Les Européen·nes, confronté·es à une dynamique mondiale en rapide mutation, semblent faire face à une accélération de l'histoire. Les fondements mêmes de l'Union Européenne sont ébranlés, ses principes étant constamment remis en question. Alors que notre monde est en profonde transformation, les radios du réseau paneuropéen Euranet Plus explorent dans le podcast L'Europe de demain une série de scénarios potentiels pour l'UE.
Ce sixième épisode questionne la langue commune européenne de demain. C'est un fait, l'Union européenne compte 24 langues officielles pour la communication entre ses États membres. Cependant, le paysage linguistique européen est encore plus riche, avec plus de 60 langues régionales et minoritaires parlées dans l'ensemble du bloc.
Dans un monde dominé par l'anglais, quelles sont les chances que toutes ces langues survivent à la mondialisation ?
1. La domination de l'anglais
Déjà, il faut savoir que la langue anglaise est la plus populaire au monde. Près d'un milliard et demi de personnes l'apprennent, soit un septième de la population mondiale. Mais tout le monde ne le maîtrise pas, comme l'explique le député européen roumain Claudiu Târziu sur Radio Roumania et Amalia Todirascu, linguiste à l’Université de Strasbourg.
Cela dit, même s'il n'est pas toujours bien maitrisé, l'anglais est partout. Weekend, tshirts, footing ou encore email... les anglicismes vont bon train selon le linguiste grec Giorgos Xydopoulos, de l'université de Patras, interrogé par la radio SKAI.
2. Protéger les langues minoritaires
Mais des études montrent que les langues minoritaires et locales continuent d'exister. Elles sont compliquées à préserver pour Sarah Muller, sociolinguiste au Luxembourg, à la radio 100.7, mais elles sont défendues fermement par l'Union européenne.
Pour préserver cette diversité linguistique, l'institution finance des projets spécifiques et propose par exemple la traduction des textes officiels dans les 24 langues au Parlement Européen, comme le souligne Giuliana Laschi, enseignante d'histoire de l'intégration européenne à l'université de Bologne, en Italie, sur Radio 24 à Milan.
3. Quid de l'esperanto ?
Pas question donc de se tourner vers une langue commune pour Alexander Dimitrov professeur de bulgare interrogé par sa radio nationale...
Certes, l'espéranto offre un dénominateur commun à tous les peuples européens mais cette langue n'a jamais décollé… On compte seulement autour de 2 millions de locuteurs de l'espéranto.
Un podcast réalisé par Charlotte Baechler.