Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - 17 octobre 2025

Les présidents américain et ukrainien se retrouvent à nouveau vendredi pour discuter du soutien militaire des États-Unis (HANDOUT / AFP / picturedesk.com) Aujourd'hui en Europe - 17 octobre 2025
Les présidents américain et ukrainien se retrouvent à nouveau vendredi pour discuter du soutien militaire des États-Unis (HANDOUT / AFP / picturedesk.com)

Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'Euradio à Bruxelles. Avec Thomas Kox, Baptiste Maisonnave, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.

Au programme : 

  • Ukraine Russie : de “grands progrès” ? C’est ce qu’annonce Donald Trump
  • Tournée des Balkans : Ursula von der Leyen conclut sa tournée, sévère.
  • Grèce : la loi des 13 heures de travail adoptée

On commence ce journal par une annonce optimiste, celle du président américain d’avoir fait de “grand progrès” lors d’un appel avec Vladimir Poutine jeudi. La veille, donc, de l’arrivée de Volodymyr Zelensky à la Maison Blanche ce vendredi.

Oui, l’appel s’est d’ailleurs conclu par la promesse d’une rencontre entre Donald Trump et son homologue russe à Budapest, la capitale hongroise, dans les deux prochaines semaines. Une nouvelle qui peut surprendre, puisque les relations entre Washington et Moscou s’étaient nettement refroidies après l’échec du sommet d’Anchorage en août dernier. Donald Trump évoquait même ces derniers jours une possible livraison de missiles Tomahawk notamment à la défense ukrainienne.

C’est d’ailleurs le sujet sur lequel le président ukrainien compte avancer aujourd’hui. Il a déjà eu l’occasion d’en parler avec Donald Trump ces derniers jours lors de deux appels téléphoniques, mais la position de ce dernier s’est légèrement refroidie hier. Interrogé lors d’une conférence de presse sur ce possible soutien de missiles longue portée, il s’est raidi en expliquant, je cite, qu’il ne “pouvait pas appauvrir les réserves” de son pays.

Cette rencontre survient dans une période particulièrement rude pour l’Ukraine, encore frappée par plusieurs centaines de drones et des missiles dans la nuit de mercredi à jeudi. 

Oui, l’attaque visait plusieurs villes et, à nouveau, des infrastructures énergétiques - d’une nécessité critique à l’approche de l’hiver. Une stratégie qualifiée par le Président ukrainien de “double terreur” : les attaques visant, d’après lui, les pompiers et les travailleurs du secteur de l’énergie. 

Dans la foulée de ces attaques, il a appelé les dirigeants européens et occidentaux à prendre des “décisions fortes” et à augmenter la “pression” sur son homologue russe - le seul “langage” que parle Vladimir Poutine selon lui.

Les pays de l’OTAN étaient justement réunis mercredi pour discuter de la protection de leur espace aérien. L’inquiétude liée aux incursions de drones russes semble, au sein des membres de la population européenne, avoir rendu encore plus urgente la nécessité d’un soutien à l’Ukraine.

Oui, c’est ce qu’indique un sondage publié jeudi soir par l'agence Dynata, dans lequel on découvre des résultats assez explicites, comme le fait que 80% des Français considèrent la Russie comme une menace - 8% de plus qu’en septembre. Les chiffres sont assez voisins en Allemagne, en Italie et encore au  Royaume-Uni, où 78,9% des citoyens voient en Moscou une “menace pour la souveraineté de l'Union européenne”. 

Pourtant la réunion des pays de l’OTAN s’inscrit aussi dans un contexte de forte diminution des livraisons d’armes et de munitions à l’Ukraine avec près de 43% de livraisons en moins entre juillet et août selon l’institut allemand Kiel. Et ce malgré les récentes acquisitions par les Européens d’armes américaines pour l’Ukraine, le programme PURL - liste des besoins prioritaires de l’Ukraine - dans lequel 6 pays ont déjà versé plus de 2 milliards de dollars. 

On continue ce journal en revenant sur la tournée de la présidente de la Commission européenne dans les pays des Balkans occidentaux. Elle s’est rendue en Albanie, au Monténégro, en Serbie, en Bosnie-Herzégovine, puis au Kosovo et en Macédoine du nord mercredi avec un objectif clair : faire avancer le programme d’élargissement de l’Union européenne. 

Oui, c’est presque une tradition annuelle depuis 2021 : Ursula von der Leyen rend visite aux dirigeants de la région - un groupe de pays candidats à l’adhésion à l’Union européenne. C’est son passage en Serbie, où la Présidente de la Commission européenne a adopté un ton particulièrement dur qui a été l’étape la plus marquante de cette tournée.

Le Président serbe, Aleksandar Vucic y fait en effet l’objet de nombreuses contestations - son gouvernement est accusé de corruption et a traversé une vague de révolte menée par la jeunesse pendant plusieurs mois au début de l’année. Ursula von der Leyen a ainsi affirmé, en conférence de presse, vouloir “constater des progrès en matière d’état de droit, de cadre électoral et de liberté des médias”.

Malgré tout, elle espère poursuivre le processus d’élargissement.

Oui, la Présidente de la Commission s’est également dit prête “à déployer tous les efforts possibles” pour “renforcer les fondations d’une démocratie forte”. En Albanie, elle saluait le “progrès remarquable” du pays, qui a récemment intégré le marché de l’UE, lui donnant accès à de nouveaux investissements ; et en Bosnie-Herzégovine, elle rappelait les résultats d’un sondage indiquant que 72% des citoyens faisaient confiance à l’UE, plaçant le pays, je cite, “aux portes de l’Europe”. 

Plusieurs adhésions à l’UE sont actuellement bloquées par les droits de véto de certains États membres - l’Ukraine et la Moldavie par exemple, processus freinés par le veto du Premier ministre hongrois Viktor Orban. 

On termine ce journal en Grèce, où les députés ont adopté jeudi un projet de loi permettant aux Grecs de travailler jusqu’à 13 heures par jour. “Une monstruosité législative” d’après l’un des principaux partis d’opposition. 

Oui, selon le gouvernement conservateur au pouvoir, c’est une manière de relancer le marché du travail qui, pour reprendre les mots de la Ministre du travail Niki Kerameus, “demande à travailler plus d’heures”. Elle a justifié son projet en évoquant le secteur du tourisme, particulièrement actif l’été et représentant l’un des principaux moteurs de l’économie grecque. Le parti du premier ministre Kyriakos Mitsotakis, lui, a insisté sur le fait que le taux de chômage avait baissé de 18 à 8% depuis son arrivée au pouvoir. 

La règle précise qu’un employé, à condition d’effectuer ces heures de travail supplémentaires chez le même employeur, bénéficiera d’une prime de 40%. Une proposition applicable 37 jours par an, et qui s’inscrit dans un pays où l’économie reste minée par des salaires très bas.

Un projet qui est cependant loin de faire l'unanimité.

Oui, et c’est d’ailleurs pour cela que la Grèce a été le théâtre de deux grèves massives, le 1er et le 14 octobre. Des manifestations ont eu lieu dans tout le pays pour dénoncer cette règle qui, selon le principal syndicat des travailleurs, la GSEE, “met directement en danger la santé et la sécurité des travailleurs". Beaucoup craignent que ce nouveau règlement accroisse la concurrence dans un marché déjà très précaire, et qu’il implique pour beaucoup un choix : travailler 13 heures, ou n’en travailler aucune.

Un journal de Paul Thorineau, Ulrich Huygevelde et Baptiste Maisonnave.