Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - 24 avril 2025

© Site officiel de la présidence ukrainienne Aujourd'hui en Europe - 24 avril 2025
© Site officiel de la présidence ukrainienne

Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Gaspard Timmermans, Robin Job Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.

Au programme : 

  • Pourparlers de paix à Londres 
  • Trump bat en retrait et l’UE maintient son partenariat avec la Chine 
  • Méta et Apple : sanctions de la commission européenne

Bonjour Assia, on ouvre ce journal en revenant sur le nouveau cycle de discussions sur l’Ukraine qui devait se tenir à Londres hier, mais qui a finalement eu lieu dans un format très réduit. 

Oui, un nouveau sommet diplomatique sur l’Ukraine devait avoir lieu le mercredi 23 avril à Londres, réunissant responsables américains, ukrainiens et européens. Mais celui-ci a été, de fait, suspendu. Les réunions ministérielles prévues ont été reportées, officiellement pour permettre des “discussions techniques supplémentaires”. Dans les faits, les tensions ont explosé après la fuite d’une proposition américaine de cessez-le-feu, jugée inacceptable par Kiev et par une large partie des Européens.

En effet ladite  “proposition finale” américaine à l’Ukraine a été révélée par le journal américain Axios ce mercredi, de source directe.

Oui et selon ces informations, les États-Unis auraient présenté le document à des responsables ukrainiens la semaine dernière lors de la réunion à Paris. La proposition incluerait plusieurs concessions majeures à la Russie : reconnaissance de la souveraineté russe sur la Crimée, acceptation tacite du contrôle de Moscou sur de larges territoires de l’Est ukrainien comme Kherson ou Zaporijia, et renoncement à toute adhésion à l’OTAN. Seule resterait ouverte la possibilité d’un futur rapprochement avec l’Union européenne.

Mais Assia, ce plan n’a pas été validé par Washington

Il n’a pas été formellement confirmé par la Maison-Blanche, mais le vice-président américain JD Vance en a avalisé les grandes lignes. Il a déclaré publiquement qu’un accord nécessiterait “des échanges territoriaux” entre les deux parties. Une déclaration qui a suscité un tollé en Ukraine, et une vive inquiétude en Europe.

Cette proposition d’accord a vivement fait réagir le président ukrainien.

Oui, Volodymyr Zelensky a rappelé que “la Crimée est un territoire ukrainien”, que “rien n’est négociable”, et qu’un tel plan violerait la Constitution du pays. Il a publié un lien vers une déclaration de 2018 de l’administration Trump… condamnant l’annexion de la Crimée par la Russie, comme pour souligner le virage pris, depuis, par l’administration américaine.

Donald Trump a, dans la foulée, vivement critiqué les propos de Volodymyr Zelensky, les qualifiant d'incendiaires. Quelques heures plus tard, il a affirmé devant la presse : “Je pense avoir un accord avec la Russie.” soulignant le prisme pro-Kremlin de plus en plus net de son administration.

Et il semblerait que les Européens ont quant à eux souhaité réitérer leurs positions. 

Oui. L’Élysée a affirmé de nouveau la ligne de l’Union européenne : le respect de l’intégrité territoriale de l’Ukraine et de sa vocation européenne est “non négociable”. Mais les Européens apparaissent aujourd’hui en partie marginalisés dans une négociation qui semble se jouer entre Washington, Moscou… et les lignes rouges de Kiev.

C’est dans ce contexte Assia que la capitale ukrainienne a fait face à une nouvelle violente campagne de bombardements dans la nuit du mercredi au jeudi 24 avril.

Oui, difficile d’ignorer la coïncidence. L’Ukraine a déclaré ce matin qu’une des frappes les plus violentes depuis des mois venait de viser Kiev  faisant au moins neuf morts et plus de 60 blessés. Une manière, peut-être, pour la Russie de tester l’impact de cette confusion stratégique.

On poursuit ce journal Assia, en évoquant cette nouvelle volte-face du président américain dans la guerre commerciale qu’il a initiée avec la Chine.

Oui, ce mardi 22 avril, Donald Trump a surpris une fois encore, en annonçant une réduction, je cite, « substantielle » des droits de douane avec la Chine de Xi JiNping. Sans aller jusqu’à une suppression totale des taxes, le président américain semble vouloir apaiser les tensions alors que la bourse donne des signes de nervosité depuis des semaines et que les prévisions sur l’économie mondiale, notamment américaine, ne cessent d’être revues à la baisse. 

Oui et le secrétaire américain au Trésor américain, Scott Bessent, avait laissé supposer ce virage, en évoquant en début de semaine que “le temps de la désescalade” était venu.

En effet, il faut rappeler que ce revirement intervient après plusieurs mois d’escalade : le président américain avait imposé à l’ensemble de ses partenaires commerciaux une hausse minimale de 10% sur les exportations américaines avant de geler cette décision pour 90 jours. La Chine avait été particulièrement visée avec une hausse des droits de douanes allant jusqu’à 145 %, une mesure à laquelle Pékin avait répliqué par des taxes pouvant atteindre 125 %.

On clôture ce journal par l’annonce de la Commission européenne de ce mercredi 23 avril qui vient d’imposer de lourdes amendes à Meta et Apple dans le cadre du Digital Market Act. 

Oui, ce sont les toutes premières sanctions prises dans le cadre du Digital Markets Act, ce nouveau règlement européen entré en vigueur début 2024 pour limiter la domination et le monopole des géants de la tech. Les deux firmes californiennes, sujets d'enquête à la commission européenne depuis mars 2024, sont aujourd’hui accusées de ne pas avoir respecté les nouvelles règles de l’union européenne. 

Apple écope d’une amende de 500 millions d’euros pour avoir entravé les développeurs souhaitant proposer leurs applications hors de l’App Store. De son côté, Meta, la firme de Mark Zuckerberg maison mère d’Instagram, Facebook et Whatsapp, devra verser 200 millions d’euros. En cause : le non-respect de l’obligation de proposer un service moins intrusif en matière de données personnelles. Des sommes importantes qui ne devraient cependant pas beaucoup peser sur les deux firmes qui ont réalisé, l’an passé, un bénéfice net respectif de 82 milliards d’euros pour Meta et 55 milliards pour Apple.

Cela dit, il s’agit de fautes jugées graves par la Commission, qui veut envoyer un signal clair : l’Europe entend désormais faire respecter ses règles.

Oui et ce n’est pas la première fois que les géants de la tech sont sanctionnés par l’Union européenne. En novembre 2024, la Commission européenne avait déjà infligé à Meta une amende de 797,72 millions d’euros pour pratiques abusives en faveur de Facebook Marketplace.

De son côté, Apple avait écopé en mars 2024 d’une amende 1,84 milliard d’euros pour position dominante sur le marché des plateformes de streaming musical de l’App Store. 

Un journal d’Isaline Feller et Assia Patel