Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Lundi 8 Février

Aujourd'hui en Europe - Lundi 8 Février

Une visite aux airs de camouflet pour Josep Borrell en Russie ; en Ukraine le président Zelensky fait cesser la diffusion de 3 chaines de télévision prorusses ; le Parlement entame cette semaine une nouvelle session plénière.

Josep Borrell à Moscou - Une visite aux airs de camouflet pour le chef de la diplomatie européenne

Ouvrons ce journal par la récente et tumultueuse visite du chef de la diplomatie européenne du 4 au 6 février en Russie. Une visite qui s’est tenue dans un climat particulièrement tendu et qui a tourné au chemin de croix pour Josep Borrell.

Oui malgré les mises en garde et l’opposition de nombreux pays membres, le Haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères Josep Borrell tenait à effectuer une visite à Moscou. Et je pense qu’on peut dire que mal lui en a pris.

Si le haut représentant avait annoncé que cette visite intervenait à un moment où les relations entre Bruxelles et Moscou sont « au plus bas » cette visite n’aura en rien fait remonter le climat diplomatique déjà polaire entre Bruxelles et Moscou. La conférence de presse entre le haut représentant européen et son homologue russe Sergueï Lavrov a ressemblé à un dialogue de sourd.

Une visite aux airs de camouflet pour le représentant européen ?

Oui les Russes ont de surcroît cherché à infliger une humiliation publique à leur hôte. Josep Borrell n’avait en effet pas été mis au courant par la partie russe de l’expulsion, annoncée juste après la conférence de presse, de plusieurs diplomates de pays membres de l’Union par Moscou.

Les diplomates en question, des Allemands, Suédois et Polonais sont accusés par le Kremlin d’avoir pris part à des manifestations en faveur de la libération d’Alexeï Navalny, opposant numéro 1 à Vladimir Poutine en prison depuis son retour en Russie, le 17 janvier dernier.Josep Borrell avait d’ailleurs demandé à rendre visite à Alexeï Navalny, une demande restée sans suite.

Josep Borrell a lui-même acté l’échec de son voyage à Moscou 

Oui dans un message publié après son retour Josep Borrell explique je le cite être “rentré à Bruxelles avec de profondes inquiétudes quant aux perspectives de développement de la société russe et aux choix géostratégiques de la Russie"

"Ma rencontre, poursuit-il avec le ministre Lavrov et les messages envoyés par les autorités russes au cours de cette visite ont confirmé que l'Europe et la Russie sont à la dérive. Il semble que la Russie se déconnecte progressivement de l'Europe et considère les valeurs démocratiques comme une menace existentielle", ajoute-t-il dans un message fort, loin du vocabulaire diplomatique habituel.

Le haut représentant européen appelle les Etat-membres à tirer les conséquences de l’attitude de Moscou. 

De nombreux eurodéputés appellent à des sanctions et notamment à suspendre le projet de gazoduc Nord Stream 2 reliant l’Allemagne à la Russie et qui est déjà presque achevé.

La Russie sous la menace de sanctions supplémentaires mais en même temps courtisée alors que le vaccin Russe Spoutnik V, fait la preuve de son efficacité et dont de nombreux pays européens voudraient pouvoir disposer

Effectivement, les Européens semblent de plus en plus ouverts à l’utilisation du vaccin Russe Spoutnik V depuis que la revue scientifique de référence The Lancet l’a jugé efficace à 91% le 2 février dernier. 

La plupart des Etats de l’Union s’étaient d’abord montrés fébriles face à ce vaccin développé très rapidement et lancé avant même la dernière phase des essais cliniques. 

L’Allemagne propose même de le produire mais son efficacité face aux nouveaux variants n’est pas encore avérée.

Ukraine, le président Zelensky cesse la diffusion de 3 chaines de télévision prorusses.

Restons dans l’Est européen et tournons-nous maintenant vers l’Ukraine ou le président Volodymyr Zelensky a annoncé une décision sans précédent pour limiter l’influence de Moscou dans son pays

Oui, le 2 février en fin de soirée, trois chaînes de télévisions prorusses ont cessé de diffuser suite à un décret signé par le président ukrainien. Selon la présidence, ces chaînes étaient devenues « un instrument de la guerre contre l’Ukraine ». 

Ces chaînes sont détenues officieusement par le député ukrainien Viktor Medvedtchouk, ami intime de Vladimir Poutine. 

Cette décision est particulièrement forte dans un pays où la télévision est la principale source d’information pour la grande majorité des Ukrainiens.

Une guerre de l’information qui ne concerne pas que l’Ukraine mais vient également de s’illustrer aussi au Royaume-Uni ?

Tout à fait, jeudi 4 février, l’OFCOM, l’agence de régulation des télécommunications britannique, a révoqué la licence de la chaîne internationale chinoise CGTN, la China Global Television Network. Le régulateur britannique avait offert un délai important à la chaîne chinoise pour clarifier l’indépendance de sa ligne éditoriale mais a considéré qu’elle était totalement contrôlée par le Parti Communiste Chinois. 

En réponse, Pékin accuse la BBC d’avoir employé des acteurs et de diffuser des ‘fakes news’ après la diffusion d’un documentaire de femmes ouïgoures et kazakhes victimes de tortures et de viols dans les camps d’internement chinois.

Le Parlement entame une nouvelle session plénière

Attardons-nous maintenant à la session plénière du Parlement européen qui se déroule cette semaine. Quels sont les sujets discutés ?

Un grand nombre de sujets sont discutés lors de cette session plénière du Parlement qui se déroule du 8 au 11 février. Après avoir discuté de la stratégie vaccinale, les parlementaires voteront sur les principes pour permettre une transition de l’Union vers une économie circulaire, qui vise à ce que les produits soient conçus pour être recyclés. 

Le Parlement présentera par ailleurs sa stratégie contre les inégalités et la pauvreté des travailleurs. Les eurodéputés devraient voter par exemple une directive de la Commission sur le salaire minimum.

L’UE va donc fixer un salaire minimum ?

Pas vraiment non, car la question des salaires minimaux reste une prérogative des États membres selon l’article 153 du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne. La mise en place d’un salaire minimum européen fait face aux résistances des États membres. Notamment des 6 pays ou il est décidé aux moyens de conventions collectives comme au Danemark ou en Suède. La commission se bornerait donc à faire des recommandations en fonction des données des pays comme le coût de la vie ou le niveau des prestations sociales.

Thomax Kox - Armand Duthil

Photo: Ministerio de Asuntos Exteriores y de Cooperación, CC BY-NC-ND 2.0

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