Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - 15 octobre 2024

UN Photo/Loey Felipe Aujourd'hui en Europe - 15 octobre 2024
UN Photo/Loey Felipe

Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction Euradio à Bruxelles. Avec Giona Melotto, Margot Klein, Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde. 

Au programme : 

-L’Union européenne condamne l’offensive d'Israël au Liban dans une déclaration commune

-Le chancelier Scholz et la présidente de la Commission européenne rencontrent les chefs d’État des six pays des Balkans occidentaux.

-La Commission européenne développe sa propre intelligence artificielle.

Bonjour, entamons ce journal en évoquant le conflit au Proche-Orient, où le Liban semble plonger dans la guerre.

Bonjour, en effet, après des jours de bombardements, Israël a franchi une nouvelle étape en frappant pour la première fois le Nord du Liban, où des bombardements israéliens ont causé la mort de 21 personnes dans le village d’Aïtou ce lundi 14 octobre. Cette attaque survient après qu’un drône du Hezbollah a tué 4 personnes et fait une soixantaine de blessés, la veille, dimanche 13 octobre dans une base militaire située dans un village au nord de Tel Aviv.  Il s’agit de l’attaque la plus meurtrière du Hezbollah sur Israël depuis que les affrontements ont commencé entre les deux pays le 23 septembre dernier. 

L’escalade continue donc ?

Oui, le ministre de la défense israélien a d’ailleurs déclaré à Washington qu’il comptait apporter une “réponse forte” à cette attaque du Hezbollah, et dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux Benjamin Netanyahu, le premier ministre israélien, a affirmé qu’Israël continuerait à frapper “sans pitié” le Liban, notamment à Beyrouth.

Le conflit qui commence alors que se poursuit la guerre à Gaza.

Si l’offensive israélienne au Liban concentre l’attention médiatique, deux bombardements israéliens ont également fait au moins 14 morts dans la bande de Gaza ce lundi, selon les autorités palestiniennes. 

Quelle est la réponse européenne face à l’évolution de la situation ? 

Si la réponse européenne était plutôt mesurée, les attaques d’Israël sur les casques bleus au Liban ont créé un émoi certain. Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a annoncé ce lundi 14 octobre que les 27 pays membres s’étaient mis d’accord sur une Déclaration qui condamne les récentes attaques d’Israël sur la FINUL, la mission de l’ONU au Liban.  C’est la première fois que les 27 pays de l’Union Européenne se mettent d’accord sur une déclaration commune concernant la guerre au Proche-Orient depuis le 7 octobre 2023. En effet, les opinions des pays membres divergent grandement à Bruxelles, ce qui rend difficile notamment la mise en place de sanctions sur Israël de la part de l’Union Européenne. Dans cette Déclaration, qui ne mentionne pas la Palestine, l’Union Européenne “réitère son appel à un cessez-le-feu immédiat au Liban”.

Ce n’est pourtant pas la première fois que l’Union Européenne s’exprime sur le conflit.

Oui, le représentant de la diplomatie européenne Josep Borrell avait notamment exprimé son soutien à Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU, au sujet du maintien de la mission des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (l’UNRWA).  Une loi proposée par le parlement israélien vise à mettre un terme aux accords entre l’UNRWA et l'État hébreu. Elle conduirait à la fin des actions de l’UNRWA sur le territoire israélien. L’organisme est le principal facilitateur de l’aide humanitaire aux réfugiés palestiniens, notamment dans la bande de Gaza. L’arrêt de ses activités serait “catastrophique” selon Antonio Guterres et Josep Borrell.

Prenons maintenant la direction de Berlin où le chancelier Scholz et la présidente de la Commission européenne rencontraient les chefs d’État et de gouvernement des six pays des Balkans occidentaux.

Ces sommets des Balkans occidentaux sont organisés chaque année depuis 2014. Ils ont pour objectif de progressivement rapprocher de l’Union européenne la Serbie, l’Albanie, la Bosnie-Herzégovine, le Monténégro et la Macédoine du Nord, qui sont candidats à l’adhésion à l’UE. Le Kosovo est également invité.

Cette rencontre a-t-elle débouché sur des accords alors que les pays des Balkans connaissent encore de profondes tensions ?

Oui. Malgré des tensions bien réelles entre les pays de la zone, un plan d'action pour un marché régional commun a été signé lors du sommet. Il s'agit d'un marché unique, comparable à celui mis en place en 1993 au sein de l'Union européenne.

Ces rencontres fréquentes entre les leaders de l’Union européenne et des Balkans visent aussi à consolider le chemin européen de ces États alors que certaines capitales balkaniques ne cachent pas un certain tropisme russe.

En effet, la présidente de la Commission européenne a d’ailleurs exhorté les pays des Balkans occidentaux aspirant à rejoindre l’Union européenne à rester, je cite, du « bon côté de l’histoire ». Elle visait, sans la nommer, la Serbie, qui dépend presque entièrement de Moscou pour son approvisionnement en gaz et n’a adopté aucune sanction depuis février 2022, bien qu’elle ait condamné l’invasion russe.

Clôturons ce tour de l’actualité européenne à Bruxelles, où la Commission européenne développe sa propre intelligence artificielle.

Alors que Bruxelles est connue pour ses régulations sur l’intelligence artificielle, le service numérique de la Commission a lancé son projet pilote permettant d’assister le personnel dans la rédaction de documents. Cette nouvelle application, qui s’appelle GPT@EC, ressemble à ChatGPT, et son utilisation sera étendue au reste du personnel si le projet pilote se montre satisfaisant. 

Une avancée technologique qui survient alors que la Commission a récemment mis en place le premier accord juridique sur l’intelligence artificielle en Europe. 

Le traité sur l’intelligence artificielle a été adopté par le Conseil de l’Europe en mai dernier. Début septembre, la Convention sur l’intelligence artificielle a été ratifiée par l’Union européenne, mais aussi par plusieurs pays partenaires comme les États-Unis, l’Islande ou encore le Royaume-Uni.

En quoi consiste ce cadre juridique ?

La convention inclut notamment des exigences de transparence ainsi que des mesures relatives au respect des Droits de l’Homme. La secrétaire générale du Conseil de l’Europe a déclaré “Avec ce nouveau traité, nous entendons garantir une utilisation responsable de l’IA, respectueuse des droits de l’Homme, de la démocratie et de l’État de droit”. 

Un journal de Margot Klein et Giona Melotto