Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Jeudi 6 mai

Aujourd'hui en Europe - Jeudi 6 mai

L'UE met à jour sa stratégie industrielle. Suspension de l’accord global sur les investissements (AGI) entre la Chine et l’Union européenne. Biélorussie, des opposants au régime portent plainte en Allemagne pour "torture d'Etat'. L'ambition "zéro pollution" du Comité européen des régions.

L'UE met à jour sa stratégie industrielle.

La Commission européenne vient d’annoncer mercredi 5 mai la mise à jour de la stratégie industrielle de l’Union européenne. 

Oui, la Commission avait présenté cette stratégie industrielle il y a un an, en mars 2020. Depuis mercredi dernier, elle est officiellement mise à jour. Comme l’a souligné la commissaire européenne en charge du numérique Margrethe Vestager, cette initiative continue de poursuivre les objectifs “de transitions écologique et numérique [...] tout en assurant la compétitivité” de l’industrie européenne. 

Mais désormais, annonce-t-on à la Commission, l'action de l’UE s’engage à prendre en compte les “leçons de la crise de la Covid-19”, en assurant notamment un soutien financier plus adapté aux PME qui ont subi et continuent de faire face aux conséquences de la crise sanitaire. 

La nouvelle stratégie industrielle de l’UE cherche également à réduire la dépendance de l’économie européenne aux pays tiers pour l’accès à certains produits comme les batteries, l’hydrogène ou encore les semi-conducteurs. 

Tout à fait ! La Commission prévoit, avec l'aide d'un nouvel Observatoire des technologies critiques de l'UE, de stimuler la création de “nouvelles alliances industrielles” pour aider les entreprises européennes à accélérer la production en Europe de ces produits cruciaux pour l’autonomie stratégique de l’UE. Enfin, le commissaire européen en charge du commerce Valdis Dombrovskis a ajouté que l’UE “cherchera désormais à coopérer avec des partenaires partageant les mêmes valeurs”.

Suspension de l’accord global sur les investissements (AGI) entre la Chine et l’Union européenne.

Le vice-président de la Commission européenne Valdis Dombrovskis a également annoncé, mardi 4 mai, la suspension de l’accord global sur les investissements (AGI) entre la Chine et l’Union européenne (UE).

Oui, cet accord entre Bruxelles et Pékin avait été conclu le 30 décembre 2020, et devait entraîner la fin de certaines contraintes que la Chine impose aux investisseurs étrangers comme par exemple l’obligation pour les Européens de transférer leurs technologies à la Chine. L’accord doit encore obtenir l’approbation du Parlement et du Conseil de l’UE, mais mardi 4 mai, Valdis Dombrovskis a annoncé dans une formule pour le moins alambiquée “suspendre certains efforts de sensibilisation politique du côté de la Commission”  Dit avec des mots simples, l’UE suspend le processus de ratification de l’accord. 

Ces dernières semaines, les tensions se sont accrues entre l’Europe et la Chine, avec le 22 mars la prise de sanctions européennes contre quatre responsables chinois impliqués dans les violations des droits de la communauté des Ouïghours. 

En riposte, Pékin avait également pris des sanctions contre dix responsables européens, dont des membres du Parlement européen.

Ainsi, selon Valdis Dombrovskis, dans un tel contexte, "l’environnement n’est pas propice à la ratification de l’accord”.

Une décision saluée favorablement par beaucoup de députés européens. 

Oui, l’eurodéputé Raphaël Glucksmann a évoqué mardi soir “une immense victoire” en rappelant que “le Parlement devait se prononcer sur un gel de l’accord dans quinze jours.”. Selon le président du groupe Les Verts au Parlement Philippe Lamberts “L’accord était déjà mal engagé avant les sanctions, il est probablement mort”. Des commentaires que M. Dombrovskis a nuancés en soulignant qu’il s’agit seulement d’un délai, les deux parties ont encore deux ans pour ratifier le document.

Biélorussie, des opposants au régime portent plainte en Allemagne pour "torture d'Etat'.

Dirigeons-nous maintenant vers l’Allemagne, où une plainte vient d’être déposée par des opposants au régime biélorusse d’Alexandre Loukachenko, pour dénoncer des actes présumés de tortures systématiques. 

En effet, l’annonce a été faite ce mercredi 5 mai par le parquet fédéral allemand à Karlsruhe. Un collectif de dix opposants au régime d’Alexandre Loukachenko a déposé plainte en Allemagne car le pays jouit d’une compétence judiciaire universelle, ce qui lui permet de juger des crimes d’Etat ou des crimes contre l’humanité, même lorsqu’ils sont commis hors d’Allemagne. Les avocats de ces opposants biélorusses ont déclaré que leurs “clients attendent de l’Allemagne qu’elle s’engage à défendre les droits de l’homme universels dans le cas de la Biélorussie également”.

Les plaignants dénoncent des actes de “torture d’Etat” pratiqués par le régime d’Alexandre Loukachenko. Le président biélorrusse se maintient au pouvoir depuis 1994, mais depuis sa dernière réélection en août 2020, il fait face à un mouvement de contestation inédit. 

En réponse aux manifestations, la répression policière pratiquée est systématique et très violente. Selon les avocats des plaignants, “les experts des droits de l’homme de l’ONU ont recensé jusqu’en septembre pas moins de 450 cas de torture. Le chiffre réel devrait être beaucoup plus élevé.”

L'ambition "zéro pollution" du Comité européen des régions.

Terminons ce journal en revenant sur l’actualité du Comité européen des régions, qui rassemble les élus locaux et régionaux des Etats de l’Union. Cet organe consultatif  participe actuellement à la mise en œuvre d’un plan d’action européen vers une ambition “zéro pollution”.

En effet, dans le cadre de la mise en oeuvre du Pacte vert européen, qui doit permettre à l’UE d’atteindre la neutralité climatique d’ici à 2050, un Plan d’action “vers une ambition zéro pollution pour l’air, l’eau et les sols” a été proposé par la Commission européenne en 2020. L’objectif de cette initiative est de fournir à la population un cadre de vie plus respectueux de la santé et de l’environnement. Après une phase de consultation publique qui s’est terminée le 10 février dernier, ce plan d’action doit normalement être adopté par la Commission courant 2021. 

En outre, le Comité européen des régions participe à l’organisation de la Semaine Verte Européenne (European Green Week) qui se déroulera du 31 mai au 4 juin, et dont le thème se centrera sur cette “ambition zéro pollution”.

Oui, cette Green Week se traduira par de multiples débats en visioconférence ouverts au public, qui porteront sur plusieurs initiatives-clés du Pacte vert, notamment la Stratégie de la Commission européenne sur les produits chimiques. Une stratégie qui vient justement de faire l’objet d’un avis du Comité européen des régions cette semaine. Les élus locaux y affichent la position qu'ils tiendront lors de la Semaine Verte. Concrètement, ils demandent plus de transparence sur les procédures d'évaluation et d’autorisation des produits chimiques, et un meilleur contrôle des importations de produits chimiques non-conformes en Europe.

Thomas Kox - Romain L'Hostis

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© European Union, 2021 / Source: EC – Audiovisual Service / Photographer: Aurore Martignoni