Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Gaspard Timmermans, Robin Job Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.
Au programme :
- Retour sur la rencontre russo-ukrainienne en Turquie de ce jeudi
- Le chancelier Merz veut que l’armée allemande soit « la plus puissante d’Europe sur le plan conventionnel « : retour sur son premier discours au Bundestag
- Un nouveau projet de loi en Hongrie qui s’inspire de la Russie : médias et ONG ciblés
Bonjour Assia, on commence ce journal à Istanbul, où devaient se tenir ce jeudi 15 mai des pourparlers russo-ukrainiens, sans Vladimir Poutine, ni Volodymyr Zelensky et finalement reportés à vendredi.
Initialement prévue ce jeudi 15 mai, cette rencontre inédite depuis le début du conflit devait rassembler des représentants russes et ukrainiens en Turquie, dans l'espoir de relancer des discussions interrompues au printemps 2022, après la découverte des exactions russes dans la banlieue de Kiev, à Boutcha et Irpin notamment. Ces discussions devraient finalement se tenir ce vendredi.
Une rencontre qui ne répond toutefois pas aux attentes qu’elle avait suscitées : le président russe ayant refusé de se rendre à Istanbul pour des négociations directes, telles que souhaitées par Kiev, Volodymyr Zelensky ne s’y est donc pas rendu non plus. Le président ukrainien s’est cependant déplacé à Ankara, où il s’est entretenu avec son homologue turc.
Oui, hier pas de Vladimir Poutine côté russe, mais une délégation menée par Vladimir Medinski, conseiller présidentiel et figure controversée et considéré par beaucoup comme un idéologue qui considère que l’Ukraine n’est rien de moins qu’un territoire russe.
Et cette délégation russe a été qualifiée de “factice” par Volodymyr Zelensky.
Oui mais le président ukrainien a quand même mandaté son ministre de la Défense, Roustem Oumerov, accompagné d’un vice-ministre des Affaires étrangères, pour participer à cette rencontre.
Ce vendredi, les pourparlers se poursuivront donc à Istanbul, mais sous un nouveau format.
La délégation ukrainienne qui s’est déjà entretenue avec des représentants européens devrait rencontrer Turcs et Américains dans une première réunion en cours. Une rencontre, cette fois directe entre Russes et Ukrainiens se fera sous médiation turque.
Mais Assia, les discussions s’annoncent difficiles, minées par deux points de blocage majeurs.
Oui effectivement, les négociations risquent d’être extrêmement compliquées alors que la Russie tient à garder le contrôle des 20 % du territoire ukrainien qu’elle occupe et qu’elle exige notamment que l’Ukraine devienne un État neutre, qui ne pourrait adhérer à l’OTAN, lui déniant l’exercice de sa souveraineté.
Moscou n’a pas donné suite non plus à la demande d'un cessez-le-feu de 30 jours toujours réclamé par Kiev et les Occidentaux.
On continue ce journal Assia, direction Berlin, où le chancelier allemand Friedrich Merz a prononcé ce mercredi 14 mai son tout premier discours de politique générale devant le Bundestag, le parlement allemand.
Pour sa première déclaration de politique générale, le chancelier allemand Friedrich Merz a salué le tournant amorcé par son prédécesseur Olaf Scholz après l'invasion de l’Ukraine. En effet, après cette dernière, l’ex chancelier avait amorcé une reprise des dépenses militaires.
Oui, effectivement, mais c’est à une rupture qu’il appelle. Il souhaite désormais une Allemagne forte, autonome et influente, en faisant du réarmement une priorité nationale.
Oui, Isaline, le chef du gouvernement, entend faire de la Bundeswehr (l’armée allemande), la “force conventionnelle la plus puissante d’Europe”, avec des investissements massifs permis par une réforme du frein à la dette. Il envisage également de rendre l’armée plus attractive via une réforme du recrutement.
Le nouveau chancelier allemand a également partagé ses ambitions pour l’économie du pays.
En effet, sur le plan économique, après deux années de récession, le nouveau chancelier lie sécurité et prospérité. Il annonce dans son premier discours des baisses d’impôts, simplification administrative et investissements massifs.
On conclut ce journal en revenant sur le projet de loi déposé au parlement par le gouvernement hongrois dans la nuit de mardi à mercredi 14 mai. Un texte qui vise explicitement ONG et médias indépendants
Oui ce texte sur “la transparence de la vie publique” soumis par un député du parti au pouvoir, le Fidesz, s’inspire directement de la loi russe sur les « agents de l’étranger ». Un arsenal juridique qui s’annonce particulièrement liberticide.
Si cette loi est adoptée, les organisations qui reçoivent des fonds étrangers et qui, je cite, "menaceraient la souveraineté hongroise" seront répertoriées par l'Office pour la protection de la souveraineté. Une conséquence dramatique puisque la presse indépendante ou les ONG risqueront des amendes pouvant atteindre jusqu'à 25 fois le montant de l’aide étrangère perçue, voire une suspension de l’aide financière nationale.
“Tout le monde peut être soumis à cette restriction, tout le monde peut devenir une cible”. C’est ce qu’affirme Tamás Bodoky, rédacteur en chef du portail d'investigation Átlátszó, face à une loi qui rend son champ d’application si large qu’il sera difficile d’y échapper.
Oui d’autant plus qu’en Hongrie qu’une large partie de la presse indépendante et des ONG reçoit une forme de financement étranger ou à minima participent à des appels d’offres de l’UE, eux aussi incriminés par ce texte.
En outre, l’adoption du projet de loi demeure une formalité dans un Parlement où la majorité au pouvoir domine. Le texte devrait se heurter par ailleurs à l’Union européenne. Cette dernière avait lancé l'année dernière une procédure d’infraction contre la mise en place de l’Autorité de souveraineté. Bruxelles avait également fermement condamné l’interdiction de la Pride, ou marche des fiertés, adoptée par la Hongrie le 18 mars dernier.
Un journal d'Assia Patel et isaline Feller