Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - 25 novembre 2024

UNClimatechange, Vugar Ibadov - Flickr Aujourd'hui en Europe - 25 novembre 2024
UNClimatechange, Vugar Ibadov - Flickr

Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Margot Klein, Thomas Kox, Giona Melotto, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.

Au programme :

- COP 29 : accord trouvé à 300 milliards aux pays en voie de développement

- Élections présidentielles en Roumanie : un résultat inattendu 

- Mark Rutte rencontre Donald Trump pour la première fois depuis les élections américaines. 

Bonjour, entamons ce journal par le bilan de la COP 29 qui vient de se clôturer ce 22 novembre à Bakou. 

Cette COP, surnommée COP de la finance, avait pour but de trouver un accord sur les montants à accorder aux pays les plus touchés par le réchauffement climatique.

Dans la nuit de samedi 24 à dimanche 25 novembre, les pays sont parvenus à un accord, mais un accord jugé au rabais par une grande partie des délégations.

Les pays les plus riches, dont les Etats-Unis et l’Union européenne, ont convenu de verser, d’ici 2035, au moins 300 milliards de dollars par an aux pays en voie de développement pour les soutenir dans leur transition écologique. Lors d’une réunion la veille, les pays les plus riches avaient proposé la somme de 250 milliards de dollars, une proposition qui avait été rejetée par les pays à qui cet argent est destiné.  Samedi matin, plus de 350 ONG avaient en outre signé une lettre commune qui appelait les pays en développement à quitter la table des négociations. “Ce texte est absolument inacceptable et permet aux pays développés de s’affranchir complètement de leurs obligations”, avaient jugé les ONG dans la lettre. 

Cette COP laisse donc un goût amer aux pays en développement.

En effet, l’accord final a été obtenu difficilement et est bien loin des revendications de ces pays, qui sont les plus vulnérables aux conséquences du changement climatique mais n’y contribuent que très peu par rapport aux pays les plus riches. L’accord financier visait donc à rééquilibrer la balance pour permettre à ces États de faire face aux évènements climatiques extrêmes dont ils sont victimes.

Un accord passé à Copenhague en 2009 prévoyait un montant de 100 milliards de dollars par an pour les pays les plus touchés par le changement climatique.

Mais cet objectif n’a été atteint qu’en 2022, c'est-à-dire 2 ans après la date limite de 2020. De leur côté, les pays en développement espéraient un montant allant de 500 milliards à plus de 1000 milliards. Une somme bien plus importante que 300 milliards prévus est en effet nécessaire à ces pays pour s’affranchir d’énergies très polluantes comme le charbon et le gaz.

Et l’Union européenne, premier contributeur mondial à la finance climatique, n’a pas annoncé le montant sur lequel elle s’engage. 

L’avenir incertain de l’aide américaine à cause de l’élection de Donald Trump propulse Bruxelles en première ligne des négociations. Et l’Union européenne mais aussi les Etats-unis souhaitent rallonger la liste des pays contributeurs à cette finance climatique. Ils estiment en effet nécessaire une coopération financière des états comme Singapour, la Chine ou les pays du Golfe, qui se sont enrichis mais sont techniquement toujours considérés comme des pays en “développement”.

Poursuivons notre journal en Roumanie où ce dimanche 24 novembre s’est tenu le premier tour des élections présidentielles.

Oui, les Roumains étaient appelés aux urnes ce dimanche 24 novembre pour choisir leur nouveau président, qui remplacera Klaus Iohannis, président conservateur qui termine son deuxième mandat et dix ans à la tête du pays. Treize candidats se présentaient à la présidence de la Roumanie. En tête des sondages, le premier ministre Marcel Ciolacu, soutenu par le plus grand parti roumain, le Parti social-démocrate (PSD). Il était suivi par George Simion, Président de parti conservateur pro-russe Alliance pour l'unité des Roumains (AUR).

Et qui a remporté ce premier tour ?

Les résultats du vote ont une nouvelle fois contredit les prédictions. Le scrutin s’est soldé par la victoire totalement inattendue du candidat d’extrême droite Calin Georgescu qui est arrivé en tête avec environ 23% des voix. Et c’est Elena Lasconi, candidate de centre-droit, qui est arrivée en deuxième position. Les deux candidats favoris des sondages n’iront donc pas au deuxième tour des élections présidentielles: ils sont arrivés en troisième et quatrième position avec moins de 20% des voix.

Et ce second tour aura lieu une semaine après les élections législatives du 1er décembre, le paysage politique roumain pourrait donc complètement changer d'ici la fin de l’année. 

En effet, le gouvernement roumain composé d’une coalition entre le parti de M. Iohannis et le Parti social-démocrate de Marcel Ciolacu était pro-européen et libéral. Mais la victoire possible de Calin Georgescu éloignerait le pays de l’Union européenne et pourrait le rapprocher de Moscou. 

Pourtant Bucarest a fourni une aide de taille à Kiev depuis le début de l’invasion russe à grande échelle.

Cela pourrait donc aussi changer si jamais Calin Georgescu l’emporte dans deux semaines.

Clôturons notre journal en évoquant la récente rencontre entre le Secrétaire général de l’OTAN Mark Rutte et Donald Trump.  

Oui, ce vendredi 22 novembre Mark Rutte a rencontré le Président élu des États Unis en Floride pour la première fois après les élections américaines du 5 novembre dernier. 

La réunion s’est tenue alors que les membres de l’OTAN craignent de futures décisions du président élu des États-Unis sur l’alliance atlantique.

Donald Trump est en effet connu pour sa défiance vis-à-vis de l’OTAN. Le Président élu déplore depuis longtemps le budget, selon lui, disproportionné que les États-Unis apportent à l’alliance par rapport aux Européens. 

La réunion a eu lieu après une escalade majeure du conflit en Ukraine la semaine dernière, quand la Russie a tiré un nouveau type de missile hypersonique sur la ville ukrainienne de Dnipro.

Rappelons que Donald Trump avait promis de "régler le conflit ukrainien en 24 heures". La préoccupation à Kiev est que Washington pousse à un cessez-le-feu, même au prix de lourdes renonciations territoriales du côté ukrainien.

Un journal de Margot Klein et Giona Melotto.