunion pour le Groupe de haut niveau sur la démocratie du Comité européen des régions.
Terminons ce journal en évoquant le Comité européen des régions qui a vu cette semaine se tenir la première réunion de son Groupe de haut niveau sur la démocratie européenne.
En effet, ce Groupe de haut niveau sur la démocratie du Comité européen des régions avait été annoncé en décembre 2020, il s’est réuni pour la première fois mercredi 17 mars. Le groupe est composé de sept membres, avec parmi eux des anciens commissaires européens ou encore l’eurodéputée Rebecca Harms, et il est présidé par l’ancien président du Conseil européen Herman Van Rompuy. Le groupe travaillera étroitement avec des organismes représentant la jeunesse comme le Forum européen de la jeunesse. La présidente de cette organisation internationale Silja Markkula est d’ailleurs aussi membre de ce groupe de haut niveau pour la démocratie.
Il s’agit d’un organe consultatif dont la mission est d’aider le Comité européen des régions dans son travail, et tout particulièrement dans sa participation à venir à la Conférence sur l’avenir de l’Europe.
Parmi ses moyens d’action, il peut fournir son analyse politique et stratégique sur les défis posés aux autorités locales et régionales en Europe, présenter des “idées créatives et innovantes pour renforcer la démocratie européenne”. Il a aussi pour mission de renforcer le rôle joué par ces autorités territoriales au sein des autres institutions européennes, afin de stimuler un processus décisionnel plus proche des citoyens, et donc plus démocratique.
La Conférence sur l’avenir de l’Europe commencera normalement le 9 mai de cette année et durera jusqu’en 2022.
Elle a pour but d’améliorer le lien entre l’UE et ses citoyens, et ce groupe de haut niveau considère les autorités locales et régionales capables de restaurer cette confiance dans la démocratie européenne, notamment parmi le public vivant en milieu rural, souvent plus sensible à l’idée d’une Union lointaine et technocratique. Le groupe devrait livrer ses conclusions au printemps 2022.
Thomas Kox - Romain L'Hostis
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