Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Lundi 24 octobre 2022

Aujourd'hui en Europe - Lundi 24 octobre 2022

Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, présenté par Raphaël Ligot, Félix Doladille et Laura Léger.

Au programme de cet épisode :

- Les prévisions économiques en Europe pour 2023

- L’enterrement définitif du projet MidCat

- L’aide de 3 millions d’euros débloquée par l’Union européenne en Ouganda

Commençons ce journal en évoquant les prévisions économiques en Europe pour 2023. La guerre en Ukraine devrait entraîner une crise économique importante. Les économistes et l’OMC, l’Organisation Mondiale du Commerce, préviennent qu’il faut s’attendre à une récession en 2023 en Europe.

En effet, les chiffres rapportés par l’OMC sont assez préoccupants. La guerre en Ukraine, la hausse des prix et les chocs climatiques devraient entraîner un ralentissement de la croissance économique mondiale à 1,5 % en 2023. Si on zoome sur l’Europe, le vice-président de la banque centrale européenne, Luis de Guindos, annonce que la zone euro - les 19 pays qui partagent la monnaie unique -  tend de son côté vers un scénario de récession à -1% pour 2023.

Et quelles seraient les conséquences d’une récession à l’échelle européenne?

Et bien, cela se traduirait par une chute du PIB (produit intérieur brut) pendant au moins deux semestres d’affilée. Au Royaume-Uni par exemple, on parle d’une « crise du coût de la vie », car les factures d'énergie des ménages devraient tripler en seulement deux ans. L'Europe subit davantage cette crise que le reste du monde  avec les conséquences de la crise énergétique due à la guerre en Ukraine. Cette hausse du coût de l’énergie pourrait être suffisamment grave pour provoquer une baisse de la production.

Comment cela va t'il se répercuter sur le quotidien des ménages Laura?

La récession, c’est une période où le / la citoyen·ne subit une baisse de son revenu réel. En cas d’inflation comme avec le cas de la guerre en Ukraine, on assiste à une augmentation des prix, donc une baisse du pouvoir d’achat. Mais la récession a aussi des conséquences sur l’emploi : les entreprises en difficulté embauchent moins, et peuvent licencier dans le pire des cas.

Les pays en Europe ne possèdent pas les mêmes moyens pour faire face à cette crise. Quels pays ont le plus à craindre pour leur économie?

L’Allemagne, la France et l’Italie, les plus importantes économies européennes, devraient connaître une période compliquée. Selon le Fond Monétaire International, la France devrait voir sa croissance n’augmenter que de 0,7 % de son PIB en 2023, alors que l'Allemagne pourrait enregistrer une récession de 0,3 % et l'Italie, de 0,2 %.

Continuons ce journal en revenant sur l’enterrement définitif du projet MidCat, un gazoduc reliant le nord de Barcelone à l'est de Carcassonne. Lors du dernier conseil européen les 20 et 21 octobre, les dirigeant français, espagnol et portugais ont annoncé leur accord pour la création d’un nouveau gazoduc nommé BarMar, qui met définitivement fin au projet MidCat.

Effectivement, après plusieurs années de travaux, la France a stoppé la création du gazoduc MidCat en 2019. En cause : son coût trop élevé mais aussi le fait qu’il devait acheminer du gaz issu d’énergies fossiles.

La mise en place d’un projet alternatif, le “corridor d’énergie verte” BarMar pourrait remplacer le MidCat et mettre d’accord les différents pays associés à ce projet. Ce pipeline sous-marin devrait relier Barcelone à Marseille et acheminer, à terme, du gaz dit renouvelable, comme l’hydrogène vert par exemple. Ce gaz en provenance d’Algérie sera transporté jusqu’en Allemagne. Contrairement à MidCat, ce projet vise à s’accorder avec les objectifs énergétiques du Pacte vert, qui imposent aux États de se passer des énergies fossiles d’ici 2050.

Ce couloir sous-marin acheminant l’énergie verte convient aussi à la France pour des questions économiques.

En effet, un des gros points de discorde pour le gazoduc MidCat était son coût : la facture s’élevait à 3 milliards d’euros pour le connecter aux réseaux existants, à financer par les États à l’origine du projet. La France n’était pas prête à engager un tel investissement. BarMar a ici vocation à bénéficier de financements européens. 

Avec la guerre en Ukraine, l'Allemagne, voit ce projet avec d’autant plus d’urgence  qu’elle est très impactée par l’arrêt des livraisons de gaz russe.

Le gouvernement d’Olaf Scholz soutient fortement la création de ce gazoduc qui pourrait “soulager et détendre la situation de l’approvisionnement”. Pour le gouvernement allemand qui importait 55% de son gaz de Russie avant la guerre, la création d’un réseau gazier est essentielle pour réduire sa dépendance russe. 

Enfin, pour que le projet se concrétise, le président français et les premier ministres espagnol et portugais se retrouveront les 8 et 9 décembre à Alicante en Espagne pour s’accorder sur les entreprises mises à contribution du Corridor d'énergie verte.

Terminons ce journal par l’aide de 3 millions d’euros débloquée par l’Union européenne en Ouganda. Cette aide humanitaire d’urgence doit aider le pays à lutter contre l’épidémie d’Ebola, déclarée le 20 septembre dernier.

En effet, l’Ouganda est touché par une crise d’Ebola dans tout le pays. La maladie qui se transmet à partir des animaux sauvages puis entre les humain·es est  souvent mortelle si elle n’est pas traitée. Le 5 octobre, l’Organisation Mondiale de la Santé comptabilisait 29 morts depuis le début de l’épidémie.

Pour l’instant, plus de 1 500 cas contacts sont recensés à l’échelle nationale et dans le centre du pays, les deux districts les plus affectés par le virus sont confinés : toute entrée et sortie est interdite, les transports sont bloqués et un couvre-feu est instauré à partir de 19 heures.

Et les fonds débloqués pour cette humanitaire seront envoyés à différentes organisations.

Effectivement, la moitié du budget sera versé à l’OMS pour assurer ses activités de surveillance, de logistique et de soins et 1 autre million sera également envoyé au Fonds des Nations unies pour l'enfance, l’UNICEF.

Côté soins, un vaccin pour endiguer l’Ebola existe déjà, comment expliquer une si grande inquiétude de la communauté internationale?

Oui un vaccin existe bien. Le problème, c’est qu’il s’est avéré inefficace face à la souche soudanaise, qui se répand en Ouganda. Et c’est ce qui inquiète l’OMS, qui a justement déclaré que les vaccins utilisés pour enrayer par exemple les précédentes épidémies en République Démocratique du Congo sont, et bien, inefficaces contre le type de virus Ebola qui court aujourd’hui en Ouganda.