Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Jeudi 11 Février

Aujourd'hui en Europe - Jeudi 11 Février

Liberté de la presse, contestations en Pologne et régression en Hongrie ; érosion de l'Etat de droit en Europe de l'Est, la Cour de justice de l'UE doit trancher ; Pékin tente de séduire les PECO ; les parlementaires européens approuvent le plan de relance européen.

Liberté de la presse - contestations en Pologne et régression en Hongrie

Débutons ce journal par le mouvement de protestation d’une grande partie des médias indépendants polonais mercredi 10 février. Dans les kiosques à journaux de Pologne, beaucoup affichaient une page noire.

Oui des radios, chaînes de télévisions, journaux et site web étaient à l’arrêt mercredi 10 février pour dénoncer une nouvelle taxe sur la publicité. Le gouvernement insiste sur le fait que la taxe précipité au parlement serve à pallier les conséquences de la pandémie mais selon les médias en grève, la mesure est un moyen pour Varsovie d’affaiblir les moyens des médias indépendants et d’étouffer la critique à l’encontre du pouvoir.

43 médias ont par ailleurs signé une lettre ouverte au Premier ministre polonais.

En effet, dans une lettre commune, les médias estiment que le terme « cotisation » cache un véritable « racket » de l’Etat polonais qui accentuera les inégalités de moyens entre les médias publics, dont le budget, abondé par l’Etat atteint 450 millions d’euros par an, et les médias privés, qui devront payer plus de 200 millions de taxes en plus. Les signataires de la lettre rappellent aussi que la cotisation varie en fonction de l’entreprise. De la même manière, ils déplorent également que le projet de taxe ne coûtera pas plus de 25 millions d’euros aux géants du numérique.

Une liberté de la presse qui s’érode donc en Pologne mais qui s’illustre aussi en Hongrie ?

En effet, selon le classement de l’ONG Reporters sans frontière sur la liberté de la Presse, la Pologne était classée à la 18eme place sur 180 pays en 2015 quand le Parti droit et Justice est arrivé au pouvoir. Elle est depuis passée à la 62eme place en 2020. 

La Hongrie, qui occupe la 89eme place du classement, était 23e lorsque Viktor Orban est devenu Premier ministre il y a dix ans. Dimanche 14 février, les Hongrois ne pourront plus capter les ondes de KlubRadio, première radio indépendante de Hongrie.

Une reprise en main des médias par Budapest qui suscite l’inquiétude

Oui, Dunja Mijatovic, la commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe déclare que c’est "Une autre voix réduite au silence en Hongrie. Un autre triste jour pour la liberté des médias". De même, la diplomatie européenne dénonce un « signal très inquiétant en termes de pluralisme et d’indépendance des médias ». La radio Klubrádió, indique qu’elle déposera un ultime recours auprès de la cour suprême et continuera d’émettre sur Internet.

Respect de l'Etat de droit - A la Cour de justice de l'UE de trancher

Une érosion de l'État de droit en Hongrie qui inquiète l’UE. Début décembre, des États membres avaient demandé que le respect de l'État de droit soit une condition pour l’obtention des fonds européens. Ce sera au final à la cour de justice de l’UE de trancher. Une bataille juridique sur la situation en matière d’Etat de droit qui vient de s’illustrer devant un tribunal néerlandais. 

En effet, un tribunal à Amsterdam à refusé l’extradition de 11 polonais suspecté de trafic de stupéfiants vers la Pologne car selon la cour néerlandaise, les accusés ne pourront pas profiter d’un jugement équitable en Pologne. Le tribunal est particulièrement inquiet du système de sanctions à l’encontre des juges polonais introduit en 2017. Un système de sanctions qui, selon ces détracteurs, peut aboutir à la levée de l’immunité des juges, leur suspension ou encore des baisses de salaires.

Tentative de séduction des PECO par la Chine

Restons dans l’Est européen où des États membres ont été conviés à un sommet virtuel avec le président chinois mardi 9 février. Cette plateforme créée en 2012 par Pékin, vise à construire des liens avec les 17 pays d’Europe centrale et de l’Est en promettant des investissements et des débouchés commerciaux. Un pied de nez à Bruxelles mais les espoirs d’influence chinoise en Europe connaissent quelques ratés. 

Oui, seulement la moitié des chefs d’états invités étaient présents lors de la rencontre virtuelle. Comme la Lituanie ou l’Estonie, ce ne sont que des ministres qui ont été mobilisés pour rencontrer le président chinois Xi Jinping. Ce sommet baptisé 17+1 n’a donc pas ému les dirigeants européens dont beaucoup jugent actuellement préférables de se rapprocher de Washington. Cette tentative de séduction par des promesses d’investissements par Pékin n’a pas eu les résultats économiques attendus. 

Le Plan de relance approuvé par les parlementaires européens

On reste en Europe où une nouvelle étape dans l’effort de l’UE pour faire face à la pandémie a eu lieu au Parlement européen.  

En effet, par 582 voix pour, 40 contre et 69 abstentions, les parlementaires européens ont approuvé mercredi 10 février le plan de relance qui totalise 672,5 milliards d’euros. Cependant, 21 parlements européens doivent encore ratifier l’accord. 

Un processus qui s’annonce long et non sans conséquences pour les citoyens et les entreprises, rappelle le président du Parlement européen David Sassoli. 

Des fonds inédits mais leur utilisation en Hongrie inquiète.

Des fonds européens qui devraient être versés mi-2021, mais leur utilisation en Hongrie inquiète l’UE. Selon des documents internes auxquels l’agence de presse Reuters a eu accès, Bruxelles a demandé à la Hongrie de réformer son système d’appel d’offres publics afin de mettre fin à la fraude systémique avant que les fonds européens soient versés.

Thomax Kox - Armand Duthil

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