Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Mardi 06 juin

Aujourd'hui en Europe - Mardi 06 juin

Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.

Au programme du jour :

- La situation préoccupante au Nord du Kosovo.

- La récente résolution du Parlement européen.

- La proposition de la Commission européenne, qui souhaite obliger les conducteurs de plus de 70 ans à renouveler leur permis tous les cinq ans.

Bonjour à toutes et à tous. Débutons ce tour de l’actualité en revenant sur la situation préoccupante au Nord du Kosovo, où de violentes manifestations ont éclaté la semaine dernière. Pour renforcer la KFOR, la Force Armée de l’OTAN au Kosovo, présence qui tente d’assurer la sécurité dans la région depuis la fin de la guerre du Kosovo. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a envoyé des hommes et du matériel.

Oui, la Turquie a envoyé plusieurs centaines d’hommes et du matériel militaire au Kosovo, afin d’appuyer les 3800 soldats de l’OTAN déjà présents sur place. Ces renforts arrivent alors que le pays est en proie à une escalade de la violence, depuis que des manifestants serbes ont empêché à des maires albanais nouvellement élus d’accéder aux bâtiments municipaux où ils devaient prendre leurs fonctions. Ces blocages ont eu lieu dans quatre municipalités kosovares à majorité serbe.

Les manifestants rejettent le résultat des élections locales du 23 avril, qu’ils ont pour la plupart boycotté. 

Effectivement, le taux de participation moyen dans les quatre municipalités à majorité serbe était inférieur à 3,5%. Le blocage et les manifestations ont été le théâtre de violences notamment entre membres de la communauté serbe et la police kosovare, faisant de nombreux blessés, dont 30 soldats de la Force de maintien de la Paix de l’OTAN. Peu après, plusieurs pays occidentaux ont imputé la responsabilité de l’escalade de la violence aux autorités kosovares, dont ils ont dénoncé l’inaction.

Ces tensions rouvrent certaines blessures des guerres ayant déchiré l’ex-Yougoslavie dans les années 1990, et témoignent des relations difficiles qui persistent entre Albanais et Serbes au Kosovo.

Pour rappel, la Serbie n’a jamais reconnu l’indépendance du Kosovo déclarée en 2008. 

Oui, et les nombreuses tentatives de dialogues lancées par Bruxelles n’ont pas été fructueuses. En novembre dernier, les maires de quatre villes kosovares à majorité serbe avaient démissionné, protestant contre le retard dans la mise en place d’accords d’autonomie pour leurs municipalités, convenus lors de négociations entre Belgrade et Pristina en 2013, sous l’égide de l’Union européenne. Ces démissions ont renforcé les structures administratives parallèles de la communauté serbe. 

Pour l’heure, la préoccupation principale reste d’apaiser les tensions qui continuent dans le Nord du pays, à la suite de ces résultats contestés. Pour l’Union européenne, « le scrutin n’offre pas de solution politique à long terme ».

Continuons ce journal en évoquant la récente résolution du Parlement européen, qui souhaite empêcher la Hongrie de prendre la présidence tournante du Conseil européen en juillet 2024.

En effet, alors que la Suède termine son mandat à la tête du Conseil européen, et que l’Espagne prépare sa présidence qui doit commencer le 1er juillet, des discussions ont eu lieu au Parlement, au sujet de la présidence de la Hongrie, prévue pour juillet 2024. 

Plusieurs partis estiment qu’il n’est pas raisonnable de laisser la présidence à la Hongrie, déjà privée de milliards d’euros de fonds européens, pour certains manquements en matière d’indépendance de la presse et de la justice, de manquements graves dans la lutte contre la corruption et pour une loi jugée homophobe. 

Le Parlement a donc émis une résolution pour tenter d’empêcher Viktor Orban de prendre les rênes de l’UE, en menaçant de boycotter le Conseil si les États membres n’agissent pas.

L’eurodéputée écologiste à l’origine de la résolution, Gwendoline Delbos-Corfield, affirme que « La Hongrie ne se reconnaît plus dans la définition européenne de la démocratie, de l'Etat de droit et des droits fondamentaux de l'UE » Avec cette résolution, le Parlement espère pousser les Etats membres à « trouver une solution dès que possible ». Un changement dans l’ordre des présidences tournantes paraît cependant hautement improbable car elle requiert l’unanimité des 27.

En réaction, la Hongrie a dénoncé la « pression politique » du Parlement. La ministre hongroise de la justice, Judit Varga, a souhaité défendre la « bonne foi » de son pays, en qualifiant « d’insensée » la discussion ayant eu lieu au Parlement. 

Terminons ce journal avec une proposition de la Commission européenne, qui souhaite obliger les conducteurs de plus de 70 ans à renouveler leur permis tous les cinq ans. 

Et c’est une proposition qui fait débat. Avec cette mise à jour de la directive européenne relative au permis de conduire, la Commission souhaite réduire le nombre d’accidents graves liés à l’utilisation de véhicules par des personnes inaptes à conduire.  

La réforme souhaite également obliger les demandeurs d’un nouveau de permis de procéder à une auto-évaluation médicale, alors que certains pays ont déjà mis en place des examens médicaux obligatoires, réalisés par un médecin généraliste.

La proposition fait donc l’objet d’une double critique.

Tout à fait. Les ministres des Transports de plusieurs Etats membres considèrent d’une part qu’il s’agira d’une charge inutile pour les personnes âgées, et de l’autre, que les Etats qui imposent déjà un examen médical obligatoire ne souhaitent pas que leurs normes soient allégées. Pour le ministre tchèque des Transports, Martin Kupka, « Il est essentiel que l’aptitude à conduire soit soigneusement évaluée par un médecin en cas de maladie et à partir d’un certain âge ». Selon lui, la proposition de la Commission risque de nuire au projet Vision Zero de l’Union européenne, qui vise à éliminer tout risque d’accident mortel ou entraînant des blessures graves d’ici 2050.

Avec cette norme, la Commission souhaite également implémenter un système de permis numérique, qui deviendrait alors la norme pour tous les nouveaux permis. Cette version digitale du permis viendrait s’ajouter au portefeuille numérique européen, un projet toujours en discussion entre les Etats membres et le Parlement.

Merci à toutes et à tous pour votre attention !