Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.
Au programme du jour :
- Les terribles tremblements de terre qui ont frappé la Turquie et la Syrie dans la nuit du 6 février
- Le retour des femmes et enfants européens des combattants de l’État Islamique détenus en Syrie
- La visite conjointe des ministres de l'économie français et allemand aux États-Unis
Bonjour à toutes et à tous. Débutons ce journal en revenant sur les terribles tremblements de terre qui ont frappé la Turquie et la Syrie dans la nuit du 6 février.
Bonjour, oui le double séisme de magnitude 7,8 sur l’échelle de Richter a causé de très importants dégâts dans les deux pays. L’épicentre se situe dans le district de Pazarcik, dans le sud-est de la Turquie, à 60 kilomètres environ à vol d'oiseaux de la frontière syrienne. En Turquie près de 3000 immeubles se sont effondrés, et en Syrie des scènes de panique ont éclaté dans le nord du pays. Déjà effroyable, le bilan devrait encore augmenter. On compte déjà actuellement près de 5000 victimes et près de 19 000 blessés dans les deux pays.
Ankara a lancé un appel à l’aide internationale. La France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Union européenne, entre autres, ont déjà annoncé envoyer une aide d’urgence.
Oui, et l’UE a envoyé des équipes de secours en Turquie. L’Allemagne, l’Italie et la France ont offert leur aide aux populations des régions dévastées, de même que la Belgique, la Pologne, l’Espagne et la Finlande. Bruxelles a annoncé qu’elle avait activé son service de cartographie par satellite d’urgence Copernicus pour aider les premiers intervenants travaillant sur le terrain.
La Turquie n’avait plus connu une telle catastrophe naturelle depuis le tremblement de terre du 17 août 1999.
Continuons ce journal en abordant l’épineux cas du retour des femmes et enfants européens des combattants de l’État Islamique détenus en Syrie.
Oui la question divise en Europe et il n’y a pas de politique commune de rapatriement, chaque pays mène sa propre stratégie et certains gouvernements rechignent encore à tous les rapatrier.
La France est sur ce dossier un des pays qui mène l’une des politiques les plus sévères en Europe lorsqu’il s’agit de rapatrier les familles. En 2019, lors de la chute de l’Etat islamique, le Quai d’Orsay a d’abord décidé de ne pas rapatrier ses ressortissants détenus dans les camps syriens. Paris opte ensuite pour une politique au cas par cas, avant d’être condamnée à plusieurs reprises en 2022, d’abord par le Comité des droits de l’enfant, puis par la Cour européenne des droits de l’Homme. La série de condamnations a entraîné un léger assouplissement de la part de Paris avec le rapatriement, le 24 janvier dernier, de 47 femmes et enfants français détenus dans des camps de prisonniers du nord-est de la Syrie.
D’autres pays en Europe sont plus ouverts sur cette question des retours ?
Oui c’est notamment le cas de la Belgique. Bruxelles ouvre des procédures différenciées, contrairement à Paris qui place directement les mères en prison avant leurs jugements. L’Allemagne a pris des positions fortes, depuis novembre 2022, Berlin a rapatrié toutes les femmes et tous les enfants détenus en Syrie. De son côté, Stockholm laisse entrer les familles des terroristes, mais elles font l’objet d’une enquête approfondie visant à évaluer les risques pour la sécurité nationale.
À travers l’Europe et de façon générale, l'opinion publique est en faveur du retour des enfants.
Oui plusieurs ministres européens se sont positionnés en faveur du retour des enfants qui en fin de compte ne seraient que des victimes de la situation. De plus, le risque de radicalisation est immense dans les camps en Syrie. Néanmoins se pose désormais la question du retour des enfants dont les mères ne veulent pas rentrer. Plus de 100 enfants et 50 femmes françaises seraient encore prisonniers en Syrie.
Terminons ce journal en évoquant la visite conjointe des ministres de l'économie français et allemand, Bruno Le Maire et Robert Habeck, aux États-Unis.
Ce lundi, les ministres se rendent à Washington pour défendre les dernières mesures prises par la Commission européenne. Celles-ci promettent la mise en place d’un plan industriel au sein même du pacte vert européen. L’idée est de riposter à l’octroi controversé de subventions écologiques par les États-Unis via l’Inflation Reduction Act (IRA).
En quoi l’IRA présente un danger pour l’Europe ?
L’IRA est un programme de subventions et d’allégements fiscaux de 370 milliards de dollars mis en place par l’administration Biden à la fin de l’année dernière, visant à financer la transition écologique. C’est la dernière étape des grandes réformes de Biden depuis son arrivée au pouvoir. Le bémol est que l’IRA est relativement protectionniste, elle instaure la préférence nationale, avec une dimension écologique et dope l’économie américaine. Rien n’empêche l’UE de faire la même chose si ce n’est la peur de déclarer une guerre commerciale avec Washington.
La riposte européenne fait-elle consensus au sein des 27 ?
Dans un contexte de ralentissement de l’économie, les aides publiques aux entreprises deviennent des éléments centraux. Cette régionalisation de l'économie impose à l'Europe une réaction. L’exécutif européen souhaite faciliter les subventions étatiques aux entreprises. Cela ne fait pas consensus au sein des 27 puisque les États plus faibles économiquement ont peur d'être mis à la marge. Néanmoins l'avantage du programme InvestEU est que la majeure partie de l’argent public est distribuée sous forme de garanties via la Banque européenne d’investissement (BEI) et le Fonds européen d’investissement (FEI). Les partisans de ce programme affirment de ce fait qu’il est en mesure de mobiliser un grand nombre d’investissements privés.
Merci à tous·tes pour votre attention.