L'essentiel de l'actualité européenne du jour :
- Hostilité chinoise envers la Lituanie
- Aux Pays-Bas, le procès du commandant kosovar Salih Mustafa
- Le Comité européen des régions fait de l'avenir de l'Europe sa priorité centrale
Hostilité chinoise envers la Lituanie
Commençons ce journal en revenant sur une récente déclaration de la présidence du Conseil de l’UE, aujourd’hui occupée par la Slovénie jusqu’en janvier 2022. C’est le premier ministre slovène Janez Jansa, qui, dans une lettre envoyée aux dirigeants européens, appelle à soutenir la Lituanie, qui subit des menaces de plus en plus pressantes venant de la Chine.
Oui, une hostilité chinoise envers la Lituanie, qui trouve son origine dans le rapprochement récent de ce pays du Nord-Est de l'Europe avec l'île de Taïwan. Depuis 2021, les deux Etats ont ouvert un bureau de représentation permanente dans leurs pays respectifs. Mais la Chine étant engagée dans un conflit historique avec l’île de Taïwan, elle ne reconnaît pas son indépendance et cherche à faire rentrer ce territoire dans son giron. Pékin cherche également à imposer à travers le monde le dogme d’une seule Chine.
L’ouverture lituanienne face à Taïwan a donc été logiquement condamnée par la Chine, qui a même expulsé les diplomates lituaniens de Pekin, et a annoncé qu’elle rappelait son propre ambassadeur à Vilnius.
On peut donc s’attendre à une forte réduction des relations chinoises avec le pays balte.
Oui, par exemple le gouvernement lituanien s'est plaint cette semaine que le commerce est déjà devenu plus compliqué avec la Chine. Pékin refuse délibérément d'émettre des permis autorisant, notamment, l’exportation de nourriture vers la Chine.
Pour l’UE, l’enjeu est grave, car la Chine est le deuxième partenaire commercial de l’Union. C’est pourquoi, la Slovénie, s’est manifestée, à travers cette déclaration du lundi 13 septembre.
En effet, dans cette lettre rendue publique, le premier ministre slovène condamne le retrait de l’ambassadeur chinois de Lituanie, un acte selon lui “répréhensible”, et qui pourrait endommager les liens sino-européens. Il rappelle l’importance des échanges entre l’Union et Taïwan, et n’hésite pas à accuser la Chine de chercher à diviser l’Europe des 27. A ce propos, une réunion officielle des dirigeants européens est prévue le 5 octobre en Slovénie pour discuter de la stratégie à adopter vis-à-vis de la Chine.
Aux Pays-Bas, le procès du commandant kosovar Salih Mustafa
Dirigeons-nous maintenant vers les Pays-Bas, à La Haye, où un tribunal spécial a ouvert depuis mercredi le procès d’un commandant kosovar pour des crimes présumés commis durant la guerre de 1998-1999 contre la Serbie.
Oui, on le rappelle, cette guerre qui a fait environ 13000 morts est la dernière en date des nombreux conflits armés qui ont accompagné et suivi la disparition de l’ex-Yougoslavie. Au Kosovo, la violence s’était intensifiée progressivement, à mesure que le régime serbe de Milosevic augmentait sa répression contre les indépendantistes d’un territoire qu’elle considérait encore comme une province serbe. Cette guerre avait nécessité l’intervention de l’OTAN pour y mettre un terme. Depuis, le Kosovo a déclaré unilatéralement son indépendance en 2008. Une déclaration que ne reconnaît toujours pas Belgrade.
Depuis 2015, une Chambre spéciale Kosovo a été mise en place à La Haye. Composée de juges et d'avocats internationaux, cette cour est chargée d’enquêter et de juger les crimes commis par les combattants de l’UCK, l’armée de libération du Kosovo.
Tout à fait, et cette chambre ne doit pas être confondue avec un autre tribunal lui aussi basé à La Haye, mais qui juge cette fois les crimes commis par la Serbie, lors du même conflit. En ce qui la concerne, la Chambre spéciale Kosovo doit notamment juger l’ancien président du Kosovo, Hashim Thaci, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. En attendant, depuis ce mercredi 15 septembre, un premier procès est ouvert, c’est celui du commandant Salih Mustafa.
Salih Mustafa est accusé d’avoir organisé pendant la guerre la torture et le meurtre quotidien de prisonniers, pourtant eux aussi kosovars.
Oui, selon le procureur Jack Smith, le seul crime commis par ses victimes de torture était “d’avoir des opinions politiques qui différaient de celle de l’UCK et ses dirigeants”. En réponse, le commandant Salih Mustafa s’est dit “non-coupable", et il a même qualifié le tribunal de La Haye de "bureau de la Gestapo", en référence à la police secrète du régime nazi durant la Seconde Guerre Mondiale.
Le Comité européen des régions fait de l'avenir de l'Europe sa priorité centrale
Terminons ce journal en nous attardant sur l’actualité récente du Comité européen des régions. Cette institution consultative de l’Union européenne rassemble 329 élus locaux et régionaux des 27 Etats membres, et délivre régulièrement son expertise et des opinions sur la législation et les politiques européennes.
Oui, et plus précisément, c’est ici les travaux récents du Groupe de haut niveau sur la démocratie auxquels nous allons nous intéresser. Ce groupe interne au Comité européen des régions s’est réuni pour la première fois en mars dernier. Il est composé de sept membres, choisis pour leur grande expertise du fonctionnement de l’Union et dont le rôle est désormais d’aider les élus régionaux dans leur travail au sein du Comité. On y retrouve des anciens commissaires européens, des eurodéputés, et il est présidé par l’ancien président du Conseil européen Herman Van Rompuy.
Ce groupe travaille étroitement avec des organismes représentant la jeunesse comme le Forum européen de la jeunesse, ou encore le collectif des Jeunes politiciens élus (Young elected politicians).
Tout à fait, et c’est justement avec ce groupe des Jeunes politiciens élus, que le Groupe de haut niveau sur la démocratie a organisé le 15 septembre un événement sur le thème de l’avenir de l’Europe. L’Union européenne organise en effet depuis le mois de mai, la Conférence sur l’avenir de l’Europe, un vaste exercice de consultation citoyenne pour repenser les politiques européennes et rapprocher l’Union de ses citoyens. Dans cet esprit, le Comité des régions a fait de l’avenir de l’Europe sa priorité centrale. Cet événement qui s’est tenu cette semaine visait à offrir un moment de débat et de réflexion sur la démocratie européenne et sur la condition des jeunes d’un point de vue local, et au cours duquel le public pouvait échanger avec les membres du Groupe de Haut niveau sur la démocratie.
Romain L'Hostis - Thomas Kox
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Photo par Jacques Delors