L'essentiel de l'actualité européenne du jour :
- Une dette commune envisagée au sein de l'UE
- 8 mars : de nombreux rassemblements en Europe
- Adoption d'un Manifeste de Marseille au 9e sommet européen des régions et des villes
Une dette commune envisagée au sein de l'UE
Nouvelle étape dans la réponse des Européens face à la guerre opposant Russes et Ukrainiens, l’Union européenne est en train de réfléchir à autoriser la Commission européenne à contracter une nouvelle dette commune. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?
Oui, les 27 Etats-membres de l’UE se retrouvent depuis jeudi 10 mars à Versailles pour un sommet organisé dans le cadre de la présidence française du Conseil de l’UE. Les Européens doivent y discuter d’un meilleur soutien à offrir aux pays impactés par les conséquences de la guerre en Ukraine. Une idée a effectivement émergé, celle d’émettre une nouvelle dette commune pour faire face à l’impact économique que cette nouvelle crise ne va pas manquer d’avoir.
Ce dispositif de dette commune a été pour la première fois utilisé en réaction à la pandémie de coronavirus, pour financer le plan de relance NextGeneration EU. Sera-t-il utilisé de la même manière cette fois-ci ?
Si la méthode utilisée contre la crise sanitaire devait être appliquée à la crise ukrainienne, elle consisterait pour les 27 Etats-membres à autoriser la Commission européenne à emprunter sur les marchés financiers les fonds nécessaires à un plan de soutien massif aux Etats les plus touchés par la guerre et ses conséquences, notamment la prise en charge des quelques 2 millions de réfugiés ukrainiens qui ont déjà fui le pays. Toutefois, le vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans, a déclaré ne pas avoir encore de plan précis.
Cette dette commune serait aussi un bon moyen pour compenser la hausse des prix de l’énergie, qui s'est encore aggravée avec le début de la guerre en Ukraine.
Oui, tandis que les dirigeants européens ne veulent plus dépendre des approvisionnements en gaz russe, la Norvège, deuxième exportateur de gaz en Europe a déclaré ne pas pouvoir en distribuer davantage pour faire baisser les prix. En attendant un plan de financement européen, le gouvernement français par exemple, a annoncé le 7 mars avoir prévu de geler les prix du gaz. Une mesure qui rassurera les consommateurs mais qui coûtera à elle seule environ 10 milliards d’euros sur l’année 2022.
8 mars : de nombreux rassemblements en Europe
Cette semaine était également la semaine du 8 mars et de la journée internationale pour les droits des femmes. De nombreuses manifestations ont eu lieu un peu partout en Europe. Dans le contexte actuel, ces rassemblements avaient-ils une tonalité un peu différente ?
En effet, c’est dans ce contexte de guerre aux portes de l’Europe que les manifestations pour la journée internationale pour les droits des femmes se sont déroulées. Dans les cortèges comme parmi les représentants européens, se sont donc multipliés des messages de solidarité envers les femmes ukrainiennes. “En cette journée de la Femme, mon coeur est avec toutes les femmes ukrainiennes”, ce sont les mots de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. En Roumanie, pays frontalier de l’Ukraine, les femmes arrivant d’Ukraine ont reçu un soutien particulier avec entre autres, la remise symbolique d’une fleur jaune. Enfin en Russie, à Saint-Pétersbourg, quelques femmes se sont rassemblées pour rendre hommage aux victimes de la guerre en Ukraine.
Le même jour, mardi 8 mars, la Commission européenne en a profité pour présenter le projet d’une nouvelle directive européenne pour harmoniser la définition du crime du viol.
Oui, l’objectif est ici d’avoir une définition juridique unique du viol dans tous les Etats-membres de l’UE. Selon la Commission, jusqu’à 18 pays de l’UE refusent encore de condamner pour viol un agresseur à moins que celui-ci ait eu recours à des menaces ou à la violence. Désormais, la Commission européenne entend faire accepter par les 27 que toute relation sexuelle non consentie soit considérée comme un viol.
La Commission espère à terme harmoniser également le niveau des peines appliquées aux délits de violence de genre.
Tout à fait ! Mardi, la Commissaire aux valeurs et à la Transparence Vera Jourova a salué ce projet de directive, en déclarant vouloir “protéger les victimes”. Elle a notamment cité un rapport récent de l’Agence européenne des droits fondamentaux, selon lequel une femme sur trois en Europe a déjà été victime de violence de genre, tandis que seulement une femme sur 20 dénonce ces délits. Vera Jourova a enfin ajouté vouloir faire une proposition pour criminaliser le harcèlement en ligne, une pratique aujourd’hui uniquement condamnée dans 4 Etats de l’UE.
Adoption d'un Manifeste de Marseille au 9e sommet européen des régions et des villes
Terminons ce journal en revenant sur le travail du Comité européen des régions. Cette institution consultative de l’Union européenne rassemblant 329 membres représentants les élus locaux et régionaux du continent a organisé la semaine dernière le 9e sommet européen des régions et des villes.
Oui, ce sommet annuel se tenait cette fois-ci à Marseille, dans le cadre de la présidence française du Conseil de l’UE. Au total 3000 dirigeants régionaux ont rejoint cette ville les 3 et 4 mars dernier pour défendre les intérêts de l’échelon local européen. Le président français Emmanuel Macron et la présidente du Parlement européen Roberta Metsola étaient également présents.
A cette occasion, un Manifeste de Marseille a été adopté. Parmi les principales demandes, les villes réclament un renforcement de la cohésion territoriale, et au vu du contexte actuel, un soutien plus important aux villes et aux citoyens ukrainiens.
Oui, les villes européennes souhaitent pouvoir aider davantage l’Ukraine dans sa résistance à l’invasion russe. Renaud Muselier, le président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur et donc hôte du sommet des régions et des villes a salué le lancement de l’Appel du Sud pour l’Ukraine : 242 régions, soit 89 000 communes européennes se sont engagées avec le Comité européen des régions à se mobiliser pour soutenir financièrement l’ONG Acted, qui est l’un des principaux coordinateurs dans l’acheminement de l’aide humanitaire aux Ukrainiens. Renaud Muselier a déclaré attendre près de 20 millions d’euros de dons dans le cadre de ce programme.
Romain L'Hostis - Thomas Kox
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