Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.
Au programme :
- Les élections législatives qui vont se tenir aux Pays-Bas
- L’opposition de plus en plus affirmée de la Hongrie à l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne
- Une recommandation du Comité économique et social européen, qui s’est déclaré en faveur d’une participation permanente des jeunes dans le processus législatif
Bonjour Joris, ouvrons ce journal en s’intéressant aux élections législatives qui vont se tenir aux Pays-Bas.
Les élections qui se tiendront le 22 novembre aux Pays-Bas marqueront quoiqu’il arrive un tournant dans l’histoire politique du pays. Elles signent la fin de treize années de présence de Mark Rutte au poste de Premier ministre. Une longévité record pour celui que l’on surnomme “M.Teflon”, de par sa capacité à traverser les différentes crises qui marqué son temps à la tête du gouvernement. Il a cependant choisi de démissionner en juillet dernier, annonçant par la même occasion son retrait de la vie politique.
Pourquoi a-t-il choisi de quitter son poste ?
S’il jouissait d’une relative popularité aux Pays-Bas, Mark Rutte a également dû faire face à son lot de scandales, qui l’ont très certainement usé au long cours.
Le dernier en date, autour d’une réforme du droit d’asile, a donné lieu à une énième motion de censure par le parlement. Motion de censure qui ne sera jamais votée, puisque plutôt que d’être poussé de force vers la sortie, le Premier ministre a décidé de se retirer de lui-même.
A quelques heures du scrutin, le nom du successeur de Mark Rutte est pour le moment encore très incertain.
Oui, aux Pays-Bas le jeu des alliances entre partis est central pour accéder au pouvoir. Un duel gauche-droite semble pour le moment se dessiner, entre le parti pour la liberté et la démocratie, le VVD, qui cherche à se maintenir au pouvoir quitte à s’allier avec l’extrême droite, et la gauche de Frans Timmermans. L’ancien commissaire européen qui mènera une alliance composée des verts et des sociaux-démocrates.
Et au milieu de ce duel, une figure pourrait bien tout perturber, celle du leader du Nouveau contrat social, le jeune parti de Pieter Omtzigt.
Oui, le rôle que jouera ce parti, qu’on a encore du mal a placer sur l’échiquier politique, lors de l’élection fait office de grande inconnue. Fondé au mois d'août, le Nouveau contrat social a réalisé une ascension remarquable dans les sondages ces dernières semaines. Promettant de “rendre la politique” néerlandaise digne de confiance après des années d’instabilité, il pourrait bien créer la surprise, même s’il est encore difficile de savoir avec qui pourrait s’allier ce parti très singulier aux Pays-Bas.
Son leader Pieter Omtzigt, figure charismatique et très médiatisée, a d’ailleurs déclaré à plusieurs reprises ne pas souhaiter être Premier ministre. Trop anti-système pour le VVD et trop dur sur la politique migratoire pour la gauche, ce parti qui fait office d’électron libre, devra de toute façon se joindre à une des deux alliances pour avoir une place au gouvernement.
Continuons ce tour de l’actualité en évoquant l’opposition de plus en plus affirmée de la Hongrie à l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne.
Oui, lors du congrès semestriel de son parti nationaliste, le Fidesz, le samedi 18 novembre, Viktor Orban, Premier ministre hongrois, a déclaré qu’une adhésion de l’Ukraine était encore “à des années-lumière" de devenir une réalité. Pour rappel, les dirigeants des États membres doivent se prononcer à la mi-décembre quant à l’acceptation des recommandations de la Commission européenne ; recommandations visant à inviter l'Ukraine à entamer des négociations d'adhésion à l'Union européenne dès lors qu’elle aura rempli les conditions requises.
Cette déclaration met en lumière la volonté du gouvernement hongrois de contrecarrer les aspirations européennes de Kiev.
Le Premier ministre hongrois a affirmé que l'Ukraine était trop éloignée de l'Union européenne, mettant ainsi en doute la pertinence de lancer des négociations d'adhésion. Rappelons que la Hongrie détient un droit de veto, car l'approbation unanime des pays membres de l’UE est requise pour accepter définitivement la candidature d'un nouveau membre.
Lors d’une consultation nationale lancée le vendredi 17 novembre, le Premier ministre hongrois a appelé la population à donner son avis sur différentes positions de l’UE.
Oui, au nombre des questions posées : l'augmentation du soutien militaire et financier à l'Ukraine, ainsi que l’épineuse question de son adhésion à l’UE. Une méthode utilisée par Viktor Orban pour légitimer ses prises de positions anti UE et, dans le cas présent, sa réticence à l’adhésion de l’Ukraine aux 27. Bien que les résultats de cette consultation ne soient pas contraignants, Viktor Orban espère ainsi recevoir un soutien populaire et légitimer ses politiques anti UE.
Cela fait longtemps que la Hongrie fait montre d’une position très controversée au sein de l’Union européenne.
Bien qu'il fasse partie de l'OTAN, le pays entretient des relations étroites avec le Kremlin, illustrées par le refus de Budapest de fournir des armes à l'Ukraine depuis le début de l'invasion russe. Une décision qui reflète le tropisme pro-russe que Viktor Orban affiche régulièrement.
La Hongrie, cependant, dépendante des fonds européens, a tout de même voté les paquets de sanctions votés par Bruxelles contre Moscou.
Terminons ce journal en évoquant une recommandation du Comité économique et social européen, qui s’est déclaré en faveur d’une participation permanente des jeunes dans le processus législatif.
Oui, c’est ce qu’a récemment affirmé Oliver Röpke, président du Comité économique et social européen ou CESE, lors d’un entretien avec Euractiv. Cette démarche vise à créer une Union européenne plus inclusive, où la jeunesse n'est pas simplement consultée de manière sporadique, mais joue un rôle actif dans les décisions qui orientent directement leur avenir.
En tant qu'organe consultatif de l'UE, composé de représentants d'organisations de travailleurs, d'employeurs et d'autres groupes d'intérêts, le CESE se distingue en instaurant une "évaluation d'impact de l'UE du point de vue des jeunes". Cet outil participatif va au-delà des dialogues précédemment établis en 2009. Il entend inciter les jeunes et les organisations de jeunesse à formuler des avis qui seront pris en considération dans le processus législatif de l'Union européenne.
Un appel à candidatures en ligne est ouvert aux jeunes de 18 à 30 ans.
Oui, ces candidatures seront examinées par un comité interne du CESE, et la décision finale sera prise par le Bureau, formé du président et de 19 membres élus. Outre la prise en compte de la géographie, de l'âge et du genre, des initiatives futures viseront à renforcer la diversité, afin d’assurer une représentation équilibrée au sein de l'institution.
Un journal d'Ariane Dana et Joris Schamberger.