Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Gaspard Timmermans, Robin Job Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.
Au programme:
- L'Europe hausse la voix face au silence du Kremlin.
- Accord UE-Israël remis en question.
- De la Serbie à la Belgique, une course contre la corruption.
Bonjour Assia, on commence ce journal en évoquant une réunion diplomatique cruciale qui s’est tenue ce lundi 12 mai à Londres. Alors que l’ultimatum adressé samedi à Moscou est désormais expiré, les chefs des diplomaties européennes se sont retrouvés pour afficher un front uni autour de l’Ukraine et pour hausser le ton face à une Russie jusqu’alors silencieuse sur la proposition de cessez-le-feu de 30 jours qui lui a été proposée.
Les ministres des Affaires étrangères des grandes puissances européennes dont la France, l’Allemagne, la Pologne, l’Espagne, l’Italie ainsi que Kaja Kallas, cheffe de la diplomatie européenne se sont réunis autour de leur homologue britannique David Lammy à Lancaster House dans un format dit “Weimar +”.
Une montée en pression politique mais également symbolique, qui s’inscrit dans la continuité de la visite conjointe du samedi 10 mai dernier à Kiev d’Emmanuel Macron, Donald Tusk, Keir Starmer et Friedrich Merz.
Cette rencontre avait pour objectif d’exiger un cessez-le-feu complet de 30 jours, sans condition et faute duquel, les puissances européennes sanctionneraient davantage la Russie. Un cessez-le-feu préalable à toutes négociations sérieuses selon les alliés de Kiev. “On ne peut pas négocier sereinement sous les bombes” a rappelé lundi, Jean-Noël Barrot, chef de la diplomatie française, qui a également appelé Vladimir Poutine à accepter la rencontre en personne proposée par Volodymyr Zelensky, jeudi 15 mai prochain, à Istanbul.
Une proposition de rencontre directe qui n’a toujours pas reçu de réponse de Vladimir Poutine.
Jusqu’alors, le Kremlin n’a pas répondu à l’invitation à cette rencontre qui, si elle avait lieu, serait la première entre Vladimir Poutine et Volodymyr Zelenski depuis le début de la guerre. Après avoir refusé l’ultimatum des alliés de Kiev ce lundi 12 mai, le président russe avait pourtant, lui-même, évoqué sa volonté de négocier “sans condition préalable” à partir de ce jeudi à Istanbul.
Et dans les faits, le Kremlin n’a non seulement donné aucun signe d’ouverture, mais a intensifié ses frappes dans la nuit de dimanche à lundi, avec plus d’une centaine de drones envoyés sur le territoire ukrainien.
Oui, sur le terrain, la ligne de front reste donc active et tendue. “Les Russes ignorent totalement l’offre d’un cessez-le-feu durable à partir du 12 mai et attaquent sur toute la ligne de front”, a dénoncé Andrii Sybiga, le ministre des Affaires étrangères ukrainien.
C’est dans cette atmosphère sous tension que se dérouleront donc ce jeudi des pourparlers en Turquie.
Une rencontre entre Volodymyr Zelensky et Recep Tayyip Erdogan se déroulera ce mercredi ou jeudi à Istanbul. En revanche, la présence de Vladimir Poutine semble hautement improbable à ce stade. Le Kremlin semble ne pas vouloir répondre à l’invitation de Volodymyr Zelensky, bien que je cite “La partie russe continue de se préparer aux négociations qui doivent avoir lieu jeudi” a déclaré le secrétaire de presse de Vladimir Poutine. Un refus de rencontre interprété par Kiev comme le “signal ultime” que Moscou ne veut pas arrêter la guerre.
On continue ce journal en évoquant la position de la France qui fait écho à celle de plusieurs autres puissances européennes, sur les relations entre l’Union européenne et Israël. Le ministre des Affaires étrangères français, Jean-Noël Barrot, a estimé ce dimanche 11 mai que la demande néerlandaise de réviser l’accord d’association entre l’Union européenne et l'État hébreu était je cite “légitime”.
Rappelons que cet accord est en vigueur depuis juin 2000 et vise à renforcer les liens économiques et politiques entre les deux parties. Seulement, l’article 2 de cet accord conditionne les relations entre Bruxelles et Tel-Aviv au respect des droits humains et des principes démocratiques.
Et dans le contexte actuel, le gouvernement néerlandais appelle désormais la Commission européenne à évaluer si Israël respecte toujours ses engagements, alors que la situation humanitaire à Gaza atteint un seuil critique. Cette demande fait suite à plusieurs autres appels à la révision lancés par l'Espagne, l’Irlande, la Slovénie ou encore la Belgique depuis février 2024.
Oui et alors, sans se prononcer sur l’avenir de l’accord, le chef de la diplomatie française soutient donc la démarche des Pays Bas.
Oui en effet, je cite “Les Palestiniens à Gaza sont affamés, assoiffés, ils manquent de tout. La situation est au bord du chaos et de l’effondrement de la famine” a déclaré Jean-Noël Barrot tout en déplorant une “attitude incompréhensible” des autorités israéliennes.
Rappelons que sur le terrain l’aide humanitaire ne parvient plus dans la bande de Gaza depuis plus de deux mois déjà.
Le ministre français insiste sur l’importance de relayer des appels lancés par certaines voix de la communauté juive, qui dénoncent l’ampleur de la catastrophe humanitaire.
La balle est désormais dans le camp de la Commission européenne, invitée à se saisir officiellement du dossier.
On conclut ce journal Assia, en évoquant l’initiative politico-sportive de militants serbes tout juste arrivés à Bruxelles pour dénoncer l’autoritarisme du régime à Belgrade.
Après un ultramarathon de près de 2000 kilomètres entamé le 25 avril 2025 depuis Novi Sad, une vingtaine d’étudiants serbes sont en effet arrivés ce lundi à Bruxelles. Leur course, baptisée “De mon village à Bruxelles”, visait à attirer l’attention des institutions européennes sur la corruption et le manque de transparence en Serbie.
Initialement, 16 étudiants devaient prendre part à la traversée, en hommage aux 16 victimes de l’effondrement d’un auvent dans une gare de Novi Sad en novembre dernier.
Oui, l'accident avait suscité une vague d’indignation en Serbie et de nombreux citoyens avaient dénoncé la négligence des autorités sur des questions de normes sécuritaires dans les constructions publiques et la corruption persistante du pays. Finalement, ils n’étaient pas 16 mais 21 à courir 15 km en relais chaque jour, jusqu’à leur arrivée à Bruxelles.
À Bruxelles, les jeunes coureurs ont été reçus par des euro-députés de plusieurs groupes politiques. Renew Europe a salué leur engagement “pour la démocratie, la règle de droit et la responsabilité”. D’autres rencontres sont prévus notamment avec la commissaire européenne à l’élargissement Martha Kos et le commissaire à la jeunesse Glenn Micallef.
Un journal d’Isaline Feller et Assia Patel.