Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.
Au programme du jour :
- Le décès de Silvio Berlusconi.
- Les résultats des élections législatives au Monténégro.
- Ursula von der Leyen avec le président brésilien Lula.
Bonjour à toutes et à tous. Commençons ce tour de l’actualité par le décès, hier, de Silvio Berlusconi, une des personnalités les plus marquantes de l’histoire politique récente de l’Italie.
Bonjour à toutes et à tous. Oui l’ancien président du conseil italien Silvio Berlusconi est décédé à 86 ans à l’hôpital San Raffaele à Milan, à la suite d’une infection pulmonaire liée à une leucémie chronique.
Parvenant à prendre la tête du Conseil des ministres à trois reprises, Silvio Berlusconi est le premier ministre italien qui sera parvenu à se maintenir le plus longtemps à la tête d’un gouvernement italien depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, parvenant notamment à s’y maintenir pendant une législature complète de 2001 à 2006.
Silvio Berlusconi était encore sénateur et était encore à la tête du parti de la coalition politique de droite et d’extrême droite actuellement au pouvoir à Rome. Une alliance composée notamment du parti d’extrême droite Fratelli d’Italia de l’actuelle Première Ministre Georgia Meloni, personnalité que Silvio Berlusconi aura largement contribué à faire émerger.
Le parti Forza Italia perd son fondateur alors que la formation est en perte de vitesse.
Oui, le décès de Silvio Berlusconi pose la question de la future présidence de Forza Italia, formation qu’il a dirigée entre sa création en 1994 et sa dissolution en 2007, puis à nouveau depuis sa refondation en 2013. Tout semble indiquer que sa fille aînée, Marina Berlusconi, pourrait prendre les rênes du parti C’est elle qui gère déjà un bon nombre d’affaires de l’empire Berlusconi. Elle est notamment à la tête du groupe Fininvest, propriété de la famille Berlusconi, qui est l’actionnaire majoritaire de plusieurs groupes de médias italiens. Parmi ceux-ci, il y a le groupe MediaSet, premier groupe italien de communication dans le secteur privé, qui possède de nombreuses chaînes de télévision. Marina Berlusconi est également présidente du plus grand groupe de presse d’Italie, Arnoldo Mondadori Editore. dont Fininvest est l’actionnaire majoritaire.
Oui, car Silvio Berlusconi n’était pas seulement un homme politique influent.
Loin de là. Il n’est officiellement entré en politique qu’en 1994, à l’âge de 57 ans. Avant ça, il avait bâti sa fortune en tant qu’entrepreneur et promoteur immobilier, faisant sortir de terre de nouveaux quartiers dans la banlieue milanaise. Son empire s’est ensuite progressivement agrandi, avec l’achat de plusieurs chaînes de télévisions et de la régie publicitaire la plus importante du pays. En 1986, il était également devenu président du Milan AC, un club dont il est resté aux commandes pendant 30 ans.
Un parcours également entaché par de nombreux démélés avec la justice.
La carrière de Silvio Berlusconi a en effet été émaillée de nombreux procès et une interdiction de tout mandat public pendant deux ans en 2014.
Il a notamment été condamné à un an de prison, sous forme de travaux d’intérêt général, pour un scandale de corruption lié à son groupe médiatique Mediaset. Par ailleurs, il lui a souvent a été reproché d’avoir des liens étroits avec la mafia, mais aucun procès n’a été intenté à la suite de ces allégations. Le co-fondateur de Forza Italia, Marcello Dell’Utri, quant à lui, a fait de la prison dans les années 2010 pour avoir été l’intermédiaire, dans les années 70, entre Berlusconi et la mafia sicilienne, la Cosa Nostra.
Continuons ce journal avec les résultats des élections législatives au Monténégro qui marquent un tournant pour le pays.
Effectivement, les élections législatives anticipées de ce dimanche 11 juin ont vu la coalition centriste Europe Now ! remporter le scrutin de justesse en obtenant 26% des voix. Après 30 ans de règne, le Parti Démocratique Socialiste se retrouve donc deuxième avec 23% des voix. A noter que le taux de participation à ces élections anticipées a été historiquement bas, avec 56,4% de votants, contre 76,6% en 2020.
Le Parti Démocratique Socialiste avait déjà essuyé une défaite aux élections présidentielles d’avril, conduisant le leader du parti, Milo Djukanović, à démissionner après 30 ans au devant de la scène politique du Monténégro.
C’est Jakov Milatovic, économiste pro-européen de 36 ans, qui est devenu président du pays.
Les vainqueurs des élections législatives ainsi que le nouveau président du pays sont donc tous deux pro-européens.
Absolument. Cela fait depuis 2010 que le pays a entamé des négociations pour rejoindre l’Union européenne. Il est par ailleurs devenu membre de l’OTAN en 2017, mais les élections législatives de 2020 - qui ont installé une véritable instabilité politique - ont entravé les liens entre le pays et l’UE.
Depuis 2020, les deux camps politiques n’ont pas réussi à former une solide majorité, et deux motions de censure ont fait tomber les gouvernements.
Avec sa victoire, la coalition centriste Europe Now ! a promis de régler les différends religieux et communautaires d’un pays où un tiers de la population s’identifie comme serbe. Il a également promis de mener le pays sur le chemin de l’Union européenne. Cette promesse résonne avec celle du nouveau président Jakov Milatovic, qui a promis d’arrimer son pays à l’UE au cours des cinq prochaines années.
Terminons ce journal avec la rencontre, hier, d'Ursula von der Leyen avec le président brésilien Lula.
Oui, la présidente de la Commission a rencontré Luiz Ignacio Lula da Silva au palais présidentiel du Planalto à Brasilia, hier, en vue de poursuivre les discussions entre l'Union européenne et le Mercosur.
Le Marché commun du Sud, ou Mercosur, cette communauté économique qui regroupe plusieurs pays d'Amérique du Sud.
Tout à fait. Le Mercosur est composé du Brésil, de l'Argentine, du Paraguay et de l'Uruguay. D'autres pays y sont associés tels que le Chili, la Colombie ou encore le Pérou. L'adhésion du Vénézuela a été suspendue depuis 2017 pour "rupture de l'ordre démocratique"
Et si le président du Brésil et la présidente de la Commission européenne se sont rencontrés hier, c'était pour tenter de poursuivre les négociations en vue d'un pacte avec l'UE.
Pourtant, le Mercosur et l'UE avaient déjà conclu un accord en 2019…
Oui, après près de vingt ans de négociations, un accord a finalement été trouvé entre les deux entités en 2019, seulement il n'a jamais été ratifié, à cause des préoccupations de l'UE à l'égard des politiques environnementales de Jair Bolsonaro.
Mais depuis la victoire de Lula en octobre 2022 et son investiture en janvier 2023, les discussions ont repris entre Bruxelles et Brasilia.
À cet égard, le président brésilien s'est exprimé hier en disant "qu'entre partenaires stratégiques, il doit y avoir une confiance mutuelle et non de la méfiance et des sanctions".