Aujourd'hui en Europe sur euradio est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, présenté par Raphaël Ligot, Félix Doladille et Laura Léger.
Au programme de cet épisode :
- Affaire du Qatargate au Parlement européen
- Train de sanctions contre l’Iran
- Rôle des banques dans la déforestation
Débutons ce journal en revenant sur le scandale de corruption qui frappe de plein fouet le Parlement européen. Selon la police fédérale belge, l’ex-président de la sous-commission des droits de l’Homme, Pier Antonio Panzeri, était le moteur de “l’organisation criminelle présumée” financée par le Qatar qui a tenté de s’introduire dans l'hémicycle.
Oui, au centre de ce scandale de corruption connu désormais sous le nom de Qatargate se trouve Pier Antonio Panzeri, ancien président de la sous-commission des droits de l’Homme et président de la délégation pour les relations avec le Maghreb. Celui-ci a arpenté les couloirs du Parlement européen de 2004 à 2019 et a cofondé le Fight Impunity, une ONG qui a pour mission de “lutter contre l’impunité et la violation des droits humains”. Cette association est suspectée d’avoir servi de canal financier et se trouve désormais dans le viseur de la justice. D’autres membres du parlement sont placés à des postes susceptibles de protéger et défendre les intérêts et l’image du Qatar.
La police belge a mis sous scellé trois bureaux, celui de la vice-présidente de l’institution Eva Kaili, et ceux des élus Marc Tarabella et Marie Arena, qui ont déclaré qu’il s’agissait des bureaux de leur assistant.
Oui car si l’on sait déjà que Eva Kaili, son compagnon, ainsi que Pier Antonio Panzeri et le dirigeant de l’ONG No Peace Without Justice, Niccolo Figa-Talamnca devront comparaître le 14 décembre devant le tribunal bruxellois, des soupçons pèsent lourdement sur les députés belges Marc Tarabella et Marie Arena. L’eurodéputé Marc Tarabella a été suspendu du groupe des Socialistes et Démocrates (S&D) du Parlement européen le temps de l’enquête judiciaire ce mardi en attendant les résultats de l’enquête. De son côté, Marie Arena a décidé lundi de se démettre temporairement de son mandat de présidente de la sous-commission "droits de l’Homme" du Parlement européen.
La présidente du Parlement européen, Roberta Metsola a proposé plusieurs mesures d’urgence.
En effet, après avoir évoqué “sa fureur, sa colère et son chagrin”, la présidente a annoncé qu’il n’y aura aucune impunité et que rien ne sera mis sous le tapis. Elle a donc d’abord proposé aux membres du Parlement de retirer le titre de vice-présidente de Eva Kaili et de reporter le vote de mardi sur l’exonération de visa pour les Qataris voulant venir en Europe. Les eurodéputés vont également discuter d’une résolution sur « les soupçons de corruption du Qatar et le besoin plus large de transparence et de responsabilité au sein des institutions européennes ».
Continuons ce journal en évoquant le nouveau train de sanctions pris par l’UE à l’encontre du régime des ayatollahs iraniens.
Oui, lundi, l’Union européenne a tranché pour la confrontation avec les autorités iraniennes. L’UE dénonce la violente répression exercée par le régime à l’encontre des manifestations qui sévissent depuis la mort de la jeune étudiante Masha Amini, en septembre et plus récemment de la pendaison en public d’un deuxième manifestant de 23 ans. En plus de cette répression, l’UE condamne également la coopération militaire de plus en plus appuyée de l'Iran à la Russie dans sa guerre contre l’Ukraine. Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell s’inquiète aussi de “l’escalade du programme nucléaire iranien”.
Les ministres des Affaires étrangères se sont mis d’accord ce lundi sur deux trains de sanctions à l’encontre du régime de Téhéran.
Absolument, deux volets de sanctions pour les deux préoccupations européennes. La première renvoie au chapitre des violations des droits humains alors que la deuxième s’inscrit dans la violation de “l’intégrité territoriale” de l’Ukraine avec la livraison de drones envoyés pour détruire les infrastructures civiles ukrainiennes. Selon Josep Borrell, des sanctions de cette ampleur n’avaient pas été appliquées depuis 2019. Parmi les vingt personnes visées par les sanctions, des propagandistes du régime, un imam, des responsables des puissants Gardiens de la révolutions et un brigadier général.
En plus de la livraison de drones, Téhéran est également soupçonné de préparer une livraison de missiles à la Russie.
En effet, c’est du moins ce qu’a annoncé les services de renseignements britanniques qui accusent Moscou de vouloir obtenir de la part de Téhéran “des centaines de missiles balistiques” pour en contrepartie fournir à l’Iran “un soutien militaire et technique sans précédent, transformant leur relation en matière de défense”. L’UE met donc en garde l’Iran contre toute tentative de livraison d’armes à la Russie.
Terminons ce tour de l’actualité européenne en évoquant le rôle des banques dans la déforestation. Malgré un devoir de vigilance imposé par l’UE, les banques continuent d’investir dans des entreprises qui contribuent à la déforestation.
Oui les institutions européennes s’étaient réunies en trilogue, à savoir le Conseil de l’UE, la Commission européenne et le Parlement européen, mardi 6 décembre, pour parvenir à un accord sur l’interdiction de la vente sur le marché européen des produits issus de la déforestation. Malgré cet accord, les banques ne sont pas concernées par la nouvelle réglementation et pourront par conséquent continuer d’investir dans la déforestation, à l’instar de BNP Paribas. Selon une enquête menée par Disclose et de Repórter Brasil, ces banques ont financé des entreprises agroalimentaires liées à la déforestation au Brésil pour plus de 743 millions d’euros entre 2013 et 2022.
L’association de juriste spécialisée dans la justice climatique, Notre affaire à tous, a mis en demeure BNP Paribas pour des investissements liés à la déforestation.
Oui toujours selon l’enquête, le numéro un du secteur bancaire français a déboursé plus de 456 millions d’euros en investissant dans le soja, le bœuf et l’huile de palme ces dix dernières années. Entre janvier 2021 et septembre 2022, ce sont près de 117 millions d’euros que la BNP a investi dans des entreprises d’agroalimentaire impliqués dans la déforestation de l'Amazonie et du Cerrado. La mise en demeure portée par Notre affaire à tous vise avant tout à ce que la banque française améliore son plan de vigilance.