Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - 12 décembre 2024

© Union européenne 2024, Lukasz Kobus Aujourd'hui en Europe - 12 décembre 2024
© Union européenne 2024, Lukasz Kobus

Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Margot Klein, Thomas Kox, Giona Melotto, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.Au programme:

  • La Commission européenne donne plus de liberté aux pays membres de l’UE en matière d’octroi du droit d’asile
  • En Roumanie, une coalition pro-Europe se forme
  • Des ONG saisissent la Cour de Justice de l’Union européenne sur la prolongation de l’utilisation de glyphosate dans l’UE

Bonjour, ouvrons ce journal en évoquant une décision de la Commission européenne concernant les demandes d’asile en Europe.

La Commission a publié ce mercredi 11 décembre un communiqué, dans lequel elle explique que Bruxelles assouplissait les règles en matière de droit d’asile, donnant ainsi plus de libertés aux pays membres pour refuser les demandes d’asile. 

Selon le communiqué, il s’agirait d’une opération pour empêcher l’instrumentalisation de la migration comme menace hybride.

Oui, l’autorisation de durcissement d’octroi du droit d’asile fait partie d’une opération visant à, je cite, “augmenter la sécurité aux frontières européennes”. Cela fait notamment allusion aux frontières entre l’UE et la Russie ou la Biélorussie, où ces deux pays envoient “illégalement et artificiellement” des migrants aux portes de l’Union européenne afin de déstabiliser les pays européens, notamment aux frontières finlandaises, polonaises ou encore la Lituanie. 

Mais les pays européens sont supposés appliquer un principe majeur à leurs frontières.

Il s’agit du non-refoulement. C’est-à-dire que les pays européens ne peuvent pas renvoyer les migrants vers un pays où ils sont en danger. Ce principe est inscrit dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne, et la Commission rappelle dans son communiqué aux pays membres de respecter les “droits fondamentaux” et ce principe de non-refoulement. 

Pourtant, l’ONG Human Rights Watch a publié mardi 10 décembre une enquête accablante pour la Pologne, qui ne respecterait pas le principe de non-refoulement.

Selon le rapport, les autorités polonaises renvoient illégalement les migrants biélorusses qui arrivent à la frontière polonaise dans leur pays, sans considération pour les risques encourus par ces migrants renvoyés de force. “En tant que prochain pays exerçant la présidence du conseil de l'UE, la Pologne devrait montrer l'exemple en garantissant le droit de demander l’asile à ses frontières et en veillant à ce que les personnes soient traitées humainement et que leurs droits soient protégés.”, a déclaré Lydia Gall, chercheuse au sein de l’ONG. 

Et depuis la décision de la Commission, les pays membres pourront faire entorse aux règles relatives à l’accueil des réfugiés sur leur territoire. 

Et ce à cause de la “nature sérieuse des menaces”. Le communiqué ne précise pas exactement quelles mesures les pays concernés pourront prendre, mais ces mesures devront être justifiées par des situations “exceptionnelles”. Cependant, la Commission s’engage à aider les Etats membres à moderniser leurs dispositifs de surveillance aux frontières. 

Poursuivons ce journal en Roumanie où, ce mardi 10 décembre, les partis pro européens ont conclu un accord pour former un gouvernement de coalition. 

Oui, ce mardi 10 décembre, suite aux élections législatives du 1er décembre dernier les quatre principaux partis pro-européens roumains : le Parti social-démocrate, le Parti national libéral, l’Union Sauvez la Roumanie et l’Union démocrate magyare de Roumanie ont conclu un accord et se sont engagés à former rapidement un gouvernement de coalition. L’annonce a été faite dix jours après les élections parlementaires, remportées par le Parti social-démocrate.

L’une des premières tâches du futur gouvernement sera de choisir une date pour les élections présidentielles.

Le premier tour des élections présidentielles avait déjà eu lieu le 24 novembre dernier et avait été remporté par le candidat populiste et pro-russe Călin Georgescu. Mais le 6 décembre, la Cour constitutionnelle du pays avait annulé le résultat du vote en raison d’une ingérence russe dans la campagne électorale qui aurait favorisé M. Georgescu. La décision de la Cour est arrivée deux jours avant le 8 décembre, jour où il aurait dû y  avoir un second tour entre Georgescu et la candidate libérale et pro-européenne Elena Lasconi. 

La nouvelle coalition gouvernementale a accepté de présenter un nouveau candidat commun à la présidence en vue des futures élections.

Suite à la victoire du candidat pro-russe Calin Georgescu mais aussi aux 30% des voix  obtenues par plusieurs partis nationalistes d’extrême droite aux dernières élections législatives, les partis pro-européens craignent que le pays puisse se détourner de Bruxelles au profit de Moscou. 

La Roumanie n’a pas encore fixé une date précise pour les nouvelles élections, mais celles-ci devraient avoir lieu au premier semestre de 2025. ​​​​​​

Il n’est pas encore clair si M. Georgescu sera autorisé à se représenter, les procureurs sont en train de mener une enquête sur sa campagne électorale.  

Clôturons ce journal en évoquant la décision d’un groupe d’ONG de saisir la Cour de Justice de l’Union européenne sur la prolongation de l’utilisation de glyphosate dans l’UE.

Ce mercredi 11 décembre, des ONG écologistes membres du Pesticide Action Network (PAN) Europe ont contesté en droit la décision controversée de la Commission européenne de confirmer l'utilisation de l’herbicide glyphosate pour 10 ans. 

L’année dernière, la Commission avait renouvelé l’approbation de l’utilisation du glyphosate pour 10 ans, malgré les préoccupations environnementales et sanitaires. 

Et après que la commission a formellement refusé de réexaminer son approbation du glyphosate il y a quelques mois, les ONG environnementales ont annoncé ce mercredi 11 décembre qu’elles engageaient une action en justice devant la Cour de Justice de l’Union européenne.

Le glyphosate est un herbicide qui a été classifié comme "probablement cancérogène pour les humains" par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) en 2015. 

« De nombreuses études scientifiques, y compris celles de l’industrie elle-même, établissent clairement un lien entre le glyphosate et des effets néfastes graves, tels que le cancer et les maladies neurologiques potentielles », a déclaré Angeliki Lysimachou, militante du pesticide action network  PAN Europe.

Un journal de Giona Melotto et Margot Klein.