Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.
Au programme du jour :
- Le point sur la livraison de chars à Kiev
- Conseil des ministres franco-allemand
Bonjour à toutes et à tous, bonjour Laura. Débutons ce journal en faisant le point sur la livraison de chars occidentaux à l’Ukraine. Ce vendredi, les différents ministres de la Défense des pays alliés de l’Ukraine se sont réunis sur la base militaire américaine de Ramstein, en Allemagne, pour discuter de l’aide matérielle à apporter à Kiev. Malgré les discussions, l’envoi de chars Leopard II à Kiev est toujours au point mort.
Bonjour Félix, oui, doit-on ou non livrer des chars à Kiev ? Telle est la question qui anime en ce moment l’Occident. Et pour tenter d’y répondre, les ministres des différents États alliés à l’Ukraine se sont réunis vendredi dernier à Ramstein en Allemagne dans le cadre du groupe de contact pour l’Ukraine. Ce groupe emmené par les États-Unis, et réunissant en son sein une cinquantaine de pays, n’est pas parvenu à un consensus concernant l’envoi de chars d’assaut Léopard II à l’Ukraine. Un char dont Kiev demande la livraison urgente alors que l’armée ukrainienne doit faire face à l'arrivée de milliers de soldats russes récemment mobilisés.
Et au centre de ce refus le veto de l’Allemagne, qui craint l’escalade avec Moscou.
Oui, l’Allemagne continue de bloquer tout envoi de Leopard II à l’Ukraine laissant entendre qu’il ne livrera ce type d’équipement que si les Etats-Unis donnent leurs propres chars, les Abrams M1. De leur côté, la Finlande, la Lituanie, la Pologne et l'Espagne se disent prêts à livrer certains de leurs propres Léopards à Kiev le plus rapidement possible. Le seul problème : selon les accords passés avec les acheteurs, le gouvernement allemand doit donner son accord pour tout transfert vers un autre pays. La pression monte sur Berlin, donc, qui est appelée à donner son feu vert aux livraisons le plus rapidement possible.
La Pologne a laissé sous-entendre qu’elle pourrait se passer de l’absence de feu vert de Berlin et même au sein de la coalition gouvernementale allemande des frictions se font jour face à ce que beaucoup dénoncent comme un attentisme du chancelier.
Qu’est-ce qui explique ce refus de Berlin ?
Deux raisons semblent expliquer les réticences de l’Allemagne. Déjà, la crainte que le conflit ne dégénère, mais aussi et surtout que les Russes ne parviennent à capturer ce type d‘équipement hautement sophistiqué et riche en secrets technologiques.
Une “non” décision qui agace alors que les Russes exercent sur les fronts de l’est ukrainien une pression difficile à contenir.
En effet, et notamment à Dnipro où un bombardement a provoqué l’effondrement d’un immeuble et la mort de plus de 45 personnes la semaine dernière. Interviewé sur la chaîne allemande ARD, le président ukrainien accuse Berlin : “vous pouvez bien parler ainsi pendant encore six mois, mais chez nous, des gens meurent tous les jours”.
Pour faire face au durcissement de l’offensive, plusieurs pays ont annoncé la livraison d’équipement à l’Ukraine.
Oui, la semaine dernière le Royaume-Uni est devenu le premier pays à promettre à l’Ukraine des chars de combat de fabrication occidentale, le Challenger 2, et jeudi, un groupe de 11 pays européens a annoncé qu’ils allaient livrer un nouveau paquet d’armes à l’Ukraine, comprenant des chars légers, de l’artillerie lourde, des véhicules de combat blindés et des munitions. La France a quant à elle annoncé ce dimanche que l’envoi de chars Leclerc à l’Ukraine n’était pas exclu. Avec ces nouvelles promesses, la position de Berlin semble devenir de plus en plus inconfortable.
Continuons ce journal toujours avec l’Allemagne mais cette fois-ci sur un tout autre sujet. Ce week-end était marqué par le conseil des ministres franco-allemand qui s’est tenu à l’Élysée ce dimanche.
Oui, Olaf Scholz et Emmanuel Macron se sont retrouvés à l’Élysée ce dimanche pour un conseil des ministres, exactement 60 ans après la signature du traité de réconciliation franco-allemand de 1963. Une réunion annuelle qui avait tout bonnement été annulée en 2022 sur fond de bisbilles entre Paris et Berlin sur une série de sujets clés allant de la défense à l’énergie.
Dans une tribune commune publiée deux jours avant le conseil, les deux chefs d’États appelaient à renforcer la souveraineté européenne, sous toutes ses formes.
Absolument, cette année la coopération et la souveraineté de l’Union européenne semblent être au cœur des discours des deux chefs d’État, et notamment la souveraineté militaire de l’Union. L’Europe doit, selon eux, investir davantage dans ses forces armées et son industrie de l’armement. Autre sujet évoqué, la transition écologique, les deux chefs d’États appelant l’UE à tout faire pour devenir le premier continent climatiquement neutre au monde.
Et, sans surprise, la souveraineté figurait en tête des discussions du conseil des ministres de l’économie, Laura.
Oui, le ministre français de l’économie Bruno Le Maire et son homologue allemand se sont retrouvés pour discuter en priorité d’une réponse européenne au plan américain de l’Inflation Reduction Act. Pour Bruno Le Maire, présent lors du sommet de Davos quelques jours plus tôt, l’Europe n’a pas une seconde à perdre pour défendre son industrie”.
Et du côté des ministres de l’intérieur, Gérald Darmanin et son homologue Nancy Feaser se sont entendus sur la création d’une “unité conjointe franco-allemande de lutte contre l’immigration irrégulière”.
Oui, les deux ministres de l'intérieur se sont félicités de la création de cette nouvelle unité déployée à la frontière franco-allemande pour mieux maîtriser les flux migratoires à travers des opérations communes de contrôle frontalier. Ils ont aussi profité de ce conseil pour renforcer la coopération de leurs services de police et de renseignement, notamment en matière de lutte contre la cybercriminalité.
Merci Laura et merci à tous pour votre attention !