Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.
Au programme du jour :
- Bilan réchauffement climatique en Europe en 2022
- Trafic de drogue : Anvers, plaque tournante du trafic en Europe
- OTAN / UE : task force conjointe pour protéger les infrastructures critiques
Commençons ce journal en évoquant le rapport annuel du programme européen sur le changement climatique Copernicus publié ce mardi 10 janvier. Un rapport qui fait paradoxalement froid dans le dos puisqu’il classifie les huit dernières années comme ayant été les plus chaudes jamais enregistrées dans le monde.
Bonjour Raphaël, absolument, les températures enregistrées en Europe dépassent toutes celles de l’ère pré-industrielle de plus de un degré. Autrement dit, l’année 2022 est “environ 1,2°C” plus chaude que la moyenne habituelle sur la période 1850-1900 avant que les effets néfastes de la révolution industrielle se fassent sentir sur le climat. Notre continent est particulièrement impacté par le changement climatique. Selon les données du programme Copernicus, «les températures européennes ont augmenté en Europe et ont doublé au cours des trente dernières années. L’Europe détient aussi le triste «record du taux d'augmentation le plus élevé de tous les continents du monde», avec 0,5°C d’augmentation par décennies, selon l'organisation météorologique mondiale. Toujours selon le rapport, les températures élevées des mois d’été constituent un record pour la Grande-Bretagne, l’Espagne, la France et le Portugal qui ont connu un déficit de pluie exceptionnel. Pour d'autres pays comme la Suisse, la Croatie ou la Bosnie-Herzégovine, l’année 2022 est, dans son ensemble, l’année la plus chaude jamais enregistrée.
Les températures les plus alarmantes se situent aux niveaux des pôles.
Effectivement, les températures moyennes augmentent beaucoup plus vite au niveau des pôles. Selon une étude publiée dans la revue Communications Earth & Environment, l'Arctique s’est réchauffé quatre fois plus vite que le reste de la planète en quarante ans. En Antarctique, la glace a atteint son étendue la plus faible en 44 ans d’enregistrements par satellite pour le mois de février.
Un réchauffement climatique qui a en outre causé une augmentation des incendies en Europe.
Oui, les fortes chaleurs et les déficits de pluie en Europe ont contribué à accroître l’inflammabilité et les risques d'incendies. Si l’on se penche sur le cas français, ce ne sont pas moins de 785 000 hectares qui ont été la proie des flammes en 2022, selon le système européen d'information sur les feux de forêt (Effis) et Copernicus. C’est donc deux fois plus que la moyenne des quinze dernières années. Ces incendies ont en plus créé une augmentation des émissions de carbone due à la combustion des végétaux. Copernicus indique donc que «La France, l'Espagne, l'Allemagne et la Slovénie ont connu leurs plus fortes émissions estivales de dioxyde de carbone dues aux incendies de forêt depuis au moins 20 ans».
Continuons ce journal en évoquant les saisies record de cocaïne dans le port belge d’Anvers. Ce ne sont pas moins de 110 tonnes de cocaïne qui ont été saisies en 2022.
Absolument Raphael, le port flamand confirme sa première place en tant que plate-forme du trafic de stupéfiants, dépassant désormais le port néerlandais de Rotterdam. Cela fait de lui la porte d’entrée la plus empruntée en Europe par les narcotrafiquants qui dissimulent la cocaïne venue d’Amérique latine le plus souvent dans des cargaisons de fruits. Si les chiffres ont augmenté de 20 tonnes en un an pour le port d’Anvers, passant de 90 à 110 tonnes, ils ont baissé dans la même proportion dans le port de Rotterdam, passant de 70 à 52 tonnes.
Mais si les saisies ont augmenté, ce n’est que la face visible du trafic de cocaïne.
Oui comme l’a expliqué l’économiste et spécialiste des mafias, Clotilde Champeyrache, au micro de francetvinfo : si les saisies effectuées n'impactent pas le prix de la cocaïne en Europe, c’est que les quantités retenues ne sont pas suffisamment notables pour qu’elles engendrent une flambée des prix. Cela se confirme lorsque l’on sait qu’en réalité seule 1 à 2% des conteneurs sont contrôlés dans les ports et que la norme européenne de contrôle ne dépasse pas les 5% des conteneurs pour ne pas entraver la fluidité des marchandises. Autrement dit, la priorité mise à la fluidité de la circulation des cargaisons favorise parallèlement l’introduction de marchandises illégales en Europe.
La Belgique, les Pays-bas et l’Espagne représentent à elles seules près de 75% des saisies de cocaïne en Europe.
En effet Raphael, selon l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies, les 213 tonnes saisies en 2020 dans l’UE se répartissent principalement entre ces trois pays : 70 tonnes pour la Belgique, 49 pour les Pays-bas et 37 tonnes pour l’Espagne. Face à ce fléau commun les autorités belges et néerlandaises insistent sur leur “coopération intensive” dans la lutte contre le trafic international. Dans cette perspective, des équipes de plongeurs néerlandais interviennent dans le port d’Anvers pour inspecter les coques de bateau qui pourraient éventuellement abriter des caches.
Terminons ce journal en évoquant la coopération entre l’OTAN et l’UE visant à protéger les infrastructures critiques des attaques russes
Oui, les deux organisations internationales ont annoncé la création d’une “task force conjointe” afin de renforcer ces infrastructures critiques et stratégiquement importantes qui seraient potentiellement des cibles face aux menaces hybrides de la Russie. Cette initiative est issue du sabotage des gazoducs sous-marins Nord Stream en septembre 2022. Les deux organisations vont donc respectivement réunir leurs experts afin d’étudier les vulnérabilités des infrastructures critiques et par la suite de suggérer des mesures adéquates en termes de sécurité.
Résilience et protection sont donc les mots d’ordre du secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg et de la présidente de la commission, Ursula von der Leyen.
Absolument, Jens Stoltenberg a déclaré que “la résilience et la protection des infrastructures critiques sont un élément essentiel de nos efforts communs, comme nous l’avons vu à la fois avec l’instrumentalisation de l’énergie par le président [Vladimir] Poutine et […] le sabotage des gazoducs Nord Stream ». La task force prévoit des mesures concernant les secteurs du transport, de l'énergie, du numérique et de l’espace.