Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction Euradio à Bruxelles. Avec Giona Melotto, Margot Klein, Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.
Au programme :
- Mark Rutte prend la tête de l'OTAN.
- L'armée israélienne mène des incursions terrestres sur le territoire libanais.
- La PAC ne respecte pas les normes environnementales fixées par le Green Deal européen.
Bonjour, ouvrons ce journal en évoquant le premier jour de Mark Rutte à la tête de l’OTAN ce mardi 1er octobre. Il succède ainsi au norvégien Jens Stoltenberg resté dix ans à la tête de l’alliance.
En effet, l’ancien premier ministre néerlandais prend officiellement ses fonctions après sa nomination lors du sommet de juin dernier. L’OTAN, qui est une alliance politique et militaire entre l’Europe et l’Amérique du Nord et est une structure un temps jugée dépassée, a repris une vigueur certaine après le début de la guerre russe en Ukraine. Mark Rutte, dans son discours d’inauguration, a d’ailleurs réitéré le soutien sans faille de l’alliance atlantique à Kiev et a assuré que l’OTAN ne céderait pas face à la pression russe.
Quelles sont les priorités et nouveaux enjeux qui attendent Mark Rutte à la tête de l'Alliance?
Le nouveau chef de l’OTAN devra d’abord composer avec le résultat des élections américaines. Les élections américaines de novembre prochain devraient en effet avoir un rôle décisif quant au rôle des Etats-Unis dans l’Alliance. Les Etats-Unis sont une composante décisive de l’Alliance, et beaucoup craignent que l’OTAN ne puisse pas survivre si Washington se retire. Mark Rutte a cependant déclaré ne pas être inquiet et très bien connaître Donald Trump.
Malgré sa réputation de partisan de la frugalité budgétaire, Mark Rutte insiste sur la nécessité d’augmenter le budget des 32 membres dédié à l’OTAN pour assurer l’efficacité de l’Alliance en matière de défense.
Oui, le néerlandais a en effet déclaré dans son discours d’inauguration qu’il fallait investir dans la défense. 23 des 32 pays membres ont augmenté le pourcentage de leur PIB dédié aux dépenses militaires de l’OTAN pour atteindre les 2%, un chiffre que seuls 3 pays de l’Alliance atteignaient il y a dix ans. Cette augmentation budgétaire est, selon Mark Rutte, nécessaire pour se protéger de la menace russe et assurer le soutien militaire à l’Ukraine, à l’heure où plusieurs voix poussent pour des négociations afin de mettre un terme à la guerre. Il aura fort à faire pour arriver à cet objectif tant certains membres se montrent rétifs à une augmentation du budget qu’ils allouent à l’Alliance.
L’ancien chef de l’OTAN Jens Stoltenberg insiste également sur la nécessité de lutter contre la menace chinoise. Pékin est un allié de fait de la Russie
Effectivement et Mark Rutte a d’ailleurs promis de renforcer la collaboration entre l’Alliance et les pays du Pacifique comme le Japon, la Corée du Sud, l’Australie ou la Nouvelle-Zélande entre autres.
Poursuivons notre tour de l'actualité au Moyen-Orient. Où, ce mardi 1er octobre, l'armée israélienne a mené des incursions terrestres sur le territoire libanais.
Dans la nuit du 1er octobre, Israël a lancé une offensive terrestre contre le Hezbollah dans le sud du Liban. Cette attaque fait suite à un avertissement diffusé via la plateforme X par le porte-parole arabe de l'armée israélienne, qui appelait les civils à évacuer les zones frontalières. L'opération, qualifiée de "ciblée et localisée" par l'armée israélienne, visait à répondre à une "menace immédiate pour les communautés israéliennes du nord".
Une intervention militaire qui suscite des inquiétudes de la communauté internationale.
En effet, cette offensive, survenue moins d'une semaine après la proposition de cessez-le-feu portée par la France et les États-Unis, a provoqué de vives inquiétudes. Plusieurs pays européens ont d'ailleurs conseillé à leurs ressortissants de quitter le Liban sans délai.
Parallèlement, une réunion ministérielle de l'Union européenne s'est tenue lundi mais n'a abouti à aucune décision concrète concernant une réponse coordonnée face à l'escalade des tensions.
La situation pourrait dériver vers une guerre à grande échelle, d'autant plus suite aux frappes iraniennes qui ont touché le territoire israélien mardi 1er octobre au soir.
Ce qui est certain, c'est que Benjamin Netanyahu ne semble montrer aucune intention de mettre un terme à l'offensive en cours. De nombreux observateurs interprètent les actions d'Israël comme une tentative de redéfinir les équilibres géopolitiques dans la région, hypothèse renforcée par les 180 missiles tirés par l'Iran sur Israël dans la soirée du 1er octobre.
Terminons ce journal en évoquant la PAC, la Politique agricole commune. Les plans stratégiques nationaux de celle-ci ne sont pas à la hauteur des ambitions environnementales de l’UE, selon un rapport de la Cour des comptes européenne, la CCE.
Ce lundi 30 septembre, la CCE a publié un rapport sur les stratégies de la PAC. Selon celui-ci, les plans nationaux de la PAC ne respectent pas les objectifs du Green Deal européen de 2020 en particulier sur le plan qui prévoyait une diminution de l’usage des pesticides et une augmentation des terres agricoles biologiques d’ici 2030.
Le pacte vert européen a pour but de mettre en place des stratégies permettant d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.
La PAC a été réformée en 2021 pour mettre l’accent sur des plans stratégiques nationaux adaptés. Cependant, le rapport souligne les faiblesses de cette réforme.
Les pays membres ont donné des informations partielles ou inexistantes sur leurs pratiques agricoles, selon le rapport. Il n’y a pas de mesures assez strictes pour vérifier que les plans des États membres en termes d’écologie respectent les objectifs environnementaux.
Le rapport préconise un suivi plus ferme des plans nationaux des membres de la PAC afin d’atteindre des résultats écologiques plus convaincants. Cependant, la nouvelle stratégie de la Politique agricole commune devrait seulement être votée en 2027.
Une nouvelle stratégie qui devrait inclure des mesures strictes pour faire baisser les émissions de ce secteur qui génère à lui seul 13% des émissions de gaz à effet de serre des pays membres de l’UE. Ces émissions proviennent en grande partie du méthane émis par le bétail ainsi que des engrais et du fumier.
Un journal de Margot Klein et Giona Melotto