Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles. Avec Joris Schamberger, Ariane Dana, Paloma Biessy, Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.
Au programme :
- L’appel de l’Espagne aux les membres de l’UE à reconnaitre urgemment l'État palestinien
- La situation autour de la centrale de Zaporijia, en Ukraine, fait une nouvelle fois craindre un accident nucléaire
- L'engagement de l'UE à verser plus de 900 millions d'euros pour le Soudan
Ouvrons ce journal en évoquant l’appel de l’Espagne aux les membres de l’UE à reconnaitre urgemment l'État palestinien.
Oui, le 15 avril, dans une déclaration faite à la chaîne de télévision espagnol RTVE, le ministre des affaires étrangères, José Manuel Albares, a déclaré qu’une reconnaissance internationale de la Palestine en tant qu’Etat était aujourd’hui cruciale pour mettre fin au conflit qui sévit au Moyen-Orient. Une déclaration qui intervient dans un contexte très tendu marqué très récemment par les attaques de drones et de missiles perpétrées par l'Iran contre Israël.
José Manuel Albares a mis en avant la solution des deux États comme étant selon lui la seule voie pour une paix durable, permettant une coexistence d'Israël avec un futur État palestinien.
Il a souligné que plusieurs membres de l'UE, dont l'Irlande, Malte et la Slovénie, se sont déjà engagés à reconnaître l'État palestinien, considérant cette étape comme essentielle pour garantir la paix et la sécurité dans la région. Actuellement, la Bulgarie, Chypre, la République tchèque, la Hongrie, Malte, la Pologne, la Roumanie, la Slovaquie et la Suède sont les neuf États membres de l'UE qui ont déjà reconnu l'État palestinien, tandis que l'Espagne envisage de le faire unilatéralement cet été.
Tous les membres de l'UE ne sont toutefois pas encore prêts à franchir le pas.
Oui, le Premier ministre portugais Luis Montenegro a indiqué que Lisbonne préférerait une approche commune de l'UE avant de reconnaître la Palestine. Pedro Sánchez, premier ministre espagnol en tournée européenne pour tenter d’avancer sur ce sujet, à confirmé de son côté poursuivre ses efforts diplomatiques pour obtenir un soutien rapide à la reconnaissance de l'État palestinien. En outre, le haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, a convoqué, mardi 16 avril, une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE pour tenter de parvenir à une position commune face à la crise. Parmi les objectifs, outre la reconnaissance de l’État palestinien : commencer à discuter d’une sanction européenne contre l’Iran après les récents bombardements.
Poursuivons ce tour de l’actualité en prenant la direction de l’Ukraine, où la situation autour de la centrale de Zaporijia fait une nouvelle fois craindre un accident nucléaire au directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique.
Oui, Rafael Grossi à sonné l'alarme le 15 avril, à l’occasion d’un Conseil de sécurité de l’ONU dédié à la question. Depuis mars 2022, la centrale nucléaire de Zaporijia, située dans le sud de l'Ukraine, et proche de la ligne de front entre Ukrainiens et Russes suscite de nombreuses craintes. Occupée par la Russie, le site a été le théâtre d'une série d'attaques de drones depuis le 7 avril, entraînant des craintes croissantes quant à la possibilité d'un accident nucléaire majeur.
Bien que ces attaques n'aient pas encore entraîné d'incident de grande ampleur, elles compromettent la sécurité déjà précaire de la centrale.
Oui, le directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique souligne que les piliers de la sécurité de cette centrale, au passage la plus grande d’Europe, ont été ébranlés par les deux années de conflit qui secouent la région. Ce qui est particulièrement préoccupant, c'est que les attaques ont réussi à atteindre la structure de confinement d'un réacteur, créant ainsi un précédent dangereux. Bien que les réacteurs de la centrale soient actuellement à l'arrêt, les dangers potentiels d'un accident nucléaire demeurent bien réels.
Terminons ce journal en évoquant l’engagement de l'UE à verser plus de 900 millions d'euros pour le Soudan.
Oui, alors que le monde a le regard tourné vers Gaza et l’Ukraine, une tragédie humanitaire majeure se déroule dans l’ombre : la guerre civile au Soudan. A l’occasion de la Conférence humanitaire internationale pour le Soudan et les pays voisins, qui s’est tenue à Paris le lundi 15 avril, des donateurs internationaux ont pris l'engagement de fournir plus de 2 milliards d'euros d'aide humanitaire au Soudan. Sur ce montant, 900 millions d'euros seront apportés par l'Union européenne et ses États membres.
Les ONG saluent les promesses de financement mais soulignent qu'elles sont loin d'être suffisantes.
Si l’aide financière apportée par l’UE est non négligeable, les besoins restent immenses. Les fonds promis ne représentent qu'une fraction des 3,86 milliards d'euros prévus par le plan d'intervention des Nations unies.
A l'occasion de la conférence, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a également exprimé la volonté de la communauté internationale de renforcer la coordination des actions en vue d'établir un cessez-le-feu durable au Soudan.
Oui, les chiffres sont alarmants : 15 000 vies perdues depuis le déclenchement du conflit en avril 2023,18 millions de personnes menacées de famine et 7,1 millions d'autres déplacées à l'intérieur du pays. Outre le financement, les ONG insistent sur l'impératif de garantir un cessez-le-feu durable, de permettre aux convois humanitaires d'atteindre les personnes dans le besoin et de soutenir une transition démocratique dans le pays.
La conférence visait également à mettre un peu de lumière sur cette terrible guerre oubliée
Oui, le Soudan sombre depuis des années dans un conflit dont les civils sont les principales victimes. Alors que l’année 2019, qui avait vu s’opérer une transition politique prometteuse laissait espérer un sursaut démocratique, le Soudan est retombé dans les affres de luttes pour le pouvoir.
Depuis le 14 avril 2023, des affrontements meurtriers opposent les militaires du président actuel, le général Abdel Fattah al-Burhane, aux Forces de soutien rapide du général Mohamed Hamdan Daglo, dit Hemetti. Une guerre entre deux armées qui s’enlise depuis maintenant 1 an et dont le peuple reste spectateur.
Un journal d’Ariane Dana et Joris Schamberger.