Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Lundi 3 mai

Aujourd'hui en Europe - Lundi 3 mai

Retour sur le vote du Parlement européen le 27 avril sur le projet de passeport vaccinal européen. Autre décision du Parlement européen : les eurodéputé·es ont voté le 29 avril le lancement officiel du Fonds européen de la défense (FED). Manifestations importantes à Prague et dans plusieurs villes en République Tchèque pour dénoncer les positions pro-russes du président Milos Zeman.

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Retour sur le vote du Parlement européen le 27 avril sur le projet de passeport vaccinal européen

Commençons ce journal par le vote du Parlement européen le 27 avril dernier sur le projet de passeport vaccinal européen, qui a été officiellement proposé par la Commission européenne le mois dernier.

Oui lors de leur session plénière, les eurodéputé·es ont adopté à 540 voix pour, une résolution sur ce “certificat européen COVID-19”. Ce certificat numérique devra prouver que son détenteur a été vacciné, testé négatif ou s’est remis d’une infection par la Covid-19. Selon les mots de la Présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, l’objectif de ce dispositif est de rétablir la liberté de déplacement pour “sauver l’été” et soutenir les secteurs liés au tourisme. 

Dans cette nouvelle résolution, les eurodéputé·es s’inquiètent des disparités actuelles entre les prix des tests PCR dans les pays de l’UE. 

Oui, les eurodéputé·es demandent aux Etats membres que les tests PCR soient désormais “universels, accessibles, rapides et gratuits”, et que les détenteurs du certificat ne se voient plus imposer de quarantaine ou de test obligatoire lors des passages de frontières. Enfin, les député·es ont précisé que le certificat vaccinal ne remplacera pas un véritable passeport, et il·elles ont accepté que ce certificat soit mis en place pour une durée maximale de 12 mois.

Avec le vote de cette résolution, les eurodéputé·es présentent leur position qu’il·elles défendront lors des négociations à venir sur le passeport vaccinal.  

En effet, depuis le mois d’avril, les Etats membres ont confié à la présidence portugaise du Conseil de l’UE un mandat pour négocier avec le Parlement européen et la Commission la mise en œuvre du projet de passeport vaccinal. Maintenant que le Parlement européen a clarifié sa position, la Présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a annoncé que ces négociations entre les différentes institutions européennes vont pouvoir commencer. Le ministre portugais des Affaires étrangères Augusto Santos Silva a reconnu jeudi qu’“il ne nous reste plus que quelques semaines” mais selon lui “il est très probable de parvenir à un accord” avant l’été.

Lancement officiel du Fonds européen de la défense

Intéressons-nous à un autre vote du Parlement européen, les eurodéputé·es ont voté le 29 avril le lancement officiel du Fonds européen de la défense (FED). 

Oui, l’idée avait déjà été proposée en 2016 par l’ancien Président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, et l’eurodéputée française Nathalie Loiseau vient de résumer la situation en rappelant que “l’UE est cernée par des zones en crise et doit affronter des menaces répétées [...] mais ses capacités de défense sont trop dépendantes de l’extérieur et trop morcelées ». A cause des marchés et des systèmes de défense encore très majoritairement nationaux, on observe un gaspillage des ressources avec un dédoublement inutile de certains projets de recherche, mais aussi des pénuries d’équipement à cause des 178 systèmes de défense différents en Europe, qui ne sont pas toujours compatibles entre eux. 

Doté d’une enveloppe budgétaire de près de 8 milliards d’euros sur la période 2021-2027, ce Fonds européen de la défense permettra ainsi la mise en commun des ressources des Etats-membres et devrait rendre la recherche et les industries européennes bien plus compétitives.

Concrètement, le FED se divise en deux volets principaux : avec le volet « Recherche », le budget européen financera entièrement les projets de recherche dans le secteur de la défense ; le deuxième volet « Capacité » ou « Développement et acquisition » cherchera, lui, à inciter les Etats européens à coopérer et créer des partenariats sur des développements de nouveaux dispositifs de défense. Un soutien supplémentaire est apporté aux projets portés par des PME. Selon le commissaire européen Thierry Breton, le FED rapprochera l’UE de son objectif “d’autonomie stratégique” par exemple en développant “un “cloud” militaire (pour le partage sécurisé de données et d’informations)” et la production de semi-conducteurs”, car dans ces domaines, l’UE est pour l’instant dépendante de Taïwan. 

Le rapporteur du Parlement européen pour ce projet, l’eurodéputé polonais Krasnodebski a évoqué un autre point de tension en assurant que “le Fonds européen de la défense n’est pas la première phase de l’armée européenne et ne sera pas utilisé pour des achats de matériel militaire”.

Oui, selon lui, l’intérêt est avant tout économique puisque le Fonds devrait permettre aux Etats d’économiser entre 20 et 100 milliards d’euros grâce à cette mise en commun des projets de recherche et d’industrie de la défense. Pourtant cela n’a pas empêché l’eurodéputé français François-Xavier Bellamy de critiquer un “manque d’ambition” de l’UE, car le budget initial proposé par la Commission était de 13 milliards d’euros, soit bien plus élevé que les 7,9 milliards d’aujourd’hui.

Manifestations en République Tchèque pour dénoncer les positions pro-russes du président Milos Zeman

Terminons ce journal en revenant sur les manifestations importantes à Prague et dans plusieurs villes en République Tchèque pour dénoncer les positions pro-russes du président Milos Zeman. 

Oui, les protestations ont éclaté la semaine dernière à la suite de récentes révélations à propos d’une affaire remontant à 2014, lorsqu’un dépôt de munitions en République Tchèque (à Vrbetice) avait explosé, provoquant la mort de deux personnes. D’après la récente publication d’une enquête, les services de renseignement russes seraient responsables de l’explosion. Le gouvernement tchèque a alors décidé d’expulser 18 diplomates russes du pays. Pourtant, même s’il n’a que des pouvoirs honorifiques, le chef de l’État Milos Zeman a pris une position opposée, en estimant qu'il n'y a pas suffisamment de preuves pour accuser la Russie. Une position peu étonnante vu le tropisme pro-Kremlin de cette figure controversée.

Milos Zeman ne s’est pas non plus prononcé lorsque Moscou a riposté en expulsant 20 diplomates tchèques le 18 avril dernier.

Oui, le Président a déclaré “préférer attendre les résultats d’une nouvelle enquête officielle” qui a débuté sur cette explosion de 2014. Mais selon le leader du collectif “Un million de moments pour la démocratie” qui organisait ces manifestations Benjamin Roll, le président Zeman “a copié la ligne de la propagande russe et de la désinformation pro-russe”. Par conséquent, d'après le média Euronews, les manifestant·es n’hésitent pas à considérer Milos Zeman comme une “marionnette” de Vladimir Poutine.

Armand Duthil - Romain L'Hostis

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