L'essentiel de l'actualité européenne du jour :
- Emmanuel Macron et sa vision du futur de l'UE
- Nouveau rapport de l'organisation météorologique mondiale
- Le Premier ministre albanais en colère face au dernier rapport pour la liberté de la presse
Emmanuel Macron et sa vision du futur de l'UE
Lundi dernier, était célébrée la journée de l’Europe. L’occasion pour Emmanuel Macron de présenter sa vision du futur de l’UE.
Oui, lundi dernier était également la date butoir du rendu de la Convention rédigée au terme de la Conférence pour le futur de l’Europe. Lors de son discours à Strasbourg, le président français a avancé une proposition radicale concernant l’avenir de l’Europe. Le chef d’Etat imagine une nouvelle “confédération européenne”, qui inclurait à la fois des Etats membres et non-membres de l’UE.
Une déclaration vue par certains comme un lot de consolation pour l’Ukraine.
En effet, pour beaucoup, cette proposition serait animée par le désir de trouver une solution d’urgence à la candidature de l’Ukraine à l’Union. Le pays, qui fait toujours face à l’offensive de l’armée russe espère bénéficier d’une procédure accélérée à l’entrée dans l’UE. Une “aspiration légitime” selon les mots du président français mais qui ne pourrait se réaliser dans de bonnes conditions avant peut-être des “décennies”, a-t-il ajouté.
Quels avantages présenteraient cette nouvelle organisation européenne ?
Eh bien selon Emmanuel Macron, cette formation permettrait aux nations européennes démocratiques de resserrer leurs liens et leur coopération en matière de politique, de sécurité, d'énergie ou encore de transport. Une proposition qui aurait aussi l’avantage de donner également un signal d’ouverture en direction du Royaume-Uni.
Quelles ont été les réactions au sein des Etats membres ?
En visite à Berlin auprès d’Olaf Scholz, la proposition du président français a été reçue avec un intérêt poli mais sans plus. Le chancelier allemand s’est néanmoins dit “très heureux” d’en discuter, même s’il est "clair que cela ne doit pas nous dissuader des processus d’adhésion sur lesquels nous travaillons depuis déjà longtemps”, a-t-il déclaré. Du côté de l’Italie, Enrico Letta, ancien Premier ministre et chef du Parti démocrate italien, avait d’ores et déjà proposé une “confédération européenne” avec des pays candidats à l’adhésion
Du côté de l’Ukraine, l’idée fait, on l’imagine, grincer des dents.
En effet, lundi 9 mai, l’Ukraine a finalisé la deuxième partie du questionnaire visant à obtenir le statut de pays candidat à l’adhésion à l’UE. Un dossier rempli à une vitesse record, et qui fait monter la pression à Bruxelles. Dans ce contexte, les annonces du président français, pourrait bien doucher les espoirs des responsables ukrainiens, d’une adhésion accélérée au sein de l’UE.
Nouveau rapport de l'organisation météorologique mondiale
Continuons ce journal en revenant sur le nouveau rapport de l’organisation météorologique mondiale, publié mardi dernier. Cette institution spécialisée des Nations unies, a pour rôle d’évaluer les pratiques météorologiques mondiales et les évolutions du climat à travers le temps. Que révèle ce nouveau rapport ?
Selon les scientifiques réunis au sein de cette organisation, la Terre aurait une chance sur deux de dépasser le seuil de 1,5 degrés de réchauffement au cours des cinq prochaines années. Pour rappel, la communauté internationale s’est pourtant accordée en 2015 à Paris, pour essayer de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré, avec un plafond absolu de 2 degrés.
Les objectifs des Accords de Paris sont-ils encore tenables ?
Les experts des Nations unies ne sont pas catégoriques sur la question. Selon eux, les résultats du rapport ne placent pas les ambitions écologiques totalement hors de portée. Néanmoins, “le rapport nous rappelle que nous nous rapprochons inconfortablement" du point de non retour, a déclaré Steven Sherwood, expert du climat pour l’ONU. De plus, récemment le rapport du GIEC, un autre groupe d’experts onusiens, a alerté sur le risque de voir le réchauffement climatique dépasser la moyenne long terme de 1,5 degrés dans les années 2030.
Quelles sont les actions prises par l’Union européenne pour parvenir à respecter les Accords de Paris ?
Eh bien Laura, la Commission européenne a l’objectif affiché d’être le premier continent neutre en matière climatique. Pour y parvenir, elle a adopté l’année dernière, le Pacte vert européen, un ensemble de propositions et d'initiatives qui doivent, je cite, “mieux positionner l’Europe sur le front environnemental”. Parmi celles-ci, on retrouve : la fin des émissions nettes de gaz à effet de serre d’ici 2050 et l’utilisation à 40% d’énergies renouvelables par les Etats membres d’ici 2030.
Une feuille de route qui essuie cependant de nombreuses critiques.
Effectivement, pour les écologistes, le plan avancé initialement par la Commission ne va pas assez loin. Les défenseurs de l’environnement souhaitent que l’objectif de réduction des émissions soit fixé à 65% d’ici à 2030. Selon Greenpeace : “les politiques elles-mêmes sont soit trop faibles, soit doivent encore être mieux construites”.
Le Premier ministre albanais en colère face au dernier rapport pour la liberté de la presse
Terminons ce journal en abordant les dernières réactions au rapport pour la liberté de la presse publié par Reporters Sans Frontières. Publié le 3 mai dernier, ce rapport ne finit pas de faire parler de lui. Dernièrement, c’est le chef de gouvernement albanais, Edi Rama, qui s'est offusqué du classement de son pays.
Oui, le Premier ministre albanais a qualifié de “mensonges” et de “fantasmes” les informations présentées dans le dernier rapport de l’ONG Reporters Sans Frontières. L’Albanie a en effet perdu 20 places dans le classement de cette année, atteignant un niveau historiquement bas, à la 103ème place. Des accusations de la part du chef d’Etat, mal accueillies par l’ONG, qui rappelle que “les journalistes font régulièrement l’objet d’attaques politiques” dans le pays, selon les mots du responsable de RSF pour les Balkans, Pavol Szalai.
En dehors de l’Albanie, de nombreux pays ont également vu leur classement chuter dans le rapport de RSF.
Oui par exemple, la Belgique passe de la 11ème à la 23ème place du classement, tandis que les Pays-Bas tombent de 22 places sur l’échelle de la liberté de la presse. Au contraire, certains États comme l’Estonie ou la Lituanie entrent dans le top 10 de l’ONG.
Le rapport de RSF parle d’un “chaos informationnel”. Qu’est-ce que cela signifie ?
Eh bien, sur les 180 pays évalués par l’ONG, 73% se caractérisent par des situations “très graves” ou “difficiles” selon les experts, qui alertent sur la polarisation de l’information à travers le monde. En réaction à la guerre en Ukraine notamment, l’ONG déplore la “création d’un arsenal médiatique autoritaire qui prive les citoyens de leur droit à l'information [et] contribue à la montée des tensions internationales”.
Juliane Barboni & Laura Léger
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