L'essentiel de l'actualité européenne du jour :
- Réunion de l'OMS à Genève sur la prévention de futures pandémies
- Hausse du nombre des demandeurs d'asile dans l'Union européenne
- Hausse record du taux d'inflation dans la zone euro
Réunion de l'OMS à Genève sur la prévention de futures pandémies
Débutons cette édition en abordant la dernière réunion de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à laquelle la délégation de l’Union européenne participe depuis lundi dernier. Alors que les Etats membres de l’OMS se préparent ou subissent actuellement une cinquième vague de contamination, et craignent l’arrivée préoccupante du variant “Omicron”, les ministres de la santé se retrouvent pour trois jours d’assemblée extraordinaire. Leur objectif : la prévention de futures pandémies à l’échelle mondiale.
Effectivement, les représentants des pays membres de l’OMS se réunissent à Genève, du 29 novembre au 1er décembre pour discuter de la possible élaboration d’un accord mondial sur la prévention de futures pandémies. Pour ce faire, les discussions tourneront autour de la création d’un “organe intergouvernemental de négociation” dont l’objectif sera de coordonner les réponses aux pandémies et promouvoir le partage des données entre les Etats membres. Une initiative quasi-inédite au sein de l’OMS, puisqu’un tel accord international n’avait pas vu le jour depuis 2003 avec l’adoption d’une convention mondiale pour la lutte contre le tabac.
Une initiative qui est largement soutenue par la délégation européenne et le président du Conseil européen Charles Michel.
C’est vrai, le Conseil européen avait d'ailleurs publié, dès le mois de mai dernier, une déclaration soutenant les efforts de l’OMS dans l’élaboration d’un traité international dédié à la prévention des pandémies. Un projet qui a longuement été débattu le week-end dernier, en amont de la réunion des ministres de la santé qui débute ce lundi. Les négociations ont finalement abouti à une résolution informelle entre les pays membres de l’OMS, qui doivent maintenant se mettre d’accord sur la rédaction d’un accord légalement contraignant.
Ce dernier point constitue la principale pierre d’achoppement entre l’Union européenne et certains pays comme l’Inde et les Etats-Unis.
En effet, les Etats-Unis, notamment soutenus par le Brésil, ou encore l’Inde, sont assez réticents à cette perspective et rechignent à s’engager juridiquement auprès de l’OMS. Tandis que l'UE, ainsi que soixante-dix autres pays font pression en faveur d’un traité juridiquement contraignant. L’occasion de promouvoir un esprit de “solidarité collective” à l'échelle mondiale selon le Conseil européen.
Une solidarité remise en cause par certains pays, qui questionnent par exemple le refus de la Commission de lever les brevets concernant les vaccins contre le Covid-19.
Oui, depuis octobre 2020, certains États comme l’Afrique du sud, proposent de supprimer temporairement les brevets déposés au sujet des vaccins contre le Covid-19, afin de répondre aux urgences nationales créées par la pandémie. Une proposition que la Commission européenne a toujours refusé, malgré l’approbation donnée par le Parlement européen en juin dernier.
Hausse du nombre des demandeurs d'asile dans l'Union européenne
Continuons ce journal en nous intéressant à la hausse du nombre des demandeurs d’asile dans l’Union européenne. Les récents chiffres publiés au mois de novembre par le Bureau européen d’appui en matière d’asile (EASO) font état d’une nette augmentation des demandes notamment en provenance de l’Albanie.
En effet, selon les données de l'EASO, plus de 1 400 Albanais ont demandé l'asile dans les États membres de l'UE en août 2021, ce qui correspond à une augmentation de presque 50 % par rapport au mois de juillet. En 2020 déjà les Albanais avaient présenté plus de premières demandes d'asile dans les pays de l'UE que la Serbie, la Macédoine du Nord et le Kosovo réunis. Les Albanais représentent la deuxième nationalité la plus susceptible de tenter d’entrer illégalement en Grande-Bretagne.
Une situation qui témoigne d’un certain mal-être au sein de la population albanaise et qui pourrait compliquer les ambitions européennes de son gouvernement.
Effectivement, une enquête publiée en juin 2020 par le Conseil de coopération régionale a révélé que près de la moitié des Albanais envisagent sérieusement de quitter leur pays. L’Albanie est pourtant considérée comme un pays “sûr” par le Bureau européen en matière d’asile. A cet égard, au moment de l’ouverture des négociations d’adhésion avec le pays en mars 2020, la Commission européenne appelle les autorités albanaises à poursuivre leurs efforts concernant la réduction du nombre de demandes d’asile infondées afin de poursuivre la candidature du pays à l’adhésion de l’UE. Un prérequis qui tarde à être atteint.
Hausse record du taux d'inflation dans la zone euro
Terminons notre journal en nous dirigeant vers Francfort, siège de la Banque centrale européenne, sous le feu des critiques depuis quelques semaines dans un contexte d’inflation qui touche l’ensemble des Etats membres.
En effet, depuis le mois d’octobre le taux d’inflation dans la zone euro atteint des records. Rien qu’en Allemagne, l’inflation est à son plus haut niveau depuis 1992, selon les chiffres de l’Office statistique fédéral, publiés lundi dernier. Une situation qui inquiète économistes et politiques, alors que l’objectif initial de la BCE devait limiter l’ inflation à 2% par an.
Quels sont les risques d’une si forte inflation pour les ménages européens ?
Eh bien, concrètement l’inflation se traduit par la hausse du prix des biens de consommation. En Allemagne toujours, le prix des aliments a bondi de 4,5% par exemple. Une situation qui provoque l’érosion du pouvoir d’achat, et dont les premières victimes sont les ménages aux plus faibles revenus.
Cependant, la présidente de la BCE, Christine Lagarde, ne semble pas s’en inquiéter.
Effectivement, dans un entretien donné au Frankfurter Allgemeine Zeitung vendredi dernier, la présidente de la banque centrale a annoncé le pic de l’inflation pour novembre, mais a assuré que cette situation ne devrait pas se prolonger après le mois de janvier. Une position rassurante, qui ne convainc pas certains observateurs. Beaucoup dénoncent les politiques inflationnistes des banques centrales qui ont continué à stimuler les marchés financiers tout au long de la pandémie. Certains redoutent à présent un réveil brutal de ces marchés qui pourrait déboucher sur une crise économique de grande ampleur.
Juliane Barboni - Thomas Kox
Photo : Gustave Deghilage via Flickr
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