Elections allemandes, qui pour succéder à Angela Merkel à la chancellerie ? La plateforme numérique citoyenne de l'UE lancée ; Liberté de la presse en Europe - un rapport de l'ONG Reporters Sans Frontières montre d'importantes disparités ; Le controversé projet de Super league européenne ira -t-il au bout ?
Elections en Allemagne, qui pour succéder à Angela Merkel à la chancellerie ?
Débutons ce journal en Allemagne où l’année 2021 est marquée par plusieurs scrutins au niveau régional et fédéral. Des élections qui ont donné lieu à une guerre fratricide au sein du Parti Chrétien Démocrate, la CDU qui vient de voter pour son candidat à la chancellerie.
Oui après plus de sept heures de réunions lundi soir, les dirigeants de la CDU ont voté pour désigner comme candidat leur président Armin Laschet. Il sera donc le prochain prétendant à la chancellerie lors des élections législatives de septembre. Depuis plusieurs mois, un duel entre ce dernier et Markus Söder déchaîne en effet le Parti d’Angela Merkel.
Le très populaire Markus Söder, dirigeant bavarois de la CSU, parti frère de la CDU, avait officialisé sa candidature le 11 avril dernier. Les deux candidats devaient s’entendre la semaine dernière pour décider qui des deux pourrait succéder à Angela Merkel. Mais faute d’un accord, ce sont finalement les ténors de la CDU qui ont voté.
Un duel serré alors que la CSU connaît une chute dans les sondages.
Oui, le Parti au pouvoir à Berlin depuis seize ans vient d’enregistrer les pires scores de son histoire lors de récentes élections régionales dans le Bade-Wurtemberg et en Rhénanie-Palatinat.
Les critiques se font de plus en plus vives à l’encontre du gouvernement pour sa gestion de la pandémie. Des critiques qui viennent s’ajouter au scandale des révélations que plusieurs députés de la CDU et de la CSU ont touché des commissions suite à des commandes publiques de masques anti-covid.
Face à la coalition CDU/CSU, le Parti écologiste allemand s’est montré plus uni lors de la nomination de sa candidate pour la chancellerie.
En effet, le comité exécutif du Parti des Verts a rendu lundi sa décision. C’est Annalena Baerbock, 40 ans, coprésidente du parti qui sera la candidate des verts à la chancellerie allemande. Elle faisait face à Robert Habeck, 51 ans, lui-même co-président. Juriste en droit international et ancienne championne de trampoline, Annalena Baerbock a rejoint les Verts en 2005 quand elle occupait un poste d’attachée auprès d’une eurodéputée. Elle a été élue au parlement allemand, le Bundestag, en 2013 après une première tentative en 2009.
Le Parti des Verts a récemment gagné en popularité.
Effectivement, alors que les autres partis présentent des candidats masculins, les verts présentent une figure jeune et dynamique et ont de bonnes chances d’entrer au gouvernement lors des prochaines législatives de septembre. Dans un récent sondage le Parti des Verts enregistrait ainsi 23% d’intentions de vote, soit juste 4 points derrière le parti Chrétien Démocrate de la chancelière Angela Merkel.
Bruxelles - L'Union européenne lance sa plateforme numérique citoyenne
Attardons-nous maintenant au lancement lundi à Bruxelles de la plateforme numérique citoyenne en amont de la prochaine conférence sur le futur de l’Europe qui devrait s’ouvrir le 9 mai et proposer des pistes et des perspectives pour le futur de l’Union européenne.
Oui, cette plateforme numérique a été présentée en conférence de presse lundi par les représentants du Parlement européen, des États membres et de la Commission européenne. L’initiative vise à favoriser le débat entre citoyens européens sur l’avenir de l’Union. Disponible dans les 24 langues de l’UE, le site internet est désormais accessible à tous et permet de discuter sur différentes problématiques ainsi que de s'informer de l’actualité de ce processus.
De la santé à la transformation numérique, cette plateforme propose un large éventail de sujets de discussions. De nombreuses contributions figurent déjà sur la plateforme qui a pour titre « L’avenir est entre vos mains ».
Quelle pourrait être l’issue de cette initiative ?
Les organisateurs de la conférence assurent dans un communiqué que "toutes les contributions et tous les résultats des événements seront collectés, analysés, contrôlés et rendus publics". Ce lieu d’échange inclusif fait partie intégrante de la « Conférence sur le futur de l’Europe », une consultation populaire qui se veut large et dont le lancement officiel est fixé au 9 mai prochain.
Liberté de la presse en Europe - un rapport de l'ONG Reporters Sans Frontières montre d'importantes disparités.
Restons en Europe où l’organisation Reporters Sans Frontières a publié mardi son édition 2021 sur la liberté de la Presse dans le monde. Quelles sont les conclusions de l’ONG sur le journalisme en Europe ?
Et bien, les conclusions du rapport sont mitigées. Selon RSF, seuls certains pays du continent peuvent se targuer d’avoir défendu avec force la liberté de la presse. Avec en tête du classement, la Norvège, la Finlande et la Suède. Le document souligne que « l’Europe reste le continent le plus favorable à la liberté de la presse, malgré une augmentation notable des violences contre les journalistes ».
Ainsi, le rapport de Reporters sans frontières évoque des agressions en Allemagne et en Italie, tandis que d’autres journalistes, en Grèce et en France, ont notamment été confrontés à des violences policières et à des interpellations arbitraires limitant ainsi la couverture des manifestations. Enfin, la Slovénie, le Luxembourg, la Hongrie ou encore l’Allemagne ont chuté dans le classement comparé à l’année 2020.
Super league européenne, un projet très controversé.
Terminons ce journal par une annonce qui a provoqué beaucoup de bruit dans le milieu du football.
En effet, les réactions ont été vives après l’annonce dimanche soir de l’introduction d’un tournoi fermé et réservé aux 15 plus importants clubs de football européens. Beaucoup de ligues de football craignent des baisses de revenus de leurs championnats et critiquent l’absence de compétition sportive pour accéder à ce ‘super tournoi’.
Les équipes du Real Madrid, de Manchester United, de Liverpool et de la Juventus Turin sont à l’origine du projet qui devrait leur rapporter des centaines de millions d'euros selon leurs estimations, sans compter les revenus liés aux droits de diffusions. Cette annonce a été condamnée par plusieurs dirigeants européens qui dénoncent le manque d’esprit sportif. La Commission européenne a quant à elle indiqué qu’elle ne fera pas usage de son autorité en matière de droit à la concurrence. L’issue risque donc de se jouer devant les tribunaux.
Thomas Kox - Armand Duthil
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Image: Martin Künzel, Berlin, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons