L'essentiel de l'actualité européenne du jour :
- Nouveau désaccord diplomatique entre la Grèce et la Turquie
- En Bulgarie, l'effondrement de la coalition gouvernementale
- Canicule : le réchauffement climatique de plus en plus visible
Nouveau désaccord diplomatique entre la Grèce et la Turquie
Débutons notre tour de l’actualité européenne en nous rendant en mer Egée, source de désaccords entre la Grèce et la Turquie depuis les années 70. Une nouvelle brouille diplomatique s’est ouverte sur cette question entre Ankara et Athènes au début de l’été 2020. Pouvez-vous nous expliquer l’historique de ce contentieux ?
Oui le conflit entre Athènes et Ankara autour de la mer Egée ne cesse depuis des décennies d’empoisonner la relation greco-turque. En cause notamment, la délimitation des eaux territoriales de chaque Etat qui est loin de faire consensus entre les deux capitales. En effet, plusieurs îles grecques comme celle de Rhodes, se trouvent à quelques kilomètres des côtes turques. Une proximité perçue comme une menace par les autorités turques, qui revendiquent un statut de zone démilitarisée pour les îles grecques les plus proches de ses côtes.
Les autorités turques reprochent d’ailleurs à la Grèce d’armer les îles de la mer Egée, ce qui constituerait, selon elle, une violation du droit international.
En effet, la semaine dernière le ministre turc des affaires étrangères a accusé la Grèce de militariser certaines de ses îles, en violation des traités de paix signés après la première et seconde guerre mondiale. Une provocation selon Ankara, qui menace Athènes de représailles : “les actions de la Grèce risquent d'amener à des résultats qu’elle va regretter”, a tweeté à ce propos Recep Tayyip Erdogan jeudi dernier. “Vous devriez désarmer les îles. Je ne plaisante pas”, a-t-il ajouté à l’occasion d’un exercice militaire.
Des accents belliqueux, que condamnent les autorités grecques.
Oui, le ministre grec des affaires étrangères s’est exprimé jeudi dernier à ce sujet, réprouvant, ce qu’il appelle “la tentative de révisionnisme turc” au sujet de l’occupation des îles de la mer Egée. En effet, Ankara conteste régulièrement la souveraineté de la Grèce sur un certain nombre d’îles. Souveraineté qu’elle compte à nouveau remettre en question si Athènes n’accepte pas de démilitariser ses îles.
Beaucoup d’observateurs considèrent que par ces accents guerriers le président turc cherche à détourner l'attention d’une situation économique difficile alors qu’approchent les prochaines élections présidentielles ?
Effectivement, selon l’hebdomadaire grec Promo Thema, Recep Tayyip Erdogan pourrait tenter de profiter d’une montée des tensions avec la Grèce afin d’essayer de redorer son image auprès de ses électeurs. Le pays est en effet usé par une crise économique sans fin. Jeudi dernier, la livre turque a d’ailleurs atteint son plus bas niveau par rapport au dollar américain, entraînant une inflation hors de contrôle.
En Bulgarie, l'effondrement de la coalition gouvernementale
Continuons ce journal en nous tournant vers la Bulgarie. La coalition gouvernementale s’est effondrée la semaine dernière après qu’un des quatre partis au pouvoir, la formation populiste ITN, ait annoncé qu'elle quittait le cabinet. La fin d’une coalition fragile, formée il y a à peine six mois autour du Premier ministre Kirill Petrov.
Effectivement, le leader du parti populiste Slavi Trifonov s’est adressé mercredi dernier à la télévision pour, je cite, mettre “fin à cette coalition à l’agonie”. La coalition dirigée par le Premier ministre Kirill Petrov était en effet profondément divisée sur plusieurs dossiers clés, comme l’envoi d’armes en Ukraine ou encore l’adoption de l’euro dans le pays.
Autre point d’achoppement majeur au sein de la coalition : la possible levée du veto bulgare concernant la candidature d’adhésion de la Macédoine à l’Union européenne.
Oui car depuis 2020, la Bulgarie s’oppose au lancement des discussions d’adhésion de la Macédoine du nord à l’UE. En cause, plusieurs litiges d’ordre linguistique et historique, ravivés par les autorités bulgares, selon qui les macédoniens ne posséderaient pas une identité distincte de la Bulgarie. Une rhétorique qui semble en passe d'évoluer, puisque jeudi dernier, le premier ministre bulgare aujourd’hui en sursise avait annoncé considérer la levée conditionnelle du veto.
Une annonce qui provoque les foudres d’une partie de sa coalition et de la population, qui accuse les gouvernements occidentaux de faire pression sur le pouvoir bulgare.
En effet, la déclaration du Premier ministre au sujet de la Macédoine du nord s’est faite conjointement avec la Commission européenne. L’exécutif européen, comme la majorité des Etats membres, dont l’Allemagne et les Pays-Bas se sont prononcés en faveur du lancement de la candidature d’adhésion de la Macédoine. Or, 70% des Bulgares restent opposés à la levée du veto concernant la candidature de Skopje.
Cette situation pourrait profiter à l'extrême droite.
En effet, depuis le départ du parti populiste de la coalition gouvernementale, deux autres ministres ont annoncé leur démission lundi dernier. Une décision qui aggrave la crise politique dans le pays et qui pourrait déboucher en la tenue d'élections anticipées. En ce cas, plusieurs forces politiques d’extrême droite pro-russe, pourraient renforcer leur présence au Parlement, en capitalisant sur le sentiment anti-européen d’une partie de la population.
Canicule : le réchauffement climatique de plus en plus visible
Terminons ce journal en nous intéressant à la vague de chaleur qui s’abat sur l’Europe à partir de cette semaine. Un effet du réchauffement climatique, qui devient de plus en plus visible chaque jour pour les européens.
Effectivement, en Espagne, par exemple, les météorologues ont noté des températures excédant les 30 degrés 20 à 40 jours plus tôt que dans les années 50. En Italie également, le centre de météorologie du Piémont a observé “la pire sécheresse depuis 80 ans” dans la région. Partout en Europe, les scientifiques observent des oscillations plus fréquentes de températures et de climat. Pour les Etats du sud, l’hiver 2021 a d’ailleurs été pour beaucoup le plus chaud et sec depuis des décennies.
Des observations qui poussent les associations écologistes et les ONG à se mobiliser.
Oui, des vagues de chaleur aussi extrêmes que celles prévues dans les semaines à venir pourraient être responsables de la mort de milliers de personnes. "La crise climatique entraîne et intensifie la crise humanitaire dans toutes les régions du monde", a déclaré le président de la Croix Rouge. Pourtant, les décès dus à la canicule ne sont pas inévitables, insiste l’ONG, qui lance le 14 juin la première journée d’action contre la chaleur.
Laura Leger & Juliane Barboni
Tous les journaux "Aujourd'hui en Europe" sont disponibles ici