Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Mercredi 10 mars

Aujourd'hui en Europe - Mercredi 10 mars

Levée de l'immunité pour les indépendantistes catalans ; Grèce : une intervention de police musclée suscite l'indignation dans le pays ; le vaccin Sputnik V bientôt autorisé dans l'UE ? ; L'autorité bancaire européenne victime d'une cyberattaque mondiale ; une femme sur trois dans le monde est victime de violences selon l'OMS.

Les parlementaires européens lèvent l'immunité des indépendantistes catalans.

Commençons ce journal par la décision lundi soir des parlementaires européens de lever l’immunité de trois eurodéputés indépendantistes catalans dont l’ex-président de la région Catalogne Carles Puigdemont.

Oui, la mesure a été approuvée en session plénière par 400 députés européens contre 248 et 45 abstentions. Les trois grands groupes politiques, le Parti Populaire, les Socialistes et le groupe Renew Europe avaient donné consigne de voter en faveur de la levée de l'immunité , contrairement aux écologistes et à la gauche radicale. Les trois élus catalans sont poursuivis pour l’organisation, en 2017, d’un référendum d’indépendance interdit en Catalogne. Leur incarcération avait été suspendue en 2020 quand les trois dirigeants étaient devenus députés européens.

Quelles ont été les réactions et quelle sera la suite des évènements ?

Et bien les réactions ont été nombreuses tant en Espagne qu’à Bruxelles. La ministre espagnole des Affaires étrangères a non sans une certaine satisfaction accueilli la décision en déclarant que « les problèmes de la Catalogne se résolvent en Espagne » et « pas en Europe ». Madrid réaffirme son désir de « trouver une solution par le dialogue et la négociation ». Mais les élus catalans dénoncent pour leur part, la « nature politique » des procédures engagées contre eux. Ils ont ainsi confirmé qu'ils allaient saisir la Cour de justice de l'Union européenne. Désormais, ils peuvent être arrêtés à tout moment sur exécution d’un mandat d’arrêt européen et extradés en Espagne si les autorités judiciaires des pays où ils vivent en exil donnent leur feu vert. Mais rien n’est certain, en janvier dernier la Cour d’appel de Bruxelles avait ainsi refusé d'exécuter un mandat d'arrêt européen visant un autre ancien ministre régional indépendantiste, mettant en avant « un risque sérieux de violation de son droit à un procès équitable en Espagne ». 

Grèce : une intervention de police musclée suscite l'indignation dans le pays

Tournons-nous maintenant vers la Grèce où une vidéo d’une intervention de police musclée dans une banlieue d’Athènes a suscité l’indignation dans le pays.

Oui, la courte vidéo montre un jeune homme Grec se prendre des coups de matraques par un policier. Le jeune homme crie « j’ai mal » mais les coups continuent tandis que les passants s’indignent du comportement des policiers. La police a indiqué avoir été attaquée par 30 personnes mais pour l’instant aucune preuve ne peut l’attester. Plusieurs centaines de manifestants se sont ensuite rassemblés. L’incident a provoqué l’indignation des internautes et de plusieurs membres de l’opposition de gauche dont l’ex premier ministre Alexis Tsipras. Mardi soir, des heurts ont éclaté en marge d’une manifestation qui a rassemblé plus de 5000 personnes dans cette même banlieue.

Le vaccin Sputnik V bientôt autorisé dans l'UE ?

Attardons-nous maintenant sur le premier vaccin russe contre le Covid 19, le vaccin Sputnik V. Les dirigeants européens étaient d’abord fébriles à l’idée de l’introduire sur le territoire de l’Union mais le vaccin semble avoir depuis convaincu les experts, notamment suite à la publication de ses résultats dans la revue de référence The Lancet. Selon elle, son efficacité est de 91,6% contre les formes symptomatiques du covid. Le vaccin russe n’est pour l’instant pas autorisé dans l’UE mais une nouvelle étape a été franchie en vue d’un éventuel futur déploiement.

Oui, son examen par l’Agence européenne des médicaments a débuté la semaine dernière et l’Italie a indiqué mardi qu’il sera produit en Lombardie à partir de juillet mais le processus d’autorisation ne va pas assez vite. La Hongrie l’administre à sa population depuis le mois dernier, la République tchèque a reçu plus de 200 000 doses et la Slovaquie a aussi passé commande à la Russie. Suite au début de son examen par l’Agence européenne des médicaments, Moscou s’est dit prêt à fournir des vaccins à 50 millions d’Européens à partir de juin. Mais dimanche soir, la présidente du conseil de direction de l'agence européenne a néanmoins "déconseillé" aux pays membres de l'UE d'autoriser en urgence le Spoutnik V, invoquant des données insuffisantes sur les personnes vaccinées. Rappelons que pour le moment, trois vaccins sont autorisés dans l’Union européenne : ceux de Pfizer-BioNTech, Moderna et AstraZeneca.

L'autorité bancaire européenne victime d'une cyberattaque mondiale.

Évoquons à présent une cyberattaque mondiale qui a notamment touchée l’autorité bancaire européenne.

Oui, l’Autorité bancaire européenne située à la Défense a annoncé lundi avoir été victime d’une cyberattaque via la plateforme de messagerie de Microsoft. Par mesure de précaution l’autorité a décidé de mettre ses systèmes de courrier électronique hors ligne. L’autorité assure par ailleurs « qu'aucune extraction de données n'a été réalisée ». Au total, plus de 60 000 entités seraient touchées par cette attaque mondiale, des cabinets d’avocats, des universités, des entreprises de défense, des groupes de réflexion et des ONG. Selon Microsoft, l’attaque a pour origine un groupe de hackers chinois proche de Pékin.

Selon l'OMS, une femme sur trois dans le monde est victime de violences.

Terminons ce journal par le triste constat de l’OMS, l’Organisation mondiale de la Santé, mardi 9 mars. Selon l’organisation, au cours de sa vie, une femme sur trois est victime de violence physique ou sexuelle. Une violence qui touche tous les pays du monde déclaré le directeur de l’OMS. L’OMS rappelle que ce sont souvent les conjoints qui sont à l’origine de ces actes. En Serbie, plusieurs ONG se battent pour que cette violence diminue, notamment par le lancement d’une application pour alerter les secours.

En effet, cette application nommée SOS, le son des âmes en anglais, permet de contacter la police ou de l’aide sans avoir à parler. Le système localise la victime grâce à un GPS et est disponible en serbe, rom et anglais. L’application est en dernière phase de test et devrait être disponible début avril. Le réseau SOS Vojvodine a constaté une augmentation du nombre de femmes battues après le premier confinement. Mais pour les victimes confinées avec leurs agresseurs, il est difficile d’appeler à l’aide sans éveiller les soupçons.

Romain L'Hostis - Armand Duthil

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Image : efes