L'essentiel de l'actualité européenne du jour :
- Un tournant majeur de la politique industrielle européenne ?
- À Brest, les enjeux maritimes au coeur du "One Ocean Summit"
- Que pensent les citoyens européens de institutions qui les gouvernent ?
- Le Conseil de l'Europe veille aux droits de l'Homme au cours de la crise migratoire en Pologne
Un tournant majeur de la politique industrielle européenne ?
Commençons ce journal en évoquant la dernière proposition de la Commission européenne concernant la production de puces électroniques et de semi-conducteurs en Europe. Mardi dernier, la présidente Ursula von der Leyen a présenté ce paquet législatif comme un tournant majeur de la politique industrielle européenne. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi ?
Oui, le EU Chips Act a été présenté hier par la Commission européenne. Son objectif est de faire en sorte que l'Europe héberge 20% de la production mondiale de semi-conducteurs à l’horizon 2030. Pour ce faire, une enveloppe de plus de 30 milliards d’euros d’aides publiques est destinée à faire émerger des usines géantes, capables de répondre aux besoins du continent européen.
Un objectif ambitieux qui doit renverser la tendance actuelle.
Effectivement, l’UE dépend aujourd’hui principalement de l’Asie et tout particulièrement de Taïwan. Un risque que l’Europe ne peut pas ignorer. «Imaginez que Taiwan ne puisse plus demain exporter de puces. Trois semaines après, toutes les usines en Europe s’arrêtent.”, explique Thierry Breton, Commissaire européen chargé du marché intérieur.
L’Europe a d’ailleurs déjà fait les frais de pénuries d’approvisionnement.
En effet, l’année dernière les constructeurs automobiles ont enregistré des milliards de pertes car ils ont dû arrêter la production en raison d'une pénurie de puces. De plus, alors que la guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis ne semble pas prête de s’arrêter, la Commission européenne craint que l’approvisionnement de semi-conducteurs continue d’être otage de décisions géopolitiques.
À Brest, les enjeux maritimes au coeur du "One Ocean Summit"
Continuons ce journal en nous rendant à Brest. La ville accueille du 9 au 11 février le “One Ocean Summit”. Un sommet souhaité par le président français Emmanuel Macron et qui réunit scientifiques, ONG et politiques autour de la question de la préservation des océans. Quelles sont les priorités au programme de ce sommet ?
Oui, mercredi et jeudi se tiennent des ateliers et des forums en ligne comme en présentiel pour discuter des enjeux maritimes actuels. Du côté de la France, le chef de l’Etat espère que de nouveaux pays ratifient l’Accord du Cap, afin qu’il puisse entrer en vigueur. Ce dernier est destiné à renforcer la sécurité des navires de pêche et à lutter contre la pêche illégale.
Mais du côté des ONG, la position de la France vis-à-vis de la préservation de la biodiversité laisse à désirer.
Effectivement, si la France possède la deuxième plus grande zone économique exclusive au monde, seulement 1,6% de ses eaux sont protégées par des réserves aquatiques ou de biodiversité. A ce titre, “la France n’est pas forcément un modèle”, selon Jérôme Petit, responsable de la protection des océans pour l’ONG Pew.
Quelles sont les exigences des ONG à l’occasion de ce sommet ?
Les ONG espèrent des annonces fortes. Elles regrettent d’ores et déjà que la question de la surpêche ne soit pas à l’ordre du jour, tout comme la protection des fonds marins. En effet, une coalition d’ONG pour la conservation des eaux profondes s'inquiète des velléités de la France à explorer les fonds marins à 4000 mètres de profondeur. Des fonds mal connus mais riches en ressources minières.
Que pensent les citoyens européens de institutions qui les gouvernent ?
Tournons vers Bruxelles, alors que le 8 février dernier, le Parlement européen a rendu public le dernier eurobaromètre des citoyens européens. Ce sondage, réalisé entre novembre et décembre de l’année dernière auprès d’un échantillon de la population des 27 Etats membres, est l’occasion de découvrir ce que pensent les citoyens européens des institutions qui les gouvernent.
Oui, ce sondage réalisé pour le Parlement européen, révèle qu’une moitié des européens continue d’avoir une “image positive” de l’Union européenne. Ils sont près de 49% à partager ce sentiment, un des chiffres les plus élevés depuis 2009, et qui a grimpé depuis la crise sanitaire.
On observe néanmoins des variations très marquées à travers les différents Etats membres.
En Irlande par exemple, 84% de la population se dit satisfaite du fonctionnement des institutions européennes. Un chiffre qui dégringole à 34% en Grèce.
Autre enseignement de ce sondage : si une majorité de citoyens souhaitent voir le Parlement européen jouer un rôle plus important au sein de l’UE, ce pourcentage atteint 74% en Belgique.
Les citoyens ont également pu établir une liste claire de leurs priorités pour l’avenir de l’Europe.
Tout à fait ! Près d’un tiers des répondants ont choisi la démocratie comme principale valeur européenne à défendre, suivie de près par la liberté d’expression et de pensée. Parallèlement, la montée de l’extrémisme, la désinformation et l’affaiblissement de l’Etat de droit sont des causes d’inquiétude pour les citoyens.
Le Conseil de l'Europe veille aux droits de l'Homme au cours de la crise migratoire en Pologne
Terminons cette édition en nous intéressant à la dernière communication du Conseil de l’Europe vis-à-vis du traitement des migrants par la Pologne. Cette organisation intergouvernementale qui promeut la protection des Droits de l’Homme au sein du continent européen a dénoncé l’attitude des autorités polonaises qui nuit aux demandeurs d’asile et réfugiés qui tentent de franchir la frontière.
Oui, vendredi dernier la Commissaire aux droits de l’Homme du Conseil de l’Europe, Dunja Mijatovic a dénoncé la “pratique répétée et systématique consistant à renvoyer les migrants et les demandeurs d’asile” au Bélarus, de l’autre côté de la frontière. La Conseil considère que la Pologne renvoie ces personnes “sans avoir examiné la situation particulière de chacun”.
La Pologne est également accusée d'empêcher les ONG de fournir assistance aux réfugiés et demandeurs d’asile.
Effectivement, début décembre, la Pologne a à nouveau prolongé de trois mois l’interdiction d’accès à la frontière avec le Bélarus. Une situation qui complique l’accès aux informations pour les journalistes sur le terrain et empêche les ONG d’intervenir auprès des personnes dans le besoin.
Cette crise migratoire dure maintenant depuis le mois d’août.
Oui, Minsk est accusée par les Occidentaux d’attiser délibérément ce problème en encourageant les candidats à la migration à rejoindre l’Union européenne. Malgré les efforts de l’UE à l’encontre du régime de Loukachenko qui sont parvenus à tarir l’arrivée de migrants, le problème à la frontière reste aigu.
Thomas Kox - Juliane Barboni
Source Photo : EC - Audiovisual Service
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