Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Mardi 28 juin

Aujourd'hui en Europe - Mardi 28 juin

L'essentiel de l'actualité européenne du jour :

  • L'historique de la crise entre l'Iran et la communauté internationale
  • Un futur accord international sur la protection des océans
  • Istanbul : la marche des fiertés interdite depuis 2015

L'historique de la crise entre l'Iran et la communauté internationale

Commençons ce journal en nous intéressant au dossier nucléaire iranien. Joseph Borrell, le haut représentant de l’Union européenne s’est rendu à Téhéran, samedi dernier. Il a annoncé la reprise des discussions, dans les prochains jours, entre l’Iran et les grandes puissances sur l’application de l’accord de 2015 concernant le nucléaire iranien. Violette, pourriez-vous nous rappeler brièvement l’historique de cette crise ?

Oui, depuis 2002, la communauté internationale suspecte l’Iran de vouloir se doter de l’arme nucléaire. Les suspicions se confirment rapidement. Dans les années qui suivent, l’Iran poursuit ouvertement le développement de son programme nucléaire et l’utilise comme moyen de chantage diplomatique. Les grandes puissances ont alors multiplié les sanctions internationales. Il aura fallu douze ans de négociations pour convaincre Téhéran d’abandonner son programme nucléaire. En 2015, l’accord de Vienne est signé entre la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, les Etats-Unis, la Chine et la Russie.

Et que prévoit l’accord ?

Et bien, l’accord prévoit la limitation du programme nucléaire iranien pendant au moins dix ans en échange de la levée des sanctions économiques. Un renforcement des contrôles de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) est également mis en place.

Un accord qui a été dénoncé en 2018 par les Etats-Unis.

Sous l’administration Trump, les Etats-Unis se sont retirés de l’accord et ont renforcé les sanctions économiques contre l’Iran, sous prétexte que Téhéran ne respectait pas ses engagements. Depuis lors Téhéran a repris le processus d'enrichissement de l'uranium. Depuis l’élection de Joe Biden, les Etats-Unis souhaitent revenir à la table des négociations mais l'Iran exige en retour la levée des sanctions économiques. Au cours du mois de mars, l’accord semblait être sur le point de renaître.

Mais cet espoir est toutefois resté lettre morte

Les discussions sont bloquées en raison de l’insistance de l’Iran pour que les Etats-Unis retirent le « Corps des Gardiens de la révolution islamique » - unité d’élite de l’armée iranienne - de la liste américaine des organisations terroristes (FTO). Le 8 juin dernier, 30 membres de l’Agence internationale de l’énergie atomique ont voté une résolution condamnant le manque de coopération et de transparence de Téhéran. L’Iran a alors déconnecté 27 caméras de surveillance de plusieurs de ses sites nucléaires. Rafael Grossi, directeur général de l’agence, affirme qu’il ne sera bientôt plus possible d’assurer le suivi du programme nucléaire iranien si le blocage ne se résout pas.

Joseph Borell a indiqué à la fin de sa visite, samedi, la reprise des pourparlers en vue de restaurer l’accord. Il estime que la réintégration de l’Iran dans l’économie mondiale aiderait à faire face à la crise énergétique.

Oui le chef de la diplomatie européenne a déclaré que : « Plus l’offre de pétrole est importante, mieux c’est pour les prix de l’énergie. Pour lutter contre la hausse des prix, il faut augmenter l’offre ». Certains responsables occidentaux estiment toutefois que ce serait une grave erreur historique de remplacer la dépendance vis-à-vis de la Russie par une dépendance à l’Iran.

Un futur accord international sur la protection des océans

Poursuivons ce journal en nous rendant à Lisbonne qui accueille, cette semaine, le sommet mondial pour l’océan de l’ONU. 

En effet, la conférence va réunir des hauts fonctionnaires, des scientifiques et des politiciens, représentant au total plus de 120 pays, pendant cinq jours. La conférence n’a pas pour objectif de mettre les participants autour de la table des négociations mais de dessiner les grandes lignes pour un futur accord international sur la protection des océans. Ceci est essentiel dès lors que les océans fournissent près de la moitié de l’oxygène qu’on respire et nourrissent une grande partie de la population.

Les chiffres concernant les législations sur la protection des océans sont toutefois étonnants.

Seul 10% des mers font l’objet d’un statut spécial de protection. Une coalition réunissant une centaine de pays souhaite porter ce chiffre à 30%. Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations Unies a déclaré, lors de son discours d’ouverture de la conférence, que : « Notre échec à préserver l’océan aura des effets en cascade » et que nous sommes confrontés à « un état d’urgence des océans ».

Quelles thématiques sont au programme de cette conférence ?

La conférence portera sur une vaste série de problématiques affectant les océans tels que le réchauffement climatique, les microplastiques, la surpêche et l’acidification des océans. Des solutions allant du recyclage à l’interdiction totale des sacs en plastique seront proposées afin d’y remédier. L’« alimentation bleue » sera également discutée. Elle vise à rendre les océans un moyen de subsistance durable et socialement responsable.

Istanbul : la marche des fiertés interdite depuis 2015


Terminons ce journal en nous intéressant aux marches des fiertés qui se sont déroulées un peu partout dans le monde ce weekend. A Istanbul, la police a procédé à plusieurs arrestations, ce dimanche.

En effet, dans la lignée de ses tentatives d’intimidation contre les personnes LGBTQ+, la police turque a interpellé plus de 200 personnes, sans ménagement, dont de nombreux militants et journalistes. La police antiémeute a également procédé à plusieurs arrestations « au hasard » de personnes se trouvant dans les bars situés près de l’emblématique place Taksim, avant que le rassemblement n’ait commencé. 

Et cette marche est interdite depuis 2015 par le gouverneur de la ville d’Istanbul.

La première édition de la marche des fiertés stambouliote a eu lieu en 2003. Elle a été interdite en 2015 officiellement, « pour des raisons de sécurité », après qu’un défilé impressionnant ait réuni plus de cent mille personnes à Istanbul. L’homosexualité a été dépénalisée en 1858 en Turquie mais elle continue à faire l’objet d’opprobre social et d’hostilité de la part de l’AKP, parti islamo-conservateur au pouvoir et du gouvernement Erdogan. 

Une attitude qui fait l’objet de critiques dans le monde occidental européen.

En effet, vendredi, la Commissaire européenne des droits de l’homme, Dunja Mijatovic a exhorté la Turquie à mettre fin à la stigmatisation des personnes LGBT ainsi qu’à respecter leurs droits humains. Elle a appelé : « les autorités d’Istanbul à lever l’interdiction en vigueur sur la Marche des fiertés et à garantir la sécurité des manifestants pacifiques. ».

Violette Decroy & Juliane Barboni

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